Nous suivre ailleurs

Draft 2018

Miles Bridges : un bon fit pour les 76ers ?

La Draft NBA approche à grands pas, et la plupart des observateurs voient les 76ers sélectionner avec le 10ème pick Mikal Bridges, l’ailier champion NCAA en titre avec Villanova, université de Philadelphie. Cependant, l’ex Wildcats intéresse d’autres équipes qui seront aménées à exprimer leur choix avant que les 76ers ne soient conviés à communiquer le leur. Et même si l’engouement des fans de Philly pour Mikal Bridges est important et que le fit semble idéal, certaines questions se posent quant à sa marge de progression. Alors, il se pourrait que le jour J, les 76ers ne sélectionnent pas Mikal, mais l’autre Bridges. Miles Bridges, ailier sophomore de Michigan State, pourrait convaincre le bureau exécutif pennsylvanien et Brett Brown, pour plusieurs raisons.

 

Le jeu de Miles Bridges

Un bon shooteur

Après deux saisons à Michigan State, Miles Bridges se présente à la Draft. Annoncé dans la lottery, cet ailier de 2.01 m et 102kg pourrait débarquer en Pennsylvanie. Il tournait cette saison à 17.1 points, 7 rebonds et 2.7 assists, en 31.4 minutes de jeu.

Une de ses plus grandes qualités est son shoot. Le gaucher originaire de Flint, dans le Michigan, à tout pour devenir une gâchette en NBA. Sa mécanique et sa gestuelle sont excellentes, que ce soit à mi-distance ou à 3 points. Ses appuis sont très bons, il est bien équilibré, la trajectoire du tir est tout aussi excellente. Il est aussi très bon pour se créer son tir, grâce à sa rapidité d’exécution, la plus grande force de son tir.

Cette saison, il shootait à 45.7% en prenant environ 13 tirs par match. A trois points, il tourne à 36.4% avec 5.7 tentatives par match. Que ce soit en catch & shoot, en sortie d’écran, ou même en isolation, il est capable de planter de loin. De plus, son tir a une grande portée, et correspond déjà aux distances NBA, ce qui est un plus pour son adaptation.

En isolation, Miles Bridges a tout pour devenir un excellent scoreur. Il est capable de marquer malgré la présence de défenseurs, grâce à cette rapidité d’exécution de son tir. Il utilise beaucoup des jab-steps et des face-up jumpers. Son tir en sortie de dribble est encore en cours de développement mais il a montré un bon potentiel avec une mécanique très fluide. Il en va de même en ce qui concerne sa faculté à se créer son propre tir. Il a montré des progrès significatifs dans ce domaine. Il a amélioré son handle, un de ses points faibles auparavant et notamment son crossover. Il possède de très bons moves, ainsi que des appuis explosifs.

Si son shoot est excellent, sa sélection de tirs laisse cependant à désirer. Ses pourcentages sont moyens (44% FG, 37% 3PTS), et il fait trop de mauvais choix de tirs, surtout en isolation, avec beaucoup trop de tirs compliqués. Cependant, il convient de resituer ses pourcentages dans le contexte de jeu dans lequel il évoluait. Michigan State a joué avec deux intérieurs toute la saison (Jaren Jackson Jr et Nick Ward), ce qui lui laissait moins d’espaces pour driver et le contraignait peut-être à plus utiliser son jump-shot.

Un autre point négatif est qu’il relâche trop bas son tir. Cela ne l’a pas gêné en NCAA où il a compensé avec la rapidité de son geste mais face à des défenseurs en NBA plus grands, plus costauds et plus véloces, cela peut poser problème.

 

 

Un excellent slasher mais avec un handle moyen

L’autre gros point fort de Miles Bridges est son physique. Miles Bridges est un athlète avec une excellente explosivité et un kangourou dans chaque jambe ! Son premier pas est dévastateur, ses appuis sont très vifs, ce qui lui permet de changer de direction très brusquement et de punir les défenses sur les backdoors, qu’il joue très bien. Son jeu loin du ballon est également très bon grâce à son excellente lecture des défenses.

Sur les drives, il n’hésite pas à attaquer directement le panier, mais son handle le pénalise dans ce domaine. Son dribble est la grosse interrogation de son jeu. Même s’il s’est amélioré (notamment son crossover), il demeure un dribbleur moyen, et cela le désavantage lorsqu’il attaque le cercle. De ce fait, il a tendance à moins prendre les intervalles et à s’appuyer excessivement sur son tir extérieur, ce qui est frustrant eu égard à ses qualités en pénétration.

Il est très agressif au cercle, il ne fuit pas le contact et devrait bénéficier d’encore plus d’espace en NBA. Il doit cependant mieux se maîtriser et ralentir son jeu quand les circonstances l’exigent.

Sa finition au cercle est bonne, son toucher de balle aussi. Il finit majoritairement main gauche, et doit donc aussi s’entraîner de la main droite, pour être encore plus dangereux. Cependant, dans certains cas, son manque d’envergure peut le pénaliser dans ses finitions.

Miles Bridges est également capable de scorer au poste bas où il compense son envergure moyenne par son agressivité. Il peut également jouer le rebond offensif où ses qualités athlétiques lui permettent d’aller jouer des coudes dans la peinture. Enfin, en transition, mieux vaut s’écarter si vous ne voulez pas vous retrouver sur un poster.

 

 

Un potentiel intéressant à la passe

S’il n’est pas un playmaker né, Miles Bridges est cependant un bon passeur, intelligent, altruiste, avec une bonne vision du jeu, capable de distribuer sur le pick & roll.

Cette qualité de passe fait de lui une perpétuelle menace en attaque. Il sera très aisé de l’intégrer offensivement en NBA, et on lui imagine un potentiel de point forward.

Cependant, malgré son altruisme, il peut encore s’améliorer dans ce domaine. Il a encore trop tendance à foncer tête baissée et manque encore souvent un coéquipier démarqué. Il peut encore améliorer la qualité de certaines de ses passes. Cependant, il a progressé au niveau des pertes de balles par rapport à l’année dernière.

 

 

Un bon défenseur mais souvent dissipé

Physiquement, Miles Bridges est un très bon défenseur. Sur l’homme ou sur pick&roll, il contient bien les pénétrations, grâce à sa vitesse latérale très bonne. Il a de bons fondamentaux et parvient plutôt bien à passer les écrans. Malgré son manque d’envergure, il conteste bien les tirs et résiste au contact. Il a le potentiel pour devenir un bon défenseur.

Cependant, le tableau n’est pas parfait. En défense, il est souvent indiscipliné et commet encore trop d’erreurs. Parfois inattentif, il a tendance à perdre de vue son défenseur sur les rotations, et contourne parfois trop les écrans. Il mord encore trop souvent sur des feintes, monte trop rapidement au contre. Son manque de rigueur le pénalise aussi, tout comme son manque de concentration loin du ballon. Il laisse encore trop d’espace à l’attaquant et réagit souvent en retard sur les rotations défensives, les écrans et les backdoors. Au poste bas, il n’a pas les atouts physiques (puissance mais surtout envergure) pour rivaliser. Sa défense en aide n’est pas bonne non plus, là encore il réagit souvent avec un temps de retard. Enfin, il réalise peu d’interceptions même s’il a montré de belles promesses au contre.

Cependant, malgré son manque de rigueur et de QI défensif, Miles Bridges n’est pas une cause perdue. Il a montré des très belles choses en défense. C’est plutôt son inattention qui le pénalise pour le moment. Un autre point positif et son sens du rebond, très bon pour un extérieur. Cependant, il a du mal sur les box-outs où il n’est pas assez imposant.

 

 

Peut-on l’imaginer aux 76ers ?

Annoncé entre le pick 8 et 12, Miles Bridges pourrait intéresser les 76ers à la recherche d’un ailier. Cependant, malgré son énorme potentiel de scoreur et même de défenseur, quelques doutes subsistent sur son jeu.

En attaque, on peut lui reprocher sa passivité, c’est à dire qu’il ne prend pas assez le match à son compte, et qu’il subit peut-être trop le jeu. On aimerait le voir aussi plus attaquer le cercle, au lieu de forcer son jump-shot. Il doit encore travailler son dribble afin de pouvoir driver sans frein. Certains observateurs lui reprochent aussi de disparaître lors des grands matchs, notamment lors des deux échecs en deux ans de Michigan State lors de la March Madness. Et ce avec d’autant plus de vigueur qu’il a surpris tout le monde l’année dernière en ne se présentant pas à la Draft pour essayer d’emmener les Spartans au titre. Lors du match de l’élimination contre Syracuse, il finit avec piteux 4/18 au tir, et 3/12 à 3 points. Cependant, il a aussi montré qu’il pouvait être clutch, notamment contre Purdue, une grosse équipe de la Big 10 face à qui, il a pris les choses en mains et marqué le tir de la gagne à deux secondes du buzzer.

En défense, son manque d’inattention et d’effort s’avère préjudiciable. Ce n’est pas qu’il est mauvais défenseur, loin de là, mais il semble manquer de QI défensif et commet encore trop d’erreurs en défense. Il doit assurément progresser dans ce domaine.

Pour résumer, Miles Bridges est un bon shooteur qui prend encore trop de mauvais tir, un super slasheur mais avec un dribble limité, un très bon athlète, qui a le potentiel pour devenir un bon défenseur, mais c’est aussi un joueur inattentif et pas assez concentré, que ce soit en attaque ou en défense.

Mais qu’est-ce qui pourrait faire que, le soir de la Draft, les 76ers pourraient choisir Miles Bridges ?

Si l’essentielle des prédictions envoient Mikal Bridges à Philly, Miles Bridges peut sur le court comme sur le long terme devenir un élément intéressant. En débutant sur le banc pour le début de saison, avec d’autres jeunes comme Fultz ou Bolden, avec qui il pourrait créer une association prometteuse sur le banc. Il tiendrait ainsi le rôle du back-up de Robert Covington et/ou Dario Saric. Sur le long terme, en fonction aussi de sa progression, il pourrait intégrer le 5.

En tout cas, il y a de grandes chances qu’un des deux Bridges soit drafté par les 76ers, à la recherche d’un ailier. Et cela malgré les rumeurs les plus folles qui envoient des joueurs comme LeBron James, Kawhi Leonard ou Paul George aux 76ers. La draft intervient avant l’ouverture de la free agency. 

 

Annexes :

Merci à @GuillaumeBInfos qui m’a autorisé d’utiliser ces vidéos de sa chaîne NBAEinstein pour rédiger cet article !

Article rédigé par @SamTheProcess

Commentaires
Publicité

Facebook

Archives

En lire plus Draft 2018