Si le manque de profondeur de l’effectif est un problème majeur des Sixers actuellement, celui du nombre de tirs qu’ils accordent à l’équipe adverse l’est tout autant.
Les Sixers sont actuellement 30ème de la ligue au FGA differential (différence entre le nombre de tirs que l’on prend et le nombre de tirs que l’on cède) . Leurs adversaires prennent en moyenne 6.3 tirs de plus qu’eux.
Est-il possible de gagner en prenant moins de tirs que l’adversaire ?
Cette saison, la réponse semble être oui.
On peut voir dans le graphique ci-dessous que les Raptors, Warriors et Sixers sont très bas dans le classement du FGA differential, bien qu’ils fassent partie des meilleures équipes de la ligue. Il convient également de noter que la variation par rapport au nombre moyen de victoires (environ 10) augmente à mesure que vous approchez du bas de la ligue. Certaines équipes d’élite démontrent leur capacité à combler cet écart avec une attaque efficace et, généralement, une excellente défense de transition.
La ligne orange représente les 30 équipes NBA classées selon le FGA différentiel. Les premiers du classement sont les Pistons de Detroit, avec 6,3 tirs tentés de plus par match que l’adversaire. La ligne bleue indique le nombre de victoires des équipes, illustrant la relation entre ces deux statistiques.
Ce différentiel est d’autant plus criant dans les défaites des Sixers :
10/16 contre Boston (-10 tirs pris par rapport à Boston)
10/23 vs Pistons (-10)
10/24 vs. Bucks (-8)
10/30 vs. Raptors (-1)
11/4 vs Nets (-45)
11/10 vs. Grizzlies (-18)
11/14 vs Magic (+6)
11/23 vs. Cavaliers (-18)
12/5 vs Raptors (-12)
Une moyenne de 12,9 tentatives en moins par match que leur adversaire lors des défaites cette saison.
On peut penser que les lancers francs sont une explication naturelle, que c’est peut-être pour cette raison que les Sixers obtiennent moins de tirs ? Voyons cela :
Boston (+9 LF tentés par rapport à Boston)
Pistons (+1)
Bucks (=)
Raptors (+2)
Nets (+23)
Grizzlies (+1)
Magic (-7 )
Cavaliers (+10)
Raptors (-8)
Les Sixers ont donc en moyenne + 3,44 lancers francs tentés que leur adversaire dans ces défaites, soit un peu plus de 2,5 points par match.
Les lancers francs n’expliquent donc pas le FGA differential.
Une défense qui génère peu de pertes de balles
Comme illustré ci-dessus, les Sixers ne génèrent pas beaucoup de pertes de balles dans le jeu et leur défense globale est assez mauvaise. L’objectif est de descendre le plus bas possible sur ce graphique (moins de points). Provoquer plus de pertes de balle (se décaler plus vers la droite) est un moyen d’y parvenir. Les Sixers avaient réussi cette performance lors de la saison 2017-2018.
Pourquoi les Sixers ont-ils moins de tentatives ?
On peut penser que les Sixers accordent trop de secondes chances à leur adversaire, mais ce n’est pas le cas.
Les Sixers sont au centre du graphique, ce qui indique que les points « 2nd chance » ne sont pas l’origine du problème. De plus, ils sont la deuxième meilleure équipe de la ligue sur les rebonds défensifs (38 rebonds défensifs en moyenne par match).
Tout revient aux pertes de balles, les Sixers sont la 4ème équipe qui perd le plus de ballons (16.1 pertes de balles en moyenne par match) et ils étaient derniers de la ligue à ce niveau la saison passée (16.3). Il est très difficile de trouver une explication à ces pertes de balles. Bien sûr, le fait de confier la gestion du jeu à un jeune sophomore est une réponse pertinente, mais cela n’explique pas tout. On peut penser que le manque de joueur capable de se créer un tir dans le périmètre à un impact important. En effet, Embiid et Simmons comptabilisent à eux deux 30 fautes offensives, un chiffre stupéfiant. Il met en exergue leurs faiblesses offensives dans le périmètre, ils sont obligés d’attaquer le cercle et parfois de façon forcée. A titre de comparaison, LeBron et Harden en comptabilisent 11.
Les Sixers devront trouver des solutions à ce problème qui persiste depuis déjà deux saisons, et il faudra le faire vite au vu des ambitions affichées par le Front Office.
