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Comment les Philadelphia 76ers peuvent-ils signer Lebron James ?

Si Lebron James a, selon les dernières rumeurs, réduit le spectre des franchises susceptibles de retenir son attention lors de la prochaine free agency, les Philadelphia 76ers ne sont à ce stade pas en situation de lui offrir le contrat super max qu’il exigera.

En effet, selon les projections annoncées en septembre, le salary cap pour la saison 2018-2019 devrait se situer autour des 101 millions de dollars. Ce montant est susceptible d’évoluer en fonction des revenus générés par la Ligue, d’ici au mois de juillet mais celui des émoluments auxquels pourra prétendre le King suivra alors une trajectoire analogue. Néanmoins, les 76ers ne jouissent pas actuellement de la marge nécessaire pour soumettre un contrat à hauteur de 35% du cap à l’ouverture de la free agency, soit 35,35 millions de dollars.

A ce jour, les Philadelphia 76ers ont 9 joueurs sous contrat pour le prochain exercice (Joel Embiid, Robert Covington, Ben Simmons, Markelle Fultz, Jerryd Bayless, Dario Saric, Furkan Korkmaz et Timothé Luwawu) pour un montant de 67,4 millions de dollars. Si Joel Embiid venait à être désigné MVP ou nommé au sein de la All-NBA First Team, il serait éligible au contrat super-max et ses émoluments passeraient automatiquement de 25,25 à 30,4 millions de dollars privant les 76ers de 5,05 millions de cap space. Par ailleurs, les 76ers disposent d’options d’équipe sur la saison 2018-2019 de Richaun Holmes et T.J McConnell à prix dérisoire, produits des contrats hinkiens, à 1,6 millions de dollars paraphés par les deux jeunes joueurs.

Avec ces 11 joueurs, la masse salariale des 76ers s’élèverait à 70,6 millions de dollars, soit près de 5 millions de dollars surnuméraires pour satisfaire aux exigences du quadruple MVP. Ceci, sans compter, que la franchise aux trois bannières a 97,9% de jouir de l’usufruit de deux choix du premier tour lors de la prochaine draft, celui des Lakers (11ème) et le leur (18ème). Un contrat garanti est afférent à chaque choix du premier tour, ainsi, l’échelle salariale des rookies prévoit des émoluments de 2,8 millions de dollars pour le 11ème choix et de 1,95 millions pour le 18ème, soit 4,75 millions de dollars de marge de manœuvre en moins si les 76ers n’en échangeaient aucun.

En levant les options de Richaun Holmes et T.J McConnell et en conservant leur deux choix du premier tour, les 76ers auraient 75,3 millions de dollars d’engagés pour le prochain exercice, ce qui leur laisserait une marge de manœuvre colossale de 25,7 millions de dollars, après avoir renoncé aux droits sur l’ensemble de leurs agents libres, en ces temps de raréfaction de la flexibilité salariale à disposition des bureaux exécutifs imprudents mais largement insuffisante pour atteindre les 35,35 millions de dollars du contrat max.

Dès lors, comment les 76ers peuvent-ils dégager les 9,65 millions de dollars nécessaires à la signature de Lebron James ?

 

Espérer un généreux rabais ?

S’il est une hypothèse à exclure, c’est assurément celle conduisant à un éventuel rabais de Lebron James. Dès le mois de décembre, Brian Windhorst écrivait : « Les équipes qui souhaiteront faire la cour à James en juillet devront planifier de disposer de la flexibilité de soumettre une offre au maximum. A ce jour, Lebron James n’a aucune intention d’accorder un rabais à la Kevin Durant à quelque équipe que ce soit, afin que ses partenaires puissent être payés ou l’effectif mieux construit ».

Ces velléités de percevoir le maximum ont par ailleurs été confirmées à maintes reprises par Lebron James et son entourage.

 

Utiliser la stretch provision sur Jerryd Bayless

Les 76ers peuvent dégager immédiatement 5,7 millions de dollars supplémentaires en utilisant la stretch provision sur le contrat de Jerryd Bayless prévoyant 8,5 millions de dollars pour le prochain exercice. La marge disponible s’élèverait alors à 31,4 millions de dollars, ce qui laisserait Lebron James à 4 millions de dollars du contrat auquel il aspire.

 

Echanger Jerryd Bayless avec un autre contrat / choix de draft

Concrètement, les Philadelphia 76ers ne parviendront pas à dégager la marge de manœuvre suffisante sans parvenir à se délester du contrat de Jerryd Bayless. Incapable de tenir son rang, sorti des rotations de Brett Brown, le combo guard est aujourd’hui un fardeau pour la franchise. Les franchises disposant du cap space suffisant et enclines à absorber les émoluments de l’ancien Buck ne seront pas légion. Pour parvenir à convaincre un bureau exécutif de réaliser un tel salary dump, sans envoyer en Pennsylvanie, de contrat, relèvera de la gageure et conduira inéluctablement le décisionnaire aux cols larges à se délester d’un asset.

Expurger le contrat de Bayless des finances de la franchise ramènerait les 76ers à 66,75 millions de dollars engagés pour le prochain exercice avec 12 joueurs sous contrat et deux choix du premier tour. Resterait alors à trouver 1,1 million de dollars supplémentaires pour atteindre le seuil du contrat max.

L’opération la plus directe afin d’y parvenir reste d’attacher au contrat de Bayless, un des deux choix du premier tour à disposition des Philadelphia 76ers, de préférence le leur. En cédant, le leur (actuellement projeté au 18ème rang de l’ordre de sélection), ils parviendraient à dégager la flexibilité nécessaire pour soumettre un contrat max mais conserveraient moins de 15 000 $ de cap space.

Avec une marge de manœuvre totalement annihilée par le contrat proposé à Lebron James, Bryan Colangelo serait bien inspiré de tenter de conserver ces choix du premier tour et le contrôle salarial sur quatre années qu’ils garantissent.

Les Philadelphia 76ers comptent dans leur effectif certains jeunes joueurs susceptibles de servir de monnaie d’échange destinée à convaincre les GM d’absorber le contrat de Bayless.

En l’espèce, le calcul s’avère moins aisé que ce qu’on pourrait espérer. En effet, si une équipe se retrouve à un moment donné avec moins de 12 joueurs sous contrat, elle s’expose à une pénalité pour roster incomplet (empty roster charge) équivalent au contrat minimum (soit 831 311 dollars). Autrement dit, si les 76ers parviennent à se délester du contrat de Jerryd Bayless en l’assortissant de celui d’un autre joueur, l’opération comptable à réaliser serait la suivante : (contrat de Bayless + contrat de n autres joueurs) – 831 311 $ x n.

Dès lors, un package Jerryd Bayless + un des joueurs suivants : Furkan Korkmaz (1,74 M$), Timothé Luwawu (1,54M$), Richaun Holmes (1,6 M$) ou T.J McConnell (1,6 M$) s’avérerait insuffisant pour quelques milliers de dollars.

Dès lors, Justin Anderson, 21ème choix de la draft 2015 dont la dernière année de son contrat rookie prévoit des émoluments de 2,5 millions de dollars pour la saison 2018-2019, fait figure de candidat idéal. Non seulement, son contrat est suffisamment replet pour permettre aux 76ers d’atteindre le seuil d’un contrat max mais en plus, il est un contrat expirant sur lequel, les décisionnaires pennsylvaniens n’ont plus le contrôle. Néanmoins, pour ces mêmes raisons, son attractivité sur le marché apparaît limitée et largement insuffisante au regard des efforts demandés vis-à-vis de la prise en charge des émoluments de Bayless. Avec quatre choix du second tour dans le prochain millésime les 76ers jouissent de solides arguments pour agrémenter un tel package mais il demeure improbable qu’une franchise rivale consente à sacrifier plus de 10 millions de dollars de cap space dès la cérémonie de la draft pour des choix du second tour aussi bien positionnés soient-ils dans l’ordre de sélection.

Là encore, avec un Lebron James dans l’effectif sous l’égide d’un contrat maximum, la question de la maîtrise des destinées salariales des joueurs sous contrat sera déterminante. Ainsi, Richaun Holmes, peu usité par Brett Brown, et dont le contrat hinkien arrive à échéance serait une concession plus aisément acceptable que le sacrifice de Luwawu ou Korkmaz. Mais quoi qu’il en soit, si c’est le sacrifice à consentir pour accueillir Lebron James alors le front office n’hésitera pas une seconde. Une telle opération n’aurait toutefois pas été utile s’il s’était montré prudent et moins prompt à offrir à Jerryd Bayless un contrat sur trois années.

Les opérations qui fonctionnent

  • Bayless + choix des Philadelphia 76ers
  • Bayless + Justin Anderson
  • Bayless + deux joueurs parmi : Richaun Holmes, Furkan Korkmaz, Timothé Luwawu-Cabarrot, T.J McConnell

Une mécanique autrement plus simple pour un Paul George dont le contrat maximum s’élèverait à 30,3 millions de dollars mais ce dernier n’a laissé filtrer aucune intention de rejoindre la Pennsylvanie cet été.

Pour peu que les aspirations de Lebron James à rejoindre Ben Simmons sur les rives du Delaware se concrétisent, les 76ers sont à quelques ajustements de satisfaire ses exigences salariales. Tant que Joel Embiid n’est pas désigné au sein de la All-NBA First Team…

Seul face à la lumière blafarde de mon League Pass, j'ai décidé une nuit de créer un site pour rassembler les fans des Philadelphia Sixers. Si vous lisez cette bio, c'est déjà une victoire.

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