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Mock Draft 2019: Le top 10

Après une March Madness et des playoffs NBA riches en rebondissements, les pièces commencent doucement à se mettre en place sur l’échiquier en vue de la saison morte à venir.

Certes, les échéances les plus importantes pour les 76ers se situent au niveau de la free agency, mais il n’en reste pas moins que cette année, notre banc fut un drame social et humain.

Or pour se construire un banc, rien de mieux que la draft, qui permet d’enrichir la rotation à bas coût

Aussi nous vous proposons une première mouture de ce que pourrait/devrait être l’ordre de sélection le 20 juin prochain.

Quel rapport avec les 76ers me direz-vous ?

La draft est une partie de poker géante à 30 participants. Aussi, étant donné que nous ne nous avançons qu’avec une paire de 6 (au mieux), vaut-il mieux tenter de connaître les intentions de nos adversaires.

Avant d’entamer cette mock, quelques précisions s’imposent.

Tout d’abord, étant donné que je ne prends pas en compte les trades, il va de soi qu’il n’y a aucune chance pour que cela corresponde au tableau final. S’agissant des promesses de draft, si elles seront naturellement mentionnées dans les développements relatifs à chaque pick, elles ne seront pas prises en compte dans le choix de chaque franchise.

Petit disclaimer dans un deuxième temps: il va de soi que cette draft est un mix entre ma vision de la construction d’une franchise et ma pensée sur ce que les intéressés vont réellement faire.

S’il n’est évidemment pas possible de vous exposer tout cela en détails, sachez simplement que je valorise beaucoup la défense, la force brute et le QI basket.

Contrairement à beaucoup d’analystes, je me garde bien de juger l’aspect tir en dehors évidemment des spécialistes de la matière. La raison de cette réserve est simple: parmi tous les prospects dont je vais vous parler, très peu auront un volume conséquent à l’échelon supérieur. Même pour ces derniers, la faible durée de la saison universitaire et le recul de la ligne à 3 pts combinés à des adversaires plus grands et plus rapides sont autant de facteurs qui font que les pistes sont assez brouillées. In fine, les seuls indices que nous avons sont la forme, l’adresse aux lancers francs et la portée. Ça laisse une marge d’analyse, certes, mais c’est trop peu pour juger de la qualité d’un joueur qui de toute façon ne produira pas avant 3-4 ans.

Pour terminer, s’il est hors de question de donner des comparaisons (je trouve ça profondément stupide et dénué de sens pour être franc), j’essaierai de vous donner une idée de ce que pourra être la production de chaque prospect au moins sur la durée de son contrat rookie afin que vous situiez mieux ce que cela devrait donner à l’échelon supérieur.

1 – New Orleans Pelicans – Zion Williamson

Bon. Evidemment, ce n’était pas ici que cette mock allait surprendre. Promis aux Pelicans dès la lottery terminée, la mégastar de Duke fait l’unanimité à cette position.

S’il faut bien comprendre que le rendement de Williamson sera ultra dépendant du spacing de sa future équipe et que tous ne s’accordent pas à dire qu’il est une superstar immanquable (loin de là même), toujours est-il que Zanos est d’assez loin le meilleur prospect de la cuvée.

La seule question qui se pose avec ce choix c’est ce qu’on peut attendre du garçon.

Aux dires de certains analystes, son profil psychologique est très proche de celui de Draymond Green, ce qui est assez rassurant.

Tout dépendra de ce que va faire la franchise avec Anthony Davis, mais le maître mot pour le développer sera « spacing ». Même avec des lignes de drive plus larges, inutile d’espérer une grosse saison si la raquette est bouchée. A l’inverse, pour peu qu’il fasse preuve d’une meilleure vision du jeu… pourquoi pas imaginer une saison autour des 20 points de moyenne avec une belle efficacité ?

Wait and see, si les Pelicans ne sont pas la destination la plus sexy, ils restent une équipe avec un excellent coaching staff, dont le très réputé coordinateur offensif Chris Finch, qui aura le privilège d’aider Zion pour l’aider à développer son arsenal.

2- Memphis Grizzlies: Ja Morant

C’est donc fait. La longue et belle épopée du Grit&Grind a définitivement pris fin avec le transfert de Mike Conley. Malgré une contrepartie franchement pas terrible, au moins le nouveau coach Taylor Jenkins dispose-t-il de shooteurs compétents et d’un vétéran (Korver) qui peut être valorisé dans le cadre d’un nouveau transfert.

J’ai mes réserves quant à cette sélection de Ja Morant, mais son potentiel est beaucoup trop haut pour être laissé de côté. Quoi qu’il en soit, la franchise semble en amour sur lui donc il ne devrait pas y avoir de surprise au soir de la draft.

Certes, sur le papier, cela fait un peu mal de voir une franchise avec une identité défensive aussi marquée sélectionner un prospect qui ne défend pas.

Néanmoins je pense qu’il faut quelque peu nuancer l’avis général sur ce point: d’autres prospects étaient aussi des cibles ambulantes à l’échelon collégial avant de devenir excellents en NBA soit parce qu’on ne leur a jamais demandé de défendre, soit parce qu’ils ont par la suite bénéficié d’un coaching staff et d’un suivi bien meilleurs une fois draftés. Une hypothèse n’excluant pas l’autre, si le nouveau coach est compétent et arrive à s’entendre avec lui et à bien le développer, on pourrait tout à fait l’imaginer devenir un bon voire très bon défenseur à moyen terme.

L’aspect qui personnellement me fait le plus peur, c’est qu’il aura dominé 1: athlétiquement et 2: dans une conférence disons le franchement merdique. Face à des joueurs immensément plus talentueux et pour beaucoup largement aussi athlétiques que lui, j’ai bien peur que ses premières années ne s’avèrent particulièrement difficiles, même dans une franchise aussi peu exposée médiatiquement que peut l’être Memphis. Gare au pétard mouillé avec ce bon Temetrius..

3- New York Knicks: RJ Barrett

A l’inverse de chez les Grizzlies, là des spotlights il va y en avoir. Pour ainsi dire il n’y aura même que ça. Beaucoup plus « alpha dog » que son coéquipier choisi en 1ere position, Rowan Alexander Barrett semble avoir tous les atouts dans sa manche pour réussir à faire son trou dans la Big Apple.

Croqueur le garçon ?

Pas grave. Il pourra tirer des tribunes si ça lui chante vu que sauf miracle il aura les clés du camion l’année prochaine et c’est vraiment ce dont il a besoin vu le nombre hallucinant de scories qui polluent son jeu.

Là où cela peut s’avérer plus problématique, c’est qu’il va devoir composer avec un coach réputé ultra caractériel et pas forcément très compétent.

Tout cela a de quoi inquiéter, mais la mentalité du garçon est la raison pour laquelle je pense que les Knicks ont raison de le préférer à un Jarrett Culver que certains analystes de renom (The Stepien entre autres) n’hésitent pas à mettre en 2e position sur leur draft board.

Les Knicks étant une équipe pourrie (no offense aux fans de Big Apple), les stats individuelles seront vraisemblablement au rendez-vous (18-20 points de moyenne à 47% au true shooting ?), mais il faudra éviter à tout prix la caricature du « good stats/bad team » et guider au mieux le jeune homme afin qu’il atteigne son plein potentiel.

4- New Orleans Pelicans: Jarrett Culver

Un no-brainer. Le top 5 de cette classe n’a de toute manière même pas à être discuté à mon sens tant l’écart avec le reste est significatif.

Pourquoi le préférer à celui qui va être cité plus bas ?

Tout simplement parce que les Pelicans ne peuvent pas valoriser ce pick en draftant un joueur au profil «  » »relativement » » » similaire à celui qu’ils ont choisi en première position.

Costaud, intelligent, avec d’énormes green flags au niveau de ses interviews, non seulement le fit semble idéal mais une telle sélection pourrait permettre de façonner un futur roster extrêmement séduisant.

A noter qu’il se murmure que les Pelicans pourraient faire n’importe quel type de move avec ce choix: soit l’utiliser avec un autre asset (Brandon Ingram ?) pour reformer le duo de Duke, soit le descendre pour augmenter les ressources de la franchise.

Une fois encore ce n’est que mon humble opinion, mais New Orleans a tout intérêt de raccrocher son téléphone et de garder Culver, dont l’association avec le très réputé Chris Finch me fait déjà saliver.

Côté production, vu que le gamin semble être un très gros bosseur, on peut tabler sur une rotation de grande qualité en année 1, un titulaire en année 2, une pièce centrale en année 3 et éventuellement un All-Star en année 4.

5- Cleveland Cavaliers: Brandon Clarke

Cela commence à faire un moment que les franchises NBA cherchent désespérément le nouveau Draymond Green.

La citation de Machiavel qui disait que « Dieu nous a créé avec la faculté de tout désirer et l’impuissance de tout obtenir » illustre à merveille cette situation assez amusante pour les observateurs.

Cette année, le candidat à ce titre a plutôt fière allure puisqu’il a explosé tous les compteurs au niveau défensif: un D-PIPM à 5,90 pour une note totale de 13,07 (!!!), un on/off à +13,49 (!!!!!!) et cerise sur le gâteau, un pourcentage de contres à plus de 11%. En bref, un joueur incroyablement impactant, qui allie des qualités athlétiques folles avec un QI défensif hors normes.

Fait ô combien étonnant vu ses qualités, il a démoli tout le monde durant le NBA Draft Combine et ce à tous les ateliers. Pour vous donner une meilleure idée, je vous donne cette citation issue de l’excellent article de Cole Zwicker paru chez The Stepien:

« That vital additional information consisted of Clarke being a world class athlete on paper. Not just a very good athlete. A historically elite athlete. And so elite that it rendered most all of these physical comparisons inapposite. »

Bien qu’il soit un peu petit, il a la faculté tel Marcus Smart à jouer très, très au dessus de sa taille.

On peut se poser des questions quant à son impact offensif, qui risque d’être limité dans un premier temps, mais je fais partie de ceux qui considèrent qu’il n’aura besoin que d’un tir moyen-médiocre pour avoir une très belle carrière en NBA.

En l’état, il sera à n’en pas douter un prétendant à une All-Defensive team tout en étant un joueur de bout de chaîne de l’autre côté du terrain.

6- Phoenix Suns: Grant Williams

Quand on étudie la situation de la franchise de l’Arizona, on s’aperçoit assez vite que malheureusement pour eux, les erreurs de la dernière draft leur reviennent en pleine face. S’ils avaient fait les bons choix, à savoir sélectionner Luka Doncic, garder Zhaire Smith (ainsi que le 1er tour du Heat 2021) et faire un meilleur usage du pick numéro 37, ce choix numéro 6 aurait permis de continuer de construire un effectif équilibré avec une belle synergie entre les différentes pièces. Dommage.

Si les Suns ont deux sous de bon sens (ce dont je doute fortement), ils doivent arrêter de sélectionner des prospects ultra risqués à la mentalité douteuse et tenter d’équilibrer leur équipe pour arrêter de prendre des courants d’air tous les soirs.

En l’état, les Suns manquent cruellement de glue guys capables de fluidifier le jeu et de rendre la défense non seulement plus solide mais aussi beaucoup plus intelligente.

Pour le draft nerd que je suis, impossible de résister à la tentation que représente le buffle des Volunteers, dont les qualités de passeur me laissent rêveur. Aider Mikal Bridges d’un Grant Williams qui possède le coffre pour défendre sur les ailiers les plus puissants me semble la meilleure option à moyen terme, son potentiel me paraissant plus élevé que celui d’un PJ Washington.

Sur le plan purement statistique, l’impact ne devrait pas être flagrant, mais collectivement, il se pourrait qu’il soit un bon remède aux nombreux problèmes des Suns et s’affirme comme un titulaire très solide.

7- Chicago Bulls: Darius Garland

Étrange situation que celle des taureaux, et plus particulièrement celle de leur backcourt.

D’un côté, un Kris Dunn qui, bien que plus vraiment en odeur de sainteté, a pour lui les qualités défensives requises pour offrir un premier rideau de qualité et limiter l’impact de Zach LaVine de ce côté du terrain.

De l’autre, le double vainqueur du Slam Dunk Contest a beau être très prometteur pour l’année à venir, il reste ultra pénalisant défensivement et si je me mets à la place du GM des Bulls, je ne peux pas me résoudre à tenter une traction arrière ultra poreuse en draftant Darius Garland.

Deux solutions donc: échanger LaVine (Jrue Holiday ?) et sélectionner la star des Commodores ou le garder et pick un autre joueur.

La première option me semble la plus pertinente, dans la mesure où une troisième voie pourrait aussi se dégager: la signature de Malcolm Brogdon.

Garland, en plus d’être un superbe shooteur et ball handler, est également un excellent passeur comme l’a très justement souligné Cole Zwicker que j’ai cité plus haut. Dans une équipe avec un spacing aussi bon mais qui manque un peu de créativité et d’huile dans les rouages, je pense que cette voie est la plus à même de faire le bonheur du front office de Windy City.

A n’en pas douter, le garçon devra d’abord faire ses armes et offrir des minutes de qualité pour définitivement convaincre le front office de rétrograder Kris Dunn, mais il est tout sauf impossible qu’il y parvienne dès l’an prochain.

8- Atlanta Hawks: Goga Bitadze

La construction des Hawks est l’un de mes sujets préférés depuis un bon moment.

En dépit d’une draft 2018 entachée d’un très mauvais move (avoir renoncé à Luka Doncic l’an passé n’est toujours pas excusable, en aucune façon), le projet a montré des signes très encourageants.

Entre l’émergence de Trae Young comme visage de la franchise, les progrès de John Collins et surtout les excellents débuts de Lloyd Pierce sur le banc, on peut dire que les fondations sont posées.

Aujourd’hui, la franchise a refusé de tanker mais a réussi à se retrouver en bonne position puisqu’elle dispose de trois picks dans le top 20, ce qui est une situation plus qu’idéale pour ciseler un roster en construction.

Avec ce 8e choix, la priorité est de combler le plus gros trou, à savoir le poste de pivot.

Inutile de dire que choisir Goga Bitadze relève du no-brainer. Excellent shooteur, très bon sur pick&pop, il a aussi montré des flashs extrêmement intéressants au niveau défensif, avec notamment un timing intéressant pour contester les tirs adverses et un QI défensif de qualité.

L’ancien du Buducnost ne sera peut-être jamais un All-Star (quoique, après tout Nikola Vucevic l’a bien été), mais il est une vraie valeur sûre et garantit aux Hawks de pouvoir compter sur un titulaire extrêmement solide dès l’année prochaine.

9- Washington Wizards: Talen Horton-Tucker

Oui mesdames et messieurs.

Deuxième grosse surprise dans cette mock.. mais qui se comprend finalement assez facilement vu le bourbier qu’est actuellement la franchise de la capitale.

Talen Horton-Tucker, c’est l’un des prospects les plus « boom or bust » que j’aie jamais vu. Le genre de joueur qui, sur les flashs qu’il a montré, vous ferait presque croire qu’il est un top 5 NBA. Un potentiel hallucinant des deux côtés du terrain, un physique d’alien, surpuissant, bref, ce n’est pas pour rien que certains le surnomment « Mini-Zion ».

L’ennui, c’est que le garçon est très, très, très, très brut. Incapable de tirer, prend des décisions douteuses, ne sait pas comment provoquer les fautes, n’a pas un sens du placement très aigu.. le moins qu’on puisse dire c’est que le coach qui devra le développer aura des cheveux blancs en moins de deux semaines.

Choisir la star des Cyclones en 9, c’est risqué. Très risqué même. Cela peut très bien devenir un pick pour rien. Mais dans le contexte des Wizards, avec l’énorme boulet que constitue le contrat de John Wall, le front office est obligé de tenter le home run.

S’agissant de son impact en NBA, s’il joue durant sa première année ce sera uniquement dû au fait que l’offensive de la deuxième unité de Washington est anémique. Quand bien même, un tour en G-League serait plus que salutaire pour ce joueur qui devra être développé avec énormément de patience et de méthode mais qui pourrait devenir un All-Star en puissance s’il arrive à réaliser ne serait-ce qu’une partie de son potentiel.

10- Atlanta Hawks: De’Andre Hunter

Un no-brainer là encore.

Clairement, le potentiel du garçon n’a rien de dingue. Toutefois, les prospects aussi sûrs ne courent pas les rues, loin s’en faut.

Du premier au dernier jour de son contrat avec les Hawks, l’ancien protégé de Tony Bennett gardera le périmètre avec férocité tout en améliorant le spacing de son équipe. Pour peu qu’il progresse dans le jeu off ball et devienne un slasher correct, il pourrait très vite devenir un de ces role players parfaits que chaque franchise rêve d’avoir.

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