1er à passer sur le gril: notre seigneur et maître, Joel Embiid.
Joel est un élève très dissipé, chahuteur, chambreur et même bagarreur.. mais malgré tout extrêmement doué et de loin le meilleur de la classe.
L’évaluation étant complexe, nous allons commencer par la partie la plus simple, c’est à dire celle où les fleurs vont pleuvoir comme dans la Domus Aurea.
Vous l’aurez deviné, c’est bien de l’aspect défensif que je veux parler.
En bon universitaire (et surtout en toute logique me direz-vous) je vais d’abord vous exposer une série d’éléments avant de parvenir à une conclusion sur ce qu’est aujourd’hui notre franchise player.
Joel Embiid culmine actuellement à 2,95 au defensive PIPM, soit la 2e meilleure marque de la ligue à quasi égalité avec un certain pivot espagnol.
S’agissant de la dissuasion et de la protection d’arceau, le camerounais est tout simplement le meilleur de la ligue en la matière.
Trois statistiques mettent cette domination en relief: d’un côté la propension des adversaires à prendre de mauvais tirs (mi-distance/long mi-distance). De l’autre la diminution à la fois du volume et de l’efficacité des tirs tentés par ces derniers dans les deux zones les plus rentables: le cercle et les corners
S’agissant du premier point, les 76ers sont tout bonnement la meilleure équipe pour ce qui est d’obliger l’adversaire à prendre les plus mauvais tirs qui existent, la preuve avec ce graphique made in cleaningtheglass.com.
Comment se fesse ?
La réponse est ici très simple: à cause de l’architecture de la défense des 76ers.
En voici les principes:
La finalité est assez évidente: forcer le porteur de balle à faire un mauvais choix quoi qu’il arrive, à savoir soit s’empaler sur Joel Embiid soit tenter un tir peu rentable (mi-distance ou long mi-distance).
Qu’en est-il justement de ce qu’il se passe quand nos adversaires décident de quand même tenter leur chance face au camerounais ?
La réponse est assez effrayante: leur adresse baisse de 7,3% par rapport à la moyenne.
Dit comme ça, de manière brute, ça ne semble pas énorme.. et pourtant ça l’est. Et même davantage.
Contextualisons un peu la chose. La réussite moyenne au cercle est de 60%, soit 1,2 point par possession.
Si vous déduisez ces 7,3%, vous passez donc à 52,7% de réussite soit.. 1,005 point par possession.
Là encore l’écart semble minime, mais en termes de réussite moyenne (donc potentiellement sur la longueur d’un match), vous passez du tir le plus rentable du jeu à quelque chose d’assez moyennement intéressant, ce qui change complètement la donne.
Pour le dire de manière plus explicite: quand vous jouez les 76ers, vous devez modifier votre manière d’attaquer, faute de quoi vous avez de fortes chances de vous y casser les dents
En plus de cela, si vous regardez à l’échelle de ce que peuvent faire les meilleurs défenseurs, Embiid est au 93e percentile dans le domaine, ce qui vous classe un peu le bonhomme.
Les effets de cet énorme pouvoir de dissuasion vont même encore plus loin.
Petite analogie football américain (attention, quand je fais ça c’est que je vais dire un truc vraiment important).
Quand le secondary parvient à contenir longtemps les extérieurs adverses, c’est autant de temps gagné pour vos pass-rushers en vue de réussir à plaquer le quarterback adverse.
Dans le cas des 76ers, le phénomène est analogue: la dissuasion d’Embiid est telle que les défenseurs extérieurs que sont Thybulle, Richardson et compagnie peuvent se permettre de mettre une pression phénoménale sur les shooteurs adverses sans crainte d’être punis derrière.
La preuve ?
Malheureusement, quand elle évolue sans son leader défensif, l’équipe prend une claque phénoménale.
La stat confirme ici le eye-test: le camerounais démultiplie les effets du schéma et réciproquement.
Bref. Revenons au résultat sur l’adresse dans les corners.
Une fois de plus, c’est tout simplement monstrueux: quand The Process est sur le terrain, la réussite adverse dans les corners baisse de.. 8,8%.
Joel Embiid est donc le meilleur protecteur d’arceau et le joueur le plus dissuasif de toute la ligue, rend notre défense élite quand il est sur le terrain, n’est qu’à quelques encablures d’être le joueur à l’impact défensif le plus élevé..
DPOY ?
DPOY. ALL. FUCKING. DAYS.
Allez, on se fait un petit plaisir avant d’enchaîner sur l’attaque ?
La bise aux fans du Jazz !
Passons maintenant à quelque chose de plus controversé: les performances offensives de notre Dieu.
Incontestablement, le 3e choix de la draft 2014 est en retrait par rapport à sa campagne MVP de l’an passé.
De plus de 27 points par match, il est passé à environ 23. Côté impact, son offensive PIPM est passé de 3,35 à 0,79.
Reste que..
Il est vraiment très, très, très difficile de lui jeter la pierre.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que cette année, l’équipe est assez nettement moins forte que l’an passé au niveau de la création offensive.
Le résultat – immédiat – est que la pression sur les épaules de Joel se retrouve démultipliée tant au niveau de la charge (32,4 à l’usage percentage, 99e percentile) que de la difficulté (spacing défaillant, plus de créateur dans le périmètre, pas de pull-up threat..).
Et pourtant, malgré cela, notre seigneur et maître garde une efficacité un pourcentage de balles perdues dans ses standards en carrière (58% et 14%).
Par ailleurs (et contrairement à ce qui est régulièrement évoqué), il ne prend pas plus de tirs longue distance que d’habitude: 22% de ses tirs contre 21,5% en moyenne en carrière.
Cerise sur le gâteau: il continue de passer sa vie sur la ligne de réparation avec un ratio de 0,568 lancé par tir tenté.
Malheureusement, le tir longue distance reste un point faible.
En effet, l’embellie de début de saison n’aura été que de courte durée et il est vite revenu à un pourcentage dans ses moyennes en carrière (31,3%). Le volume est faible (24/76), certes mais l’hypothèse selon laquelle la valeur serait faussée par les tirs pris en fin de possession et le volume de mauvais tirs « » »obligatoire » » fait long feu.
Est-ce digne d’un candidat MVP ?
Dans l’absolu non, mais dans notre contexte c’est quand même vraiment pas mal.
Tout le paradoxe est donc là: Joel est moins dominant, mais il reste sur des standards tout à fait corrects pour une superstar.
Comment se fait-il qu’il soit aussi peu impactant ?
La question mériterait un article entier et à dire vrai je n’ai à l’heure actuelle que des théories et rien d’irréfutable.
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées.
D’un côté on peut noter que ses lacunes à la passe sont plus exposées maintenant qu’il a encore moins de spacing pour l’aider. Ceci couplé au manque de mouvement sans ballon.. c’est sûr que ça complique les choses.
On peut aussi relever le fait que le manque d’entry passers se fait fortement ressentir cette année, ce qui fait qu’il a beaucoup plus la balle arrêté plutôt qu’en mouvement.
Il est aussi possible de mettre en avant l’absence de créateur d’élite, ce qui le prive d’un certain nombre de points faciles.
Ma préférence va surtout à celle qui s’alarme du nombre anormalement élevé de jump-shots tentés par le camerounais.
Je ne suis pas le plus grand hater du tir à mi-distance qui soit, mais quand même.47%, c’est beaucoup, beaucoup trop.
Je n’ai aucun problème à le voir prendre les fameux tirs en face-up qu’il affectionne tant. La preuve en est qu’il est plutôt adroit dessus.
Néanmoins, il y a encore beaucoup trop de tirs forcés résultant de possessions globalement mal gérées par l’équipe.
Est-ce qu’il en porte le blâme ?
Oui, indiscutablement.
Est-ce qu’il ne s’agirait pas avant tout d’une problématique d’équipe ?
Oui, indubitablement.
Comme beaucoup de superstars, Embiid génère le syndrome « hospital ball » chez ses coéquipiers, à savoir que quand l’horloge tourne et que personne n’arrive à rien, il reçoit la balle avec un timing réduit et une pression défensive trop forte pour pouvoir se créer tir décent.
Une fois de plus, l’absence de créateur d’élite et de pull-up threat pèse très lourd sur les épaules de notre franchise player.
Espérons que le front office profitera de la trade deadline pour lui offrir un coup de pouce salutaire.
A titre de conclusion, je dirai ceci: le MVP, c’est pour les faibles. Objectif DPOY pour Joel The Process !
]]>Cet article est le fruit de la longue série de l’été où nous avons tenté de vous proposer la meilleure couverture possible: débrief de la draft et de la free agency dans notre podcast, causerie avec Cole Zwicker et dernièrement un article faisant le bilan de toute la saison morte.
Contrairement à ce dernier papier, cette fois-ci, les différentes problématiques d’équipe seront croisées afin d’avoir une analyse globale qui permette un regard objectif sur la situation des 76ers et ce que nous pouvons espérer de la centaine de matchs qui arrive.
Cela tombe bien, la saison écoulée nous en a livré une sacrée pelletée: Tobias Harris, la défense du périmètre, la charge de Joel Embiid à la création, les pertes de balle de Ben Simmons, le spacing, la création dans le périmètre et j’en passe.
Avant de développer les différentes problématiques que Brett Brown devra solutionner, il me semble opportun de braquer le projecteur sur notre recrue en provenance de Floride.
Alors que nous craignions de nous prendre du retard sur les cadors de l’Est, il semblerait que Brett Brown ait fini par interpeller son ancien coéquipier Elton Brand: « Vas-tu nous laisser dévorer par ces gens-là ? »
Sans mot dire, son vieil ami lui a offert Jimmy Butler et Tobias Harris. Si au final la défaite fut au bout du chemin, ce bon Brand ne s’est pas démonté et est allé chercher Josh Richardson et Al Horford pour tenter une ultime chevauchée.
Le premier nommé est un joueur que je juge assez incroyablement sous-estimé, un peu à la manière d’un Jrue Holiday notamment.
S’il est une qualité que j’apprécie par-dessus tout avec ce joueur, c’est qu’en plus d’être un chic type (du moins de ce qui ressort), c’est quelqu’un qui progresse systématiquement d’année en année.
Comme il le dit lui-même, il est arrivé dans la ligue en étant quasi exclusivement un défenseur.
Aujourd’hui, c’est quelqu’un qui sait se créer son tir, qui a un bon dribble et a su devenir une menace régulière à longue distance (38,5% en C&S sur 4,5 tentatives l’an passé)
Doté d’une énorme faculté à défendre le fameux « point of attack », l’ancien franchise player du Heat reste un joueur assez nettement plus rapide qu’il n’est puissant, d’où ses difficultés à finir au cercle depuis le début de sa carrière.
Le talon d’Achille de Josh Richardson, c’est qu’il n’a pas la force nécessaire pour porter un gros volume de jeu sur une longue durée.
Simple rappel élémentaire: créer une vingtaine de tirs par match, que ce soit pour soi ou pour les autres, c’est exténuant. Et à la longue cela demande une force colossale. Indubitablement, l’endurance est une condition quasi sine qua none pour accéder au statut de superstar.
Condition qu’il ne remplit pas, ou du moins pas encore.
Sera-t-il meilleur du côté de Philadelphie ?
Les premiers éléments d’explications se trouvent bien entendu du côté de Miami.
Bien qu’Erik Spoelstra soit un véritable magicien pour ce qui est de générer de bons tirs à 3 pts avec seulement deux voire parfois un seul shooteur fiable sur le terrain, le Heat de ces dernières années ne se démarquait pas vraiment par une grande diversité d’initiateurs offensifs dignes de ce nom.
Pour créer toute l’attaque, les Floridiens ne disposaient en tout et pour tout que d’un Dwyane Wade sur la fin, un Dion Waiters dont les limites sont connues de tous et donc de Richardson himself, dont les responsabilités n’ont cessé de croître au fil du temps.
Même du côté des poseurs d’écrans, on ne peut pas dire que les spécialistes pullulaient dans l’effectif.
Pourtant, en dépit de cela, il a su garder un taux de balles perdues extrêmement bas: 9,1% seulement !
Dernier point: s’il n’est pas encore une première option offensive, il ne faut pas perdre de vue qu’après tout, ce n’est jamais qu’un joueur de 26 ans, donc pas encore totalement dans son prime et qui a tout du MIP en puissance si vous le transposez dans un contexte plus favorable.
Si vous désirez une analyse encore plus approfondie sur le potentiel offensif de notre nouvel arrière, je vous recommande cet excellent papier signé Tom West pour Liberty Ballers.
Côté défense, je serai bref car ses limites sont globalement les mêmes que de l’autre côté du terrain.
Comme souvent quand on parle de cet aspect du jeu, rares sont les statistiques qui peuvent vous aider.
Vous avez toujours les notations de BBall Index (ci-dessous) mais la statistique pure n’ayant en elle-même aucune valeur explicative, vous n’êtes guère plus avancés.
En effet, inutile de regarder beaucoup de matchs du Heat pour vous apercevoir que le garçon fait partie des meilleurs de la ligue dans ce domaine. Cela va sans dire, il s’agit d’un énorme upgrade par rapport au cancer défensif qu’était JJ Redick.
Doté d’une faculté assez incroyable à défendre le périmètre, il peut défendre tous les guards et ailiers de la ligue, à ceci près que son manque de force brute rend la tâche beaucoup plus énergivore contre les spécimens les plus puissants. Peut-être même est-ce là la différence entre lui et le franchise player des Pelicans par ailleurs.
Si vous cherchez un autre avis, je vous recommande l’épisode du podcast Dunkhebdo sur le sujet.
Passons maintenant à la problématique principale: « Que seront les 76ers en 2019-2020 ? »
Pour le savoir, nous nous poserons d’abord la question de comment rendre productif cette attaque et dans quelle mesure la qualité de la défense pourra lui faciliter la tâche. Ensuite, nous ferons un focus sur un sacré facteur X: la question Tobias Harris. Enfin, il va de soi qu’une conclusion accompagnée d’un pronostic s’impose afin de pimenter l’ensemble.
@GuillaumeBInfos en avait parlé dans ce très long dossier, la NBA n’échappe pas à la théorie de l’évolution et à cette fatalité qui est qu’il faut savoir s’adapter pour survivre.
Dans ces conditions, peut-on estimer que les 76ers sont armés pour lutter jusqu’au bout dans n’importe quel type d’environnement ?
Défensivement, la réponse est un oui franc et massif.
Pour ainsi dire, Elton Brand a peut-être créé l’une des défenses les plus polymorphes jamais vues.
Tous les éléments susceptibles de l’ébrécher sont partis: JJ Redick, regular season Jimmy Butler, Amir Johnson, etc.
D’une équipe incapable de défendre le périmètre, nous sommes désormais assurés d’avoir des barbelés à faire pâlir Donald Trump.
La discipline qui nous faisait si cruellement défaut devrait être une force grâce aux apports conjoints d’Ime Udoka et Al Horford.
Cet effectif peut absolument tout faire: zone 32, lineup anti tall ball, escouade anti small ball, défense élite sur transition, drop, switch all, hedge, hard hedge, Wall, bref, les possibilités sont infinies. Pour cela, il dispose de quasiment tous les profils possibles et imaginables: des joueurs très forts pour défendre le point of attack (Smith, Richardson, Simmons), des bigs qui excellent pour protéger le cercle (Horford, Embiid), des défenseurs d’aide supersoniques (Smith et Thybulle), bref le pied pour un coordinateur défensif. Très clairement, planquer Tobias Harris (si tant est que le besoin s’en fasse réellement sentir) ne devrait poser aucune difficulté.
In fine, la qualité la plus précieuse de cet effectif, c’est que cette polymorphie défensive fait que presque quelle que soit la lineup, l’équipe ne prendra jamais l’eau.
C’est sur ce point précis que je souhaite attirer votre attention, chers lecteurs: la défense entraîne toujours l’attaque dans la mesure où elle lui offre des paniers faciles, du jeu rapide et plus globalement d’avoir un temps d’avance sur l’adversaire. Dans notre contexte, cela va plus loin. Classiquement, lorsque votre attaque ne marche pas, vous vous ajustez en ayant toujours à l’esprit cette idée que vous devez quand même éviter de trop vous exposer défensivement en ne mettant que des attaquants purs sur le terrain. Brett Brown, lui, n’aura pas à se soucier de ça: quel que soit l’ajustement choisi, il aura toujours un protecteur de cercle d’élite et un très gros défenseur sur le point of attack, soit une assise défensive considérable.
Si vous considérez un tel avantage dans une configuration de playoffs, cela signifie qu’en cas de besoin, forcer le verrou sera certainement beaucoup plus simple qu’il n’y paraît de prime abord.
Reste un dernier point concernant cette défense: l’an passé, nous avons pris l’eau en très grande partie à cause de deux départs: ceux de Robert Covington et de Lloyd Pierce.
Cette année, la relève est là: Richardson, Smith et Thybulle pour le premier, Ime Udoka pour le second.
Plutôt solide non ?
Allez, cette fois-ci, place à l’attaque.
Je serai bref, car à dire vrai je suis dans la même situation que tous les autres fans et analystes qui suivent la franchise: je n’ai pas la moindre idée de comment notre coach va faire fonctionner un attelage aussi étrange.
Plusieurs observations cependant.
Parmi les récentes paires avec deux « » »vrais » » » intérieurs, combien ont réussi sans dénaturer l’un d’eux ?
Zéro. Très exactement zéro.
Le principal problème de la paire Horford-Embiid, c’est que si vous demandez à l’ancien Celtic de contribuer au spacing et donc d’être à l’extérieur.. comme le soulignait notre invité lors du dernier podcast, vous vous privez du joueur qu’est Al Horford. L’ennui, c’est que si vous ne le faites pas, vous ramenez un défenseur à proximité de Joel Embiid.. ce qui va sérieusement vous compliquer la tâche.
Peut-être pourrait-on envisager de revoir les systèmes Hi-Lo qu’utilisaient Marc Gasol et Zach Randolph il y a quelques années, mais cela tient clairement plus du gadget que de quelque chose de viable sur le long terme.
Autre point: la tant vantée lineup avec Simmons, Richardson, Scott, Harris et Horford n’est-elle pas surcotée ?
La réflexion qui va suivre m’est personnelle mais elle me semble partagée par un certain nombre d’analystes.
Premier constat: le fameux run d’il y a deux ans avec Simmons entouré de 4 arbalètes a certes été victorieux.. mais contre des équipes très faibles, en fin de saison donc près de la loterie.. je ne vous ferai pas de dessin.
Pour information, voici les équipes en question: Knicks, Nets, Hornets, Grizzlies, Magic, Timberwolves, Nuggets, Knicks, Hawks, Hornets, Nets, Pistons, Cavaliers et Mavericks.
Ensuite, si je concède bien volontiers que le potentiel demeure intriguant, il faut bien comprendre que Ben Simmons n’est pas Giannis Antetokounmpo et ne le sera sans doute jamais. Il n’a ni la force brute, ni les interminables segments, ni l’irréelle capacité à finir au cercle du MVP en titre.
Certes, lui offrir un spacing maximal peut vous offrir une chance de s’approcher de ce type de résultat et bien évidemment l’expérience a de grandes chances d’aboutir à quelque chose de positif, mais de là à voir une escouade ultra dominante.. disons qu’il y a de quoi nourrir des doutes.
Bien évidemment (et cela va sans dire),tout dépendra de la progression du principal intéressé.
Aura-t-il un jour le jumpshot qui lui permettra de débloquer son potentiel ? Même JJ Redick semble pessimiste si vous lisez entre les lignes.
« Il travaille. Je pense qu’il sera capable de prendre des tirs de loin à un moment de sa carrière. Ce qui est très important là dedans c’est la confiance. Il arrive à avoir assez d’adresse quand il tire en spot up à l’entraînement pour qu’il finisse par en prendre pendant les matchs. Les vidéos de lui à l’entraînement ont beaucoup tourné sur internet, et j’ai trouvé qu’il tirait avec confiance. »
JJ Redick, The Lowe Post Podcast
Ce d’autant qu’il en rajoute au sujet des fameuses vidéos de l’été à 1 contre 0 tout seul dans un gymnase, torse nu, sans aucune pression et avec sa copine à côté.
« Je n’aime pas ce genre de vidéos. Pour moi, c’est du basket ignoble. »
JJ Redick, The Lowe Post Podcast
Reste qu’une équipe avec un spacing optimal mais personne pour créer dans le périmètre, cela empeste la fausse bonne idée et pourrait rapidement montrer ses limites même contre des défenses qui ne sont que top 10-15 voire moins.
D’où ma conclusion que cette lineup, pour quelque peu surcotée qu’elle peut être, présente en tout cas cet avantage certain qui est qu’elle permettra de remporter beaucoup plus facilement la victoire quand l’opposition sera moindre. Or une victoire facile, c’est du temps de jeu en moins pour les stars de l’équipe et du vécu supplémentaire pour les jeunes joueurs. Une denrée précieuse en NBA, d’autant plus pour nous qui devons développer le duo Smith/Thybulle le plus rapidement possible et gérer la charge de travail de Joel Embiid.
S’agissant de ce dernier point, il est potentiellement le plus important pour la réussite de notre saison.
Deux aspects sont à prendre en compte. Le premier est que depuis les débuts de notre franchise player, nous n’avons jamais eu de remplaçant ayant ne serait-ce que le niveau NBA. Aujourd’hui nous sommes assurés de 48min de pivot d’élite. Cela peut paraître minime, voire de l’ordre du détail pour ceux qui ne suivent pas la franchise de près, mais si vous êtes dans ce cas je vous suggère d’aller voir les ratios on/off du camerounais. Vous allez je pense redécouvrir ce fait qui est qu’en NBA, quand vous prenez l’eau, c’est rarement à moitié.
Le second, c’est que confier une grosse charge de création à un pivot est un jeu dangereux.. qui n’est pas spécifique à la personne de Joel Embiid, loin de là. Plus vous pouvez le soulager et avoir une diversité de sources de création offensive, mieux c’est. Il faut en effet se rendre à l’évidence: aucun pivot n’a de moteur suffisamment puissant pour être ultra dominant pendant 40min et plus.
C’est là que le bât blesse: en perdant Jimmy Butler, les 76ers se retrouvent totalement dépourvus de joueur capable de jouer le rôle de meneur sur demi-terrain. Pour ne rien arranger, avec le départ de JJ Redick pour la Nouvelle-Orléans, l’arme létale qu’était le jeu de handoffs entre lui et Joel Embiid est aujourd’hui démantelée. Au surplus, l’absence de véritable pull-up threat était déjà un frein conséquent durant le passage du shooteur à Philadelphie. Ce sera bien pire maintenant qu’il n’est plus là.
S’il est un domaine inquiétant pour la viabilité de l’attaque de cette équipe, c’est celui-ci: la charge de la création dans le périmètre va devoir être répartie entre Josh Richardson, Zhaire Smith, Shake Milton et Trey Burke.
Bien que le premier nommé puisse en assumer une partie (misons sur 60% environ), c’est beaucoup trop peu pour que l’ensemble de l’édifice soit suffisamment solide pour ne pas exploser face à la première grosse défense qui pointe le bout de son nez.
Vous l’aurez deviné, la clé de cette affaire, ce sont les trois autres intéressés. Du côté des fans, c’est peu dire que les espoirs placés en Zhaire Smith sont grands. Rachel Doerr de @ThePhifthQ en parlait récemment, de la capacité du 16e choix de la draft 2018 à franchir un cap va dépendre bien des choses.
Milton, lui, malgré de nets progrès depuis sa draft, divise les analystes. Si une majorité pensent qu’il va probablement devoir rester en couveuse pendant une année supplémentaire avant de se voir confier un rôle significatif, certains l’imaginent déjà être un contributeur important dès le kick-off.
L’ennui, c’est qu’au final, tout cela n’est jamais que du bricolage.
Cela nous amène à la plus grande interrogation entourant l’attaque des 76ers: le rendement de notre 3e mousquetaire.
Faisons tout de suite table rase: le Tobias Harris que vous avez vu cette année n’aura rien à voir avec celui de la saison qui arrive.
Bien qu’il ne soit pas intrinsèquement un grand passeur, le manque d’automatismes s’est fait cruellement ressentir durant le début de son aventure en Pennsylvanie. La liste est longue: incapable de faire une lecture correctement, ne voit même pas les passes les plus évidentes (notamment sur les fameuses séquences en floppy destinées à JJ Redick), garde trop longtemps la balle, bref, l’archétype du joueur qui débarque à peine dans une nouvelle équipe et qui a du mal à trouver sa place.
De manière subséquente, Brett Brown s’est retrouvé contraint de le réduire à un rôle de pur floor spacer/P&R ball handler afin de maintenir le spacing en vie et aider Jimmy Butler à alimenter la marque.. soit quelque chose d’assez radicalement opposé à l’environnement qui a vu son explosion en tant que joueur de premier plan.
Cette année en revanche, la nouvelle configuration de de l’équipe devrait lui permettre de retrouver le niveau d’efficacité qui était le sien du côté de Los Angeles.
Sur ce point, je laisse bien volontiers la parole à Tom West, qui développe longuement cette idée dans cet excellent article, que je vous invite à lire.
Autre chose: certains ont critiqué le fait qu’il jouera au poste 3 et non 4 comme durant la plus grande partie de sa carrière.
Simple question: quelle différence aujourd’hui entre les deux ?
Spoilers: aucune. Absolument aucune. Vous défendez exactement le même type de joueur et de l’autre côté cela fait belle lurette que la notion de poste est totalement désuète.
Toujours est-il que le doute demeure: est-il capable d’aller plus haut que jamais et de s’affirmer comme un All-Star en puissance ?
Comme évoqué dans le titre, cette question vaut 180M de dollars.
Relèvera-t-il le gant ?
Il n’y a plus qu’à l’espérer.
Pour terminer cette longue analyse, place à une courte conclusion ainsi qu’à notre pronostic.
Perceval a eu besoin d’une seconde chance pour accomplir la quête du Graal.
Pourrons-nous l’imiter et réaliser le grand dessein de Sam Hinkie ?
En dépit d’une profondeur encore suspecte, les 76ers ont de beaux atouts à faire valoir: une défense capable de s’adapter à tout, une attaque qui devrait réussir à produire, des joueurs expérimentés, un duo de stars qui va atteindre son zénith, une poignée de jeunes loups prêts à tout donner et pour finir, un coaching staff enfin complet.
Sera-ce suffisant ?
Pour la saison régulière cela ne fait guère de doutes. Entre un calendrier assez avantageux et le fait qu’historiquement les grosses défenses amassent facilement les victoires, tous les voyants sont au vert pour une nouvelle année faste en Pennsylvanie.
55 ? 60 ? Plus ? Peu importe. Au final, le véritable enjeu de ces 82 matchs se trouve dans l’avantage que l’on peut en tirer en post-season. Avoir le fin mot de l’histoire au Wells Fargo Center pourrait être d’une aide précieuse dans une confrontation au sommet contre les Bucks en finale de conférence et peut-être, qui sait, face aux Clippers ou aux Lakers lors du grand final.
Wait and see !
Amis lecteurs, au plaisir de lire vos commentaires.
]]>There are a lot of subjects to talk about during the slack period between the end of july and the tip-off of the upcoming NBA season.
What a better way to make a deep analysis of the team’s situation than seeking advices and opinions from Cole Zwicker ?
In this Q&A, we’ll make a look back at last season and a projection of the upcoming one.
Sixers France: If you look at your expectations before last season, what is your view on the Sixers season and the work made by the Front Office (bringing Jimmy Butler and Tobias Harris especially) ?
Cole Zwicker: I liked the process of trading Covington and Saric for Butler. The team needed more shot-making/initiation in the half court on offense and more switchability on defense, and while Covington is one of the best off-ball team defense wings in the league his on-ball footspeed was exposed against the Celtics in the playoffs. I felt the opposite way about the Harris trade. Trading cost controlled assets (Miami pick, Shamet, etc) for Harris on an expiring basically guaranteeing an overpay due to leverage for a non-max caliber player (in my opinion) and was a bit rich, even though Harris did help Philly in the playoffs. I give the front office a bit of a break for how the Fultz ordeal played out and not initially looking to fill that role before the season with greater urgency.
Sixers France: After this heart-breaking loss against the Raptors, what was your diagnostic about the team ? In your opinion, how can she solve her problems and truly contend to a championship in the future ?
Cole Zwicker: I was optimistic on the Sixers (more so than before) pushing the Raptors in that series, especially given Embiid’s health questions. Brett Brown’s adjustments putting Embiid on Siakam and Simmons on Kawhi (less so here) changed the series along with putting the ball in Butler’s hands more in pick-and-roll with Simmons in the dunker spot. I think people are underrating Butler’s importance in that series as a half court fixture of the offense in retrospect. But at the time it felt like Philly didn’t need overhaul really outside of wing depth and another ball-handler not named TJ McConnell with some shooting gravity (just getting Zhaire Smith back healthy would remedy the former). Philly’s vision of size + versatility on defense at the expense of HC offense was on fully display at times against Toronto, and during game 3 especially their rotations, team speed/athleticism and size were terrifying.
Sixers France: The draft was very disappointing for us, 76ers fans. We had many hopes on prospects like Brandon Clarke, Carsen Edwards or Grant Williams, we expected plenty of trade-ups, but Elton Brand decided to pick only Matisse Thybulle and leave the game. What do you think about this and moreover about the vision of the draft that Brand has ?
Cole Zwicker: I think Philly locked into Thybulle early and the rest of the league (obviously Boston) uncovered and exploited it. This is part of why I don’t like locking into one guy or making promises in the draft: too often it leads to situations like this (which Hinkie was able to capitalize on in the past). I do think Thybulle was a solid pick in the vacuum for Philly schematically, as he’s arguably the best off ball wing defender in the class and brings a lot of what Covington brought to the table there (at a smaller size with more speed). But I did like guys like Brandon Clarke more as prospects in that range, and I would have taken a combination of Grant Williams and Carsen Edwards over just Thybulle. But I get it (and think Thybulle will shoot, especially from the corners). I do wish Philly did better keeping and utilizing their second round picks to create value, especially since they don’t count as cap hold which would infringe on their free agency plans.
Sixers France: This summer was absolutely crazy for every NBA fan, and the 76ers weren’t an exception. There is still a huge difference in the roster’s building philosophy between our front office and the rest of the league. Where the other 29 franchises tried to have multiple ball handlers, regular shooters, players with high versatility, etc. the 76ers built a starting 5 with 2 big men and only one trustable shooter. What are your thoughts about all of that ?
Cole Zwicker: Philly’s roster construction is one of the most unique I’ve seen since following the league closely. There isn’t a half court “initiator” with self creation and creation for others ability who can shoot off the dribble. That was Butler’s role. Simmons is of course a half court big man against the best teams in the playoffs. Josh Richardson can shoot (some off movement) but has never been a HC point guard. Tobias can play some pick-and-roll and shoot off the dribble but has never been a great passer. Right now the offense looks to play through Embiid in crunch time and be very post up/dribble hand-off centric, and it’s just unclear if offenses built this way can contend with the best offenses in the league in the modern game that are centered more around dribble/pass/shoot perimeter players. But Philly’s defense is going to be terrifying with that size, and it seems like the roster was built at least in part to guard Giannis as the primary obstacle in the East over the foreseeable future (and it’s hard to imagine a roster more equipped to do so).
Sixers France: There is as many doubts as hopes in the fanbase for the 19-20 season. If you were Brett Brown, how would you make this team work on both ends of the floor ?
Cole Zwicker: The defense is almost certainly going to work. Josh Richardson is incredibly underrated as a high-level point of attack and guard defender overall. Quicker guards have skewered Philly in the past and now they have Zhaire additionally (Thybulle is more of an off ball defender) to throw at Kemba types. Philly’s transition defense should also be historically elite with one of Horford or Embiid always back (in theory) to wall off the paint. Offensively I think the passing/IQ from Simmons and Horford especially will work in the half court in the regular season, where Simmons can initiate more offense against lesser teams. But getting Simmons out on the break with Richardson and ideally aligning Zhaire’s minutes with him will be big. Of course being able to stagger Horford with Embiid at the 5 is enormous for to fill the void when Embiid goes to the bench. I think there is enough regular season shooting as well to have a competent offense. The questions come in the playoffs when teams can make Philly play in the half court on offense. I wish I had answers to that.
Sixers France: Do you think the question of a Simmons’s trade will appear ?
Cole Zwicker: Not during the season. I don’t think just by simple fact of he’s a « poison pill » contract up until July 1st in agreeing to that extension. But if they come up short in the playoffs (and are upset by a team like Boston or something) maybe.
Sixers France The 76ers have a ton of questions about how their roster can work next year. What are your opinions about things like Al Horford’s scalability limits, lack of spacing/ball creators, etc. ? In your mind, what kind of issues Brown has to create a functionnal offense ?
Cole Zwicker: To optimize the roster I would definitely try to stagger Horford and Embiid as much as possible and play Zhaire with Simmons in Zhaire’s minutes to siphon off points in transition. I’d also like to get Simmons used as the screener in more of a spread pick-and-roll look, which is more doable with Horford as the stretch. The issue of course is the on-ball creator there. Potentially Trey Burke can fill that role as a pull-up shooter (teams will likely just switch Tobias/Simmons PNR with the right matchups), but I’d try Josh Richardson there as well. Brown is going to really have to get creative, because if Simmons is on the floor with Embiid in crunch time and the offense is being run through Embiid in the post we know who the help is coming off. Getting Simmons moving more off ball as a screener/slasher could cause more confusion there.
Sixers France: The death question. Do you think 76ers can win a championship next year ?
Cole Zwicker: I think the Sixers “can” win a title next year, but I don’t think they will beat whatever team comes out of the West (likely the Clippers). What works in Philly’s favor is just how well they match up with Milwaukee in being able to offer the best resistance on Giannis that we’ve seen to date. But against teams with wing shot-makers who can score consistently in the half court I worry about Philly’s ability to counter offensively. There are also injuries to consider of course between Embiid and Horford especially. An injury to either at the wrong time derails the season. But if I had to bet right now I’d say the Sixers make the Finals and lose to the Clippers unless we see an unexpected personnel leap (better decision-making from Embiid, Simmons shooting etc).
The whole Sixers France editorial office would like to express a big thank you to Cole Zwicker for his time and his answers.
Dear readers, hope to read you soon.
Photo Credits: Bleacher Report, Clutch Points, Foot Locker, NBC Sports Philadelphia, Getty Images, PhillyVoice.com
]]>S’agissant des deux équipes qui nous intéressent, il est relativement inutile de tenter de tirer des conclusions de ce premier tour, car toutes deux auront finalement très largement profité d’un adversaire dont les lacunes étaient rédhibitoires pour espérer quoi que ce soit sur la longueur d’une série de playoffs.
Etant donné que les faiblesses des deux équipes sont assez similaires et que nous avons déjà proposé une description du jeu proposé par nos protégés lors de la preview de la première série, nous vous proposerons donc ici un portrait des Raptors avant d’essayer de voir comment nous pourrions avoir une chance.
Commençons par tenter de profiler le monstre venu du Canada.
Mettons tout de suite fin aux idées reçues: cette escouade n’a strictement rien à voir avec celle des années précédentes, qui était moquée pour sa tendance à mouiller la culotte dès lors qu’un certain LeBron James leur faisait face.
La première chose qui saute aux yeux avec les Raptors, c’est qu’ils sont de très loin l’équipe la plus expérimentée des 16 qualifiées en playoffs.
Juste pour que vous réalisiez, prenons un 5 ultra schématique avec Ibaka et Gasol à l’intérieur. Savez-vous combien de « capes » en playoffs ont ces 5 joueurs ?
Oui, cela fait 442. Flippant. A titre de comparaison, Philadelphie passe à peine les 150, dont 103 pour le seul JJ Redick…
En outre, dans ce 5, vous avez trois titres de défenseur de l’année (un pour Gasol, deux pour Leonard), un joueur qui a été à un cheveu de l’avoir (Ibaka, qui a fini 3e derrière LeBron James et… Marc Gasol) et surtout un joueur calibre MVP en la personne de Kawhi Leonard.
Pour terminer sur cet aspect expérience, ces cinq joueurs cumulent 56 saisons dans la ligue. Green et Leonard ont été au bout avec San Antonio. Ibaka a été en finale avec le trio Westbrook-Harden-Durant. Enfin, Marc Gasol et Kyle Lowry ont tous les deux été en finale de conférence.
Si ce facteur là est toujours à relativiser (on l’a vu l’an passé face à Boston quand ce sont les vétérans qui ont fait des erreurs de rookie), l’écart est tellement immense entre les deux formations qu’il est impossible de ne pas l’évoquer.
Passé ce côté expérience, parlons de la plus grande force de cette équipe, à savoir la défense.
Sur la saison régulière, si l’on prend le segment après l’arrivée de Marc Gasol, les Raptors ont la 3e défense de la ligue.
Au delà de ça, ce qui rend l’équation insoluble quand on fait face à Toronto, c’est que depuis l’échange précité, ils peuvent jouer absolument tous les types de défense possibles et imaginables. Ils disposent ainsi d’un set fait pour switcher avec Lowry-Green-Leonard-Siakam-Ibaka mais peuvent tout à fait défendre de manière très classique (en drop) avec Marc Gasol en pivot. sans que cela n’ait tellement d’incidence sur leur attaque, Gasol servant de hub poste haut et Ibaka de poseur d’écran et de menace sur le dunker spot.
Côté attaque, même si on distingue assez nettement un mode avec/sans Leonard (chose qu’on peut critiquer) il n’en reste pas moins que ça marche très très bien: que ce soit sur l’ensemble de la saison ou la période avec Marc Gasol, les Raptors sont la 5e attaque de la ligue.
De plus, si on pouvait légitimement nourrir des doutes sur la légitimité de Pascal Siakam en 2e option offensive sur une configuration playoffs, ils ont été en partie dissipés lors du premier tour. Attention néanmoins à l’aspect mental: contre le Magic, Toronto avait beaucoup de marge. Contre Philadelphie, il y en aura beaucoup moins. A voir notamment s’il continue d’être adroit derrière l’arc, chose qui peut être une des clés de la série.
Quoi qu’il en soit, même si cette équipe aura peut-être du mal à véritablement imposer son jeu offensif, elle aura toujours une solution: si Leonard n’est pas adroit, sa création collective pourra compenser. Si le collectif bégaie, le finals MVP 2014 mettra les tirs dont ils ont besoin. Si rien ne marche, leur défense les maintiendra toujours à portée de tir.
S’agissant de Philadelphie, étant donné que l’équipe n’a pas changé et qu’elle fait toujours les mêmes erreurs, je vous renvoie à la preview de la première série, où vous trouverez une description point par point.
Après avoir étudié les forces des deux adversaires, tournons-nous vers leurs faiblesses et sur la question de comment ils peuvent en tirer parti.
Quels peuvent être les points chauds de cette confrontation ?
Quatre points se détachent ici avec une particulière acuité:
Le premier concerne évidemment les bancs. D’un côté vous avez une escouade des Raptors qui a de grosses limites entre l’adresse à 3 pts de Serge Ibaka voire Norman Powell il y a quand même une sacrée différence avec celui de Philadelphie, qui lui est tout simplement apocalyptique..
Globalement, si le banc de Toronto a des défauts, cela reste des joueurs qu’il est tout à fait possible de laisser sur le terrain en playoffs. Si leur apport sera limité en attaque, au moins ne seront-ils pas pénalisants de l’autre côté du terrain.
Philadelphie, à l’inverse (et c’est là l’énorme limite de cette équipe) n’a aucun joueur dans son effectif qui soit digne de fouler le parquet sur une série de playoffs.
TJ McConnell est un tueur de spacing et une cible très facile en défense. Boban Marjanovic n’est d’aucune utilité excepté quand il est adroit (ce qui n’est même pas forcément rentable). Jonathon Simmons est un cancer ambulant, tout comme James Ennis. Jonah Bolden est trop vert. Mike Scott est un mauvais défenseur et n’est pas adroit. Quant à Zhaire Smith, Brett Brown ayant refusé catégoriquement de le faire jouer au tour précédent, il n’y a a priori aucune chance de le voir ne serait-ce qu’en tenue… et même en admettant qu’il joue, gagner une série de playoffs à six n’est pas du domaine du possible. Alors à cinq…
Passons à ce qui peut être l’aspect le plus douloureux pour nous: Gasol face à Embiid.
Nombreux sont ceux à ne pas y croire sur la longueur d’une série.. et ils se plantent lourdement.
Reposons simplement les choses.
Marc Gasol est un défenseur d’exception, doté d’un QI défensif très élevé. Il sait parfaitement défendre au poste bas et n’a aucun problème avec le défi physique.
En outre, il s’agit d’un géant extrêmement massif de 2″16 pour 120kg. Autant dire qu’il est tout à fait inutile d’essayer de simplement l’enfoncer, vous n’y arriverez pas. Vous pouvez toujours tenter de pousser un mur à deux mains, même si vous vous appelez Gregor Clegane, vous n’y arriverez pas.
Or justement, le plus gros défaut d’Embiid, c’est qu’il se contente beaucoup trop souvent de tenter d’enfoncer son adversaire.. et quand il n’y arrive pas, il a une forte tendance à se frustrer et à faire n’importe quoi (au hasard: envoyer 3 briques d’affilée à longue distance).
De là à dire que cette série peut virer au drame, il y a quand même un pas que je ne franchirai pas. Néanmoins attention car c’est une vraie possibilité et in fine, tout dépendra de ce qu’aura préparé Brett Brown pour cette série.
On poursuit avec la problématique du spacing.
Des deux côtés, il sera difficile de proposer des lineups avec plus que 3 floor spacers de qualité. Pour beaucoup de joueurs, cette série risque d’être un révélateur de ce qu’ils ont vraiment dans le ventre sur ce plan.
De manière générale, pour reprendre une analyse très juste qui était exposée dans le podcast l’Echo des Parquets (que je vous invite à écouter), si votre spacing est mauvais, cela va largement diminuer l’impact de vos points forts. A l’inverse, s’il est bon, vos faiblesses se verront beaucoup moins, ne serait-ce que parce que vous aurez toujours la possibilité d’avoir un soir où l’adresse est élevée et vous permet de gagner uniquement là dessus.
Cette analyse se vérifie à même à l’échelle individuelle: on ne compte plus les joueurs ont fait carrière en jouant très au dessus de leur niveau uniquement grâce à qualité de leur shoot.
Si l’on applique cela à la série, le moins qu’on puisse dire est que cela laisse présager une série assez moche sur le plan offensif, avec des défenses qui blindent la raquette et un mano a mano en règle entre Butler/Embiid et Leonard/Siakam.
Mon dernier point est justement la différence entre les deux défenses.
Philadelphie est une équipe qui a la fâcheuse habitude de perdre énormément de ballons. Face à une équipe qui regorge de profils physiques extrêmement longs, il va falloir protéger la balle au maximum.. chose que jusqu’à présent les 76ers n’ont jamais su faire.
Sur bien des aspects, les Raptors ressemblent à une véritable nightmare matchup pour notre équipe.
Pouvons-nous réaliser l’exploit ?
La grande force de Philadelphie est d’avoir la possibilité de forcer le jeu tout au long d’une rencontre grâce au talent de ses stars.
Néanmoins, personne ne gagne de série avec seulement 5 joueurs valables et face à une défense qui va leur faire perdre des tonnes de ballons, on voit mal comment cela pourrait suffire à prendre plus d’un match.
Pronostic: Toronto Raptors 4 – 1 Philadelphia 76ers
]]>« It don’t mean a thing.. without the ring ! » disait Scottie Pippen à propos du record aujourd’hui battu des InvinciBulls de 1996.
Au vu des récents événements, il semble clair que cette remarque pourrait parfaitement être la devise des décideurs des 76ers.
Qu’il est loin le temps où j’écrivais le premier chapitre de cette série, où Brett Brown et Joel Embiid pensaient tous deux n’avoir besoin de personne pour aller jusqu’au bout…
Dans la nuit du 6 février 2019, Elton Brand et son équipe ont lâché une petite bombe en concluant un échange à 6 joueurs avec les Los Angeles Clippers. En voici l’équation:
Harris + Scott + Marjanovic = Chandler + Muscala + Shamet + 1er tour 76ers 2020 (protégé loterie) + 1er tour Heat 2021 (non protégé)
Aux dires de Rich Hofmann, journaliste de chez The Atheltic, cela faisait déjà des mois que les 76ers cherchaient à acquérir l’ailier fort des Clippers.
Qu’importe au final. Si cela était déjà clair avec l’arrivée de Jimmy Butler (dont vous pouvez lire l’analyse ici), le message est désormais on ne peut plus explicite: les 76ers entendent aller jusqu’au bout, et ce dès cette année.
Avant toute réflexion de fond, commençons par présenter l’élément principal du deal: Tobias Harris.
Pour ceux qui connaîtraient mal le bonhomme, sans aller jusqu’à parler d’elite forward, sachez qu’on parle là d’un attaquant ultra complet, qui n’a pas grand chose à envier aux meilleurs joueurs de la ligue.
Outre cette polyvalence offensive extrêmement intéressante, il faut ajouter à cela que globalement, le garçon met dedans comme un goret. En effet, outre un splendide 57 au TS%, il figure dans le 83e percentile au PSA (point per shot attempt, stat made in cleaningtheglass.com).
Enfin, l’ex-Clipper a tout de la pièce manquante par excellence. Les 76ers manquaient cruellement d’un shooteur supplémentaire. De préférence un shooteur régulier. Or il se trouve que Tobias Harris est un shooteur d’élite. L’excellent 1,22 point par possession que vous voyez ci-dessus est déjà très intéressant, mais ses 41% de réussite sur le catch and shoot 3′ l’est tout autant. De plus, sur les tirs les plus importants en playoffs, à savoir les tirs à 3 pts ouverts, le grand ami de Boban Marjanovic est tout simplement létal avec 46% sur les 3 pts ouverts et 43% sur ces même tirs grands ouverts.
Si vous avez du mal à visualiser, voici la shot chart de l’animal.
Éloquent.
Pour avoir une meilleure vue d’ensemble, je vous propose la dernière nouveauté de chez Bball Index, qui propose ainsi depuis cette saison un système de notation segmenté pour cibler les secteurs où les joueurs sont les plus (ou moins) performants. Précisons que lesdites notations sont pondérées en fonction de la position occupée sur le terrain. Le shoot sera ainsi forcément plus valorisé chez un arrière que chez un intérieur. L’intérêt principal que l’on peut trouver dans ce système est que si l’on retrouve les grands classiques (post-up, rebond, etc.), on a aussi à dispositions des notations qui concernent la défense et les principales caractéristiques des superstars, à savoir le 1 on 1 et le playmaking.
Si l’on retrouve des statistiques dans l’élite de l’élite au niveau de l’attaque, défensivement les notes correspondent assez bien à ce qu’on peut voir à l’oeil nu, à savoir un joueur dont la défense collective est tout à fait honorable, qui protège bien le cercle et est monstrueux au rebond défensif, mais qui se fait très facilement déborder sur du 1 contre 1.
Ma conviction est que non seulement cela ne sera pas un problème, mais en plus qu’il va énormément progresser dans ce domaine et ce pour une raison simple: jamais au grand jamais Tobias Harris n’a bénéficié d’un protecteur de cercle du calibre de Joel Embiid pour assurer ses arrières. Or quand on sait que derrière ça tient, on a nettement plus confiance pour être agressif et tenir son joueur devant. A souligner également qu’outre Embiid, il aura bénéficiera aussi de la présence de deux défenseurs d’élite en les personnes de Ben Simmons et Jimmy Butler.
La conclusion de tout cela, c’est qu’évidemment, remplacer un Chandler qui était un véritable poids mort des deux côtés du terrain par un tel monstre vient relever significativement le plafond de l’équipe.
Et dire qu’un tel joueur a jadis été échangé contre Ersan Ilyasova et un Brandon Jennings qui revenait d’une rupture du tendon d’Achille…
Toutefois, tout formidable ajout qu’il soit, l’ami Harris présente ce qui de prime abord semble être un inconvénient de taille: à l’instar d’un Jimmy Butler, il est en contract year.
Passons désormais à l’analyse du deal en termes de construction d’équipe.
La question mérite d’être posée: est-ce réellement au désavantage des 76ers ?
A court terme, la réponse est évidemment oui: Harris, s’il ne signe pas d’extension avant la date limite, pourra tout à fait partir contre rien dès l’été prochain. Néanmoins, il ne faut pas oublier que cette pièce a bel et bien deux faces en ce qu’on peut aussi y voir un énorme avantage.
En effet, avec Embiid à qui il reste 4 ans de contrat après cette année, Simmons bientôt sécurisé pour les 6 prochaines années et Butler éligible comme Harris lui-même à une prolongation sur 5 ans, l’intérêt est évident: si tout se passe bien, l’intégralité du noyau dur de l’équipe sera sous contrat sur le long terme, ce qui constitue une énorme sécurité pour le front office comme pour le futur de l’équipe.
Cerise sur le gâteau: là où Chandler est complètement cramé a atteint un âge avancé, Tobias Harris n’a lui que 26 ans, soit la même tranche d’âge que les autres membres du noyau dur de l’effectif.
De plus, pour terminer sur ce point, les 76ers ont trois atouts qui font que quoi qu’il arrive ils ne se retrouveront pas sur la paille l’été venu:
1er point: Un avantage concurrentiel conséquent avec les Bird rights, qui permettront de proposer 5 ans à 8% d’augmentation annuelle contre 4 ans à 5% pour les 29 autres équipes.
2e point: Comme le soulignait Zach Lowe, la présence d’Harris et Butler dans l’effectif, combinée à la base déjà existante (Embiid/Simmons), est un gros argument de vente dans l’optique d’une prolongation. En théorie, gros contrat + fenêtre de titre = resignature.
En théorie.
Pour autant, et c’est mon 3e point, la base Simmons-Embiid permet d’avoir l’assurance non seulement de faire les playoffs, mais aussi de garder un oeil sur la free agency.
Si un scénario catastrophe devait se produire, à savoir le départ de Butler et d’Harris, Elton Brand et son équipe auraient environ 40M pour recruter.. soit la possibilité de faire venir l’un des meilleurs agents libres de la classe 2019.
Quid si un seul des deux s’en va ?
Là encore, les 76ers sont « »couverts » », puisqu’il suffirait d’échanger Markelle Fultz contre un tour de draft pour pouvoir proposer un contrat max à un Kawhi Leonard par exemple.
Si le nightmare scenario existe (départ de Butler et d’Harris, échec à attirer une 3e star), le risque reste très acceptable dans la mesure où le front office a tout fait pour le limiter et se garder des portes de sortie mais aussi dans le fait que si ça marche, les 76ers peuvent être un prétendant au titre pendant 5 ans. Soit une éternité à l’échelle NBA.
Cet échange comporte des risques, c’est vrai. La situation salariale est risquée. Si Harris et Butler restent, le manque de flexibilité créera aussi des risques si jamais le projet ne décolle pas. Le manque d’assets aussi. Mais aux dernières nouvelles aucun candidat au titre n’a jamais été créé sans prendre de gros risques.
Il ne reste plus qu’à espérer que ces risques là se révéleront payants à moyen terme.
Une question demeure: pourquoi conclure ce deal maintenant et à un prix aussi élevé ?
La réponse est évidente: éviter d’utiliser du cap space.
En l’état, il n’eût en aucun cas été possible d’ajouter une pièce du calibre d’Harris cet été, ne serait-ce qu’en resignant Butler. D’où l’intérêt d’agir maintenant.
Sur le prix, nombreux ont été ceux qui ont protesté en disant que les bird rights d’Harris et deux role players ne valaient pas une telle dépense, surtout avec dans la balance le si précieux choix de premier tour du Heat 2021. On peut le penser, effectivement, et personnellement si mon premier sentiment était le dégoût, c’était à cause de la perte de Landry Shamet, un joueur qui fait partie de mes chouchous et dont la présence assurait nos arrières en cas de départ de JJ Redick cet été.
Ce prix est élevé, il est vrai, mais comme exposé plus haut, c’était le seul moyen de rajouter une pièce de cette envergure, sauf à réaliser un steal monumental à la draft. Dans ces conditions, il faut passer à la caisse. Or nous étions sans doute très loin d’être les seuls à avoir cherché à nous attacher les services du grand ami de Boban Marjanovic. D’où il suit que si nous voulions vraiment faire ce move, il fallait payer le prix fort. Tout cela sans compter que plus la saison avançait, plus il devenait évident qu’un tel renfort était indispensable pour viser le titre NBA à moyen terme. Ce n’est pas pour rien que la question d’aller chercher un Bradley Beal s’est posée quasiment dès le début de la saison.
Reste à déterminer l’étendue de l’impact de cet échange non seulement au niveau de l’équipe mais aussi à l’échelle de la ligue.
Tout d’abord, les arrivées de Mike Scott et Boban Marjanovic règlent deux problèmes: la nullité absolue de Mike Muscala (que les fans de Philly sont aux anges de voir partir) et l’absence de pivot back-up. Deux choses extrêmement appréciables donc.
Si l’on met cela en perspective avec les retours attendus de Markelle Fultz et Zhaire Smith, cela donne un banc composé de Fultz, Smith, Korkmaz, Scott et Marjanovic. Si Elton Brand arrive à nous dénicher un ou deux ailiers sur le marché des buyouts (Wes Matthews, Trevor Ariza), on pourrait carrément parler d’un très bon banc. Chose que Philadelphie n’a pas connu depuis… très longtemps.
Par déduction, on peut penser que cela veut dire que le front office compte réellement sur Markelle Fultz: on aurait tout à fait pu imaginer que Patrick Beverley soit inclus dans l’échange. Personnellement j’estime que Jerry West et Lawrence Frank n’auraient même pas haussé un sourcil.
Néanmoins les décideurs pennsylvaniens n’en ont rien fait. Un signe de confiance envers leur pépite ? Il faut l’espérer.
Dernier aspect relatif au futur de l’équipe: on a maintenant la preuve que Josh Harris est prêt à passer à la caisse pour garder le noyau intact.. et cela va lui coûter cher.
Pour situer un peu l’affaire, on parle de 130M engagés sur la prochaine saison (en supposant que Redick prenne une full MLE), ce avec un cap à 109M. La saison d’après ? 129M rien que sur les 4 stars. Expensive.
Passons.
A l’échelle NBA, de par son placement et sa nature, cet échange a tout du premier domino.
Premier constat: vu que les Clippers abandonnent la saison, Boston perd un asset non-négligeable dans la course à Anthony Davis.. et en voit un autre perdre de la valeur vu que les Kings ont désormais une vraie chance de jouer les playoffs.
Deuxième constat: cette même course à l’Unibrow voit les Clippers revenir en force dans la course. Chers lecteurs, je vous invite à loucher du côté des assets accumulés par la direction des angelinos. Vous allez voir, c’est loin d’être moche.
De là à imaginer Jerry West chiper le monstre de New Orleans au nez et à la barbe des Celtics et des Lakers ?
Admettez que ce serait particulièrement savoureux…
Intéressons-nous y de plus près. Mettons que Jerry West offre ceci:
Shai Gilgeous-Alexander + Jerome Robinson + Shamet + Harrell + Gallinari + 1st round Clippers 2019 + 1st round Clippers 2021 + 1st round 76ers 2020 + 1st round Heat 2021 vs Davis + Hill
Est-ce que Dell Demps refuserait ? Pas dit. Surtout si les Clippers arrivent à récupérer d’autres premiers tours en vendant leurs vétérans à la deadline.
In fine, comme le soulignait l’excellent Cole Zwicker, tout dépend de comment les Pelicans voient Shai Gilgeous-Alexander en tant que prospect. Réponse potentiellement demain.
On termine avec l’aspect purement terrain.
Cet aspect se divise assez facilement en deux: l’harmonie entre les hommes et celle entre les joueurs.
Sur le plan humain, si évidemment on ne sait pas grand-chose des coulisses, il semble que le groupe s’entende plutôt bien, et l’arrivée de personnalités comme celles d’Harris et Marjanovic ne va faire qu’accentuer leur goût prononcé pour cet art qu’est le trolling. Blague à part, normalement, cela devrait coller sans aucun problème.
Sur le plan sportif, il faut bien comprendre que le 5 majeur de Philly était déjà le meilleur de la ligue avec un net rating de +14,2 selon cleaningtheglass.com. Ce avec donc un poids mort en la personne de Wilson Chandler.
De plus, quand le quatuor Embiid-Simmons-Butler-Redick est sur le terrain, l’équipe marque 116,2 pts sur 100 possessions (90e percentile). Défensivement c’est tout aussi létal, avec seulement 101,9 pts encaissés sur 100 possessions (97e percentile).
Pour vous resituer, chers lecteurs, sur les 15 derniers matchs, les Sixers ont la 5e meilleure attaque NBA. Avec l’ajout d’Harris, non seulement cela peut durer, mais en prime on pourrait même voir Philly s’inviter à la table des meilleures escouades d’incendiaires de toute la ligue.
En outre, Brett Brown, avec ces différents ajouts, aura la possibilité d’avoir toujours un duo de calibre All-Star sur le terrain. Pour peu qu’il fasse preuve de créativité (ce qui n’est pas son fort concernant les rotations), même avec un banc réduit, l’équipe devrait réussir à maintenir un niveau plancher élevé en toutes circonstances.
Sur le plan du jeu stricto sensu, on se cantonnera à dire que les possibilités sont très nombreuses, l’étude de ces dernières pouvant faire l’objet d’un article entier.
Cet échange va aussi permettre au coaching staff de faire en sorte que les stars dépensent beaucoup moins d’énergie et de procéder à un rééquilibrage global de l’équipe, d’autant qu’il n’est pas exclu de voir un vétéran supplémentaire débarquer. Soulignons également l’intérêt que présente l’arrivée d’un joueur comme Mike Scott (42% sur catch and shoot 3′).
Certains diront que tout ce qu’il manque à l’équipe aujourd’hui.. c’est Mikal Bridges. C’est vrai, reconnaissons-le. Toutefois, sans cet impopulaire deal avec les Suns, point d’Harris aujourd’hui, ne l’oublions pas.
Enfin, on notera que deux joueurs deviennent de facto des pièces extrêmement importantes, à savoir Zhaire Smith et Jonah Bolden. Si tous deux devraient finir l’année en G-League, les 76ers auront besoin à l’avenir de role players dans ce profil, qui en plus d’être précieux ne coûtent quasiment rien.
Pour conclure cet article, il me semble opportun de rappeler qu’en seulement 5 ans, en plus d’avoir drafté Joel Embiid, Ben Simmons et Markelle Fultz, Philadelphie a transformé Elfrid Payton et quelques dollars en Jimmy Butler. Michael Carter-Williams, deux premiers tours de bas de tableau et là encore quelques dollars ? Tobias Harris et Zhaire Smith. Tout cela malgré l’ingérence de la ligue en 2015.
Il me semble tout aussi important de souligner qu’à la fin de l’année, le noyau dur de l’effectif aura 21, 3, 25, 27 et 29 ans, ce avec une marge de progression non-négligeable, un coaching staff qui a fait ses preuves et un front office qui a su utiliser intelligemment les fruits du Process.
Enfin, ne l’oublions pas, nous ne sommes qu’en année 2. Nous sommes allés vite. Très très vite. A tort ou à raison, seul l’avenir le dira, mais aujourd’hui l’on se doit de mesurer tout le chemin parcouru depuis nos années à 10 victoires.
Globalement, je pense qu’on peut dire sans trop s’avancer que les 76ers sont entre de bonnes mains et (très) bien placés sur la route qui mène au Larry O’Brien Trophy.
Amis lecteurs, j’attends vos commentaires.
]]>Longtemps incertain, Joel Embiid s’était agacé à plusieurs reprises de ne pas avoir pu jouer le Game 2 en dépit de ses suppliques. Après le shootaround au matin du Game 3, Brett Brown laissait planer le doute en continuant d’indiquer que son protégé était listé comme « doubtful ». Quelques heures avant l’événement, l’annonce tombait enfin. Le Process allait enfin goûter aux playoffs et livrer le duel tant attendu avec Hassan Whiteside.
Dans le premier quart-temps, le Heat prend le meilleur départ grâce à une belle adresse à longue distance mais on sent les hommes d’Erik Spoelstra sur un fil tant ils n’arrivent pas à scorer près du cercle, dont la route est barrée très efficacement par un Joel Embiid déjà omniprésent.
On pensait que l’adresse du Heat allait retomber mais il n’en fut rien. Une telle adresse aurait pu facilement assurer la victoire aux floridiens si les shooteurs des Sixers n’avaient pas répondu présents et retrouvé leur adresse perdue lors du Game 2. 18 banderilles à 16 à la fin du match à plus de 50% de réussite pour les deux formations, adresse qui fut évidemment un des facteurs qui firent que ce match fut aussi plaisant à suivre.
L’autre facteur principal fut l’intensité. Tout au long de la rencontre on aura eu droit à des accrochages en pagaille, Wade qui expédie Anderson dans les photographes, Winslow qui écrase le masque d’Embiid et le contre violemment, fait auquel le Process répond de manière identique et encore plus violemment.En bref, des coups bas, du trashtalking et des contres spectaculaires.
Côté trashtalking « utile », Embiid s’est amusé à faire danser Whiteside et à le renvoyer sur le banc sitôt qu’il en revenait Pour autant, comme cela était prévisible, le Heat a montré un bien meilleur visage avec Olynyk sur le terrain. L’intensité fut telle qu’au milieu du 3e quart-temps le cinq majeur entier du Heat se retrouva en foul trouble. Pour couronner le tout, 6 fautes techniques ont été distribuées par les arbitres, dans le but évident de garder la main sur un match bouillant.
Après un premier quart-temps conclu 37-33 en faveur des Sixers malgré un Winslow ayant activé le Jordan mode, sans que l’adresse ne s’écroule, les deux équipes se mirent à marteler le cercle dans ce qui ressemblait limite à une bataille d’egos, avec une pluie de fautes à la clé. A l’issue de ce deuxième quart-temps également marqué par un joli mano a mano entre Belinelli et le duo Dragic-Winslow, le Heat basculait en tête d’un petit point. Rien n’était joué mais l’on sentait que le Heat aurait du mal à tenir le rythme sur un match aussi offensif, sachant que bon nombre de ses joueurs majeurs étaient déjà menacés par les fautes.
La première mi-temps fut aussi marquée par la maladresse de Joel Embiid, qui bien que très agressif (déjà à 10 lancers à la pause) et énorme défensivement, avait du mal à régler la mire sur son jump-shot.
Au retour des vestiaires, Goran Dragic fait preuve d’un superbe sang-froid pour donner les commandes aux siens avec une bonne gestion du rythme et deux and one. Le match continue d’être extrêmement agréable à suivre malgré les fautes qui pleuvent, notamment grâce à une adresse qui ne faiblit pas et à une tension qui caractérise les grands matchs de playoffs. Ça se rend coup pour coup, ça se rentre dedans et on en redemande.
Markelle Fultz à côté de la plaque lors du premier acte et Ben Simmons commençant à avoir le souffle court, Brett Brown décida alors de refaire confiance à TJ McConnell, avec une belle réussite puisque le meneur de poche apporta des points très précieux en fin de quart-temps et une belle application en défense. Dans un même temps, Erik Spoelstra tremble un peu en ne faisant pas confiance à Goran Dragic dans la gestion de ses fautes et l’attaque du Heat s’écroule. Même si elle parvient encore à scorer, on sent clairement le Heat sur la corde raide et l’on en est presque à se demander quand est-ce qu’ils vont craquer. La sérénité dégagée par les hommes de Brett Brown est telle qu’on commence à penser que pour peu que Philadelphie hausse le ton en défense, les floridiens ne pourront pas répondre et l’affaire pourrait être pliée assez rapidement.
Emmenés par un Dario Saric étincelant tout au long de la partie, les Sixers passent devant à 96-94 avant le début du dernier round.
Ce dernier round fut celui du KO. Un lockdown en règle.
Emmenés par un Dieu Embiid bouillant des deux côtés du parquet, les Sixers, qui continuent de scorer avec la même régularité que celle affichée depuis le début du match, font littéralement exploser l’attaque de Miami, qui n’inscrit que 14 points. L’écart gonfle rapidement et Robert Covington fait boire le calice jusqu’à la lie à ses hôtes. Game over pour le Heat qui rend l’avantage du terrain obtenu lors du Game 2.
Le retour de Joel Embiid a donné des ailes aux Sixers et leur a donné une sérénité encore jamais vue dans la série. Pour terminer sur le résumé de ce match, on a vu du très très beau basket avec de beaux systèmes de chaque côté, des ajustements pertinents, le tout joué avec une très forte intensité et avec un public au rendez vous. En bref, on aura eu droit hier soir au plus beau match de ce début de playoffs et d’assez loin.
Je n’ai pas encore parlé d’Hassan Whiteside, à dessein. Je vais donc en terminer avec son cas (et le terminer vous l’aurez deviné).
Certains pensaient que ce retour allait relancer Hassan Whiteside, il n’en fut rien, bien au contraire, le pivot désespérant Erik Spoelstra au point de ne pas dépasser le quart d’heure de jeu et de se voir benché dans le dernier quart-temps. On aurait pu s’attendre à une révolte, à un sursaut d’orgueil, mais il n’y eut rien de tout cela. Non, le pivot fut tout simplement pitoyable de la première la dernière minute qu’il a passé sur le parquet.
Pitoyable est le mot qui convient le mieux pour qualifier sa prestation, entre fautes débiles au possible et absence totale de concentration et d’envie. Quand Embiid n’était pas sur le terrain il se faisait balader dans tous les sens et se faisait quasi systématiquement punir. Quand le Process était face à lui, il devenait complètement obnubilé par l’idée de stopper le camerounais qui l’a fait danser comme jamais, lui faisant prendre l’intégralité de ses fautes l’a même fait tomber sur un pump-fake anodin. Cette chute était ridicule car particulièrement évitable.. si Whiteside avait eu un tant soit peu de concentration. Cette chute est à l’image de sa série: pathétique. L’on ne serait pas étonné que Pat Riley tente de s’en séparer cet été tant de telles prestations sont indignes non seulement d’un titulaire mais d’un joueur faisant partie de la rotation d’une équipe qui joue les playoffs.
Un tel désaveu couplé à l’humiliation publique subie des mains de Joel Embiid, voilà qui doit commencer à peser très très lourd sur les fragiles nerfs du big men. Il se peut que le prochain match soit sa dernière chance de briller sous le maillot du Heat.
Pour ce qui est des réactions d’orgueil, on en attendait très clairement une côté Philadelphie après la bavure du Game 2 et elle fut magnifique: patience, sang froid, défense de fer dans le dernier round, solidarité et superbe exécution tout au long du match pour vaincre à bout de floridiens qui se sont battus jusqu’au bout, bref, les Sixers ont relevé le gant et remporté leur duel avec la manière.
La balle est dans le camp du Heat maintenant pour ce qui s’annonce quasiment comme un win or go home pour les sbires de Don Riley. De notre côté on va pousser très fort derrière notre équipe pour peut-être mener 3-1 dans la série et jouer la qualification à la maison pour.. le premier match de playoffs de Dieu Embiid au Wells Fargo Center. Vous avez aimé l’ambiance des deux premiers matchs ? Croyez-moi, vous n’avez encore rien vu. Rien du tout.
Allez, Trust The Process. Bons matchs à tous.
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« Je ne me sens pas encore prêt. C’est peu probable que je joue samedi mais il y a une petite chance. »
Le staff médical des Sixers se veut prudent. Il ne faudrait pas précipiter le retour d’Embiid au détriment de sa santé. Néanmoins, nul doute que Brett Brown utilise son pivot comme une variable d’ajustement. Si les 76ers remportent le premier match sans ses services, on peut très bien imaginer le voir manquer le deuxième match, ou bien être présent si les hommes de Brett Brown venaient à s’incliner.
On connait l’importance d’Embiid dans cet effectif, et il est difficilement envisageable que les pennsylvaniens remportent cette série sans lui.
]]>Seulement, ce constat ne modifie en aucun cas l’approche tactique qu’a Brett Brown vis-à-vis du sophomore. Le coach des 76ers dispose de divers schémas offensifs utilisés pour libérer Embiid dans le périmètre, et, au cours de la dernière semaine, l’on a pu observer quelques ajouts au sein du playbook.
Post-ups et écrans de Redick
Brown discute souvent des façons dont il peut faciliter les choses pour Embiid au sein des offensives des 76ers. Par exemple, plutôt que de laisser le camerounais lutter avec son défenseur pour disposer d’une position préférentielle sur le post-up, Brown préfère initier des systèmes implicant ses coéquipiers, afin de le mettre dans les meilleures conditions. Sans cela, Embiid est contraint à un âpre effort physique ou alors, il se retrouve repoussé loin du panier.
Ainsi, sur les dernières rencontres, ce système a permis à Embiid d’accéder à la raquette et d’y disposer des opportunités souhaitées. Il débute avec les cinq joueurs positionnés sur le côté gauche du parquet. J.J Redick pose ensuite deux écrans successifs pour Robert Covington et Embiid, destinés à libérer ce-dernier pour un lay-up.
Les écrans de Redick constituent ici un atout non-négligeable. Son vis-à-vis ne sera presque jamais tenté de le lâcher pour apporter l’aide, tant sa qualité de tir à longue distance peut s’avérer dangereuse, ainsi Embiid n’a pas tant besoin de s’employer pour se libérer des divers défenseurs. Ajoutez à cela les difficultés dont font face la majorité des intérieurs lorsqu’il s’agit de suivre un adversaire à travers les écrans, et le camerounais peut presque à chaque fois accéder à la position voulue. Et lorsqu’il se retrouve sous le panier sans une présence défensive soutenue, il n’y a pas moyen de l’arrêter.
Pick & Roll Saric-Embiid
Dans un autre système, Brown a initié un pick & roll entre Embiid et Dario Saric lors de la victoire face aux Hornets, vendredi dernier. Il débute de la même façon que les systèmes initiés depuis le elbow, où Saric effectue une bounce pass pour Embiid au elbow, afin d’initier un hand-off. Mais au lieu de cela, les deux intérieurs effectuent un pick & roll rapide au elbow.
Après que les 76ers aient effectué cette bounce pass pour Embiid une vingtaine de fois dans le match, les défenses ne s’attendent généralement pas à un tel pick & roll. Les hommes de Brown l’ont d’ailleurs initié une seconde fois avec Ersan Ilyasova, avec une rapidité d’execution telle que Frank Kaminsky s’est retrouvé largement dépassé.
« Shuffle cut »
Brown aime appeler l’ensemble de ses schémas offensifs par le terme « vanilla », mais ce système ne s’intègre certainement pas à cet ensemble. C’est l’un des schémas les plus créatifs aujourd’hui au sein de la grande ligue.
Il débute avec Redick qui pose un écran pour Ilyasova, lui permettant d’effectuer un « shuffle cut » pour se retrouver en position de post-up. Mais alors qu’Ilyasova se positionne au poste, Redick pose un nouvel écran pour Embiid, qui rejoint le cercle pour un alley-oop.
Ce schéma utilise une nouvelle fois la grande qualité des écrans de Redick, qui libère d’abord Ilyasova, puis se faufile derrière John Henson. L’on peut comparer ce système assez inédit à ceux utilisés par les Spurs et Gregg Popovich, au sein de leur ensemble nommé « shuffle », dans lequel les texans utilisent plusieurs écrans successifs pour initier une coupe vers le panier similaire à celle d’Embiid.
Il est probable que Brown ait pioché au sein des schémas offensifs des Spurs, dont il fut assistant coach sept années durant, mais quoi qu’il en soit, la créativité de ce système utilisé avec les 76ers est à mettre au profit du coach de Philadelphie.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de The Athletic : « Sixers Sets of the Week: feeding Embiid »
]]>Auteur d’une saison extrêmement solide (23,4 points, 11 rebonds 3,2 passes) ayant permis au joueur de s’installer à la table des grands à l’occasion de sa première sélection au All-Star Game, il n’en reste pas moins complexe pour le Sixer de 23 ans d’arriver à gérer la dureté du calendrier, lui qui vient récemment de se voir accorder la permission de jouer les back-to-backs.
En effet, après un début de saison 2017-2018 de haute facture, « The Process » se trouve actuellement dans une phase délicate sur le plan physique essayant tant bien que mal d’apprendre à gérer le rythme d’une saison complète.
L’intéressé s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet au micro de Keith Pompey:
« Dans une saison, vous allez avoir des moments faibles. Je sens que j’ai mal joué récemment, même si la feuille de match ne le dit peut-être pas »
Si son manque de fraîcheur physique est apparu de manière évidente lors des matchs face aux Hornets et au Heat, cette impression visuelle se traduit de manière plus saillante encore dans les productions statistiques du grand camerounais. Ainsi, la comparaison de ses statistiques en saison et lors de ces trois (Bucks, Hornets, Heat) derniers matchs est éloquente.
Bien qu’honorables, les chiffres du joueur aux 8 matchs à +30 points cette saison sont en baisse dans l’ensemble des catégories statistiques majeures. Et pour cause, lors de ces 3 dernières sorties, le sophomore a beaucoup moins fait parler sa puissance au poste bas qu’à l’habitude et s’est trop souvent contenté souvent d’un jumpshot contesté bien moins épuisant physiquement mais aussi et surtout moins efficace.
De l’autre coté du terrain, ce passage « à vide » du pivot se fait également ressentir. En effet, il est sidérant de constater les performances réalisées par les pivots « d’élite » auxquels Joel à dû faire face lors de ces matchs. D’un coté, Dwight Howard et ses 30 points (record en saison) lors de la victoire à Charlotte et de l’autre, les 26 points et 8 rebonds d’Hassan Whiteside lors du dernier match. Pis encore, lorsqu’il a défendu sur le triple DPOY, ce dernier a rentré 8 de ses 10 tentatives. Hassan Whiteside se montrant encore plus efficace avec un 7/8. Des anomalies comparées aux standards des adversaires de Joel Embiid qui caracole en tête du classement des joueurs qui réduisent le plus drastiquement l’adresse de leurs vis-à-vis cette saison, et de fait candidat légitime au DPOY.
Autrefois snobé, raillé pour ses blessures à répétition, Joel Embiid est aujourd’hui en train de prouver au monde de la NBA qu’il a les capacités pour s’y installer durablement et de manière dominante.
Cependant, n’ayant jamais eu à manœuvrer avec une saison complète, le pivot devra, dans les mois et années à venir, apprendre à gérer ses passages dans le dur avec intelligence en adaptant son jeu selon qu’il se trouve dans une bonne ou dans une mauvaise passe.
Aujourd’hui, alors que la qualification pour la post-season est entérinée, il serait probablement sage d’octroyer à Joel Embiid une plage de repos après lui avoir fait disputer l’intégralité des back-to-backs depuis sa participation aux évènements du All-Star weekend.
Point focal de l’attaque et de la défense des Philadelphia 76ers, Joel Embiid doit pouvoir se ressourcer afin de redevenir ce monstre inarrêtable qu’il est sur les parquets à l’approche des grandes joutes de fin de saison au cours desquelles, convenons-en, une bonne partie de leur réussite sera placée entre ses mains.
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