Les lois ne sont pas de purs actes de puissance ; ce sont des actes de sagesse, de justice et de raison. Le législateur exerce moins une autorité qu’un sacerdoce. Il ne doit point perdre de vue que les lois sont faites pour les hommes, et non les hommes pour les lois ; qu’elles doivent être adaptées au caractère, aux habitudes, à la situation du peuple pour lequel elles sont faites : qu’il faut être sobre de nouveautés en matière de législation, parce que sil est possible, dans une institution nouvelle, de calculer les avantages que la théorie nous offre, il ne l’est pas de connaître tous les inconvénients que la pratique seule peut découvrir ; qu’il faut laisser le bien, si on est en doute du mieux ; qu’en corrigeant un abus, il faut encore voir les dangers de la correction même ; qu’il serait absurde de se livrer à des idées absolues de perfection, dans des choses qui ne sont susceptibles que d’une bonté relative ; qu’au lieu de changer les lois, il est presque toujours plus utile de présenter aux citoyens de nouveaux motifs de les aimer ; que l’histoire nous offre à peine la promulgation de deux ou trois bonnes lois dans l’espace de plusieurs siècles ; qu’enfin, il n’appartient de proposer des changements qu’à ceux qui sont assez heureusement nés pour pénétrer d’un coup de génie et par une sorte d’illumination soudaine, toute la constitution d’un État.
Jean Etienne Marie PortalisDu Portalis en ouverture d’un article sur du basket ? Oui mesdames et messieurs, c’est possible.
Non seulement c’est possible, mais c’est même on ne peut plus approprié dans le contexte on ne peut plus incertain des 76ers.
Pour résumer et adapter la pensée du juriste bordelais, l’idée est que si vous n’êtes pas sûrs de gagner quelque chose en modifiant X ou Y paramètre, peut-être mieux vaut-il ne rien faire du tout.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que si vous touchez à tout, tout le temps et pour n’importe quelle lubie passagère, vous allez simplement réussir à créer un bordel sans nom et à vous retrouver avec une situation pire que celle que vous aviez au départ.
Passons à notre ami le serbe.
Partons du début: qu’est ce joueur ?
A première vue, Bogdan Bogdanovic a tout l’air d’être l’archétype de l’arrière qui sait à peu près se démerder pour se créer son tir, plante ses 15 points tous les soirs avec une efficacité à peu près décente.
Malheureusement, à peine a-t-on commencé à étudier son profil que déjà des questions apparaissent.
Premier point: il s’agit d’un joueur absolument et totalement allergique à la peinture: 0,15 lancer obtenu par tir tenté, 37% de catch and shoot, 38% en pull-ups, soit rien moins que 75% (!!!) de jump-shots !
Inutile d’être un grand expert en stats avancées pour comprendre l’efficacité moyenne (54 TS%) qu’il traîne comme un boulet depuis le début de sa carrière: c’est un joueur qui ne vit pratiquement que par son adresse au tir et sa (relative) capacité à créer de la séparation.
C’est simple: d »un côté la réussite au jump-shot est par nature aléatoire. Si vous ne vivez que par ça, vous allez passer par des up & down assez violents. De l’autre, si vous n’utilisez qu’un seul des deux tirs les plus rentables du basket, vous devenez prévisible et donc encore moins efficace.
Autrement dit, quand les tirs vont tomber, on va hurler. Quand ils vont ressortir, on va pleurer. Et il n’y aura pas de moyen terme.
La conclusion est donc assez évidente: Bogdan Bogdanovic est un scoreur à haute variance.. ce qui pourrait déjà constituer un drapeau orange.
Si vous en doutez encore, libre à vous d’aller regarder match par match, un simple coup d’œil est suffisant pour se rendre compte de la situation.
Alors oui, il a d’énormes couilles, c’est indéniable. Moi-même, c’est un joueur que j’apprécie beaucoup pour ce côté « gunslinger« , mais ce serait naïf de notre part de nous enflammer à cause de ça et d’ignorer du même coups des défauts assez problématiques dans notre contexte.
Question subséquente à ce que je viens de développer: est-ce quelque chose de problématique dans notre contexte ?
La réponse est loin d’être évidente.
L’optimiste vous dirait sans doute qu’après tout, le principal intérêt d’un pull-up threat est de forcer la défense à s’adapter et de convertir quelques précieuses possessions mal engagées en points salvateurs.
Le pessimiste, lui, vous ferait sûrement remarquer que payer pour un profil de ce type, qu’on trouve facilement, c’est faire du très mauvais business.
De mon côté, je me sens obligé de questionner cette capacité à se créer son propre tir.
De quoi parle-t-on précisément: de flashs ou d’un truc vraiment régulier ?
Difficile à dire à première vue, car il y a un angle mort: un tir créé n’est pas nécessairement un tir rentré. Pourtant, quand vous évaluez la simple capacité d’un joueur, les deux sont censés être de même valeur.
Afin de contourner cet obstacle, nous allons nous focaliser uniquement sur les tirs en pull-up, soit l’archétype du tir résultant du seul talent individuel.
Malheureusement, je vous parlais un peu plus haut d’un « high variance scorer ».. et cet aspect du bonhomme revient ici au triple galop.
Voici ce qu’a donné l’expérience sur l’ensemble du voyage du serbe dans la Grande Ligue.
Certes, la progression est aussi constante qu’intéressante, je le concède très volontiers. Nous avons là quelqu’un de véritablement capable de ce type de création.
De plus, soyons honnêtes: le pull-up, a fortiori derrière l’arc, reste l’apanage de l’élite des scoreurs et il est évident que Bogdanovic n’en fait pas partie. Pour un joueur de son pedigree, on peut même dire que c’est plutôt pas mal.
L’ennui.. c’est que la conclusion reste assez inquiétante: peut-on réellement savoir ce que nous aurions avec ce joueur ?
Il est vrai qu’une telle arrivée aurait au moins le mérite de rendre l’attaque moins caricaturale et d’offrir des solutions qui n’existaient pas auparavant. Peut-être même peut-on espérer voir l’intéressé franchir un palier étant donné qu’il n’a jamais connu de coach du calibre de Brett Brown, du moins pas en NBA (no offense envers Zeljko Obradovic).
Reste que vu la variance.. est-ce qu’investir des assets en vue de l’acquérir serait une si bonne idée que ça ?
Difficile d’échapper à l’analyse du type coûts/bénéfices si l’on veut résoudre une telle problématique.
Un premier tour, un second tour (deux ?) dans les 5 premiers choix et Zhaire Smith semble être un prix raisonnable en considérant notre faible position sur le marché.
Est-ce que ça vaut le coup pour une location de trois mois ?
Pour le savoir, il va falloir se poser la question qui fâche: les 76ers sont-ils à un Bogdanovic de s’asseoir sur le trône de l’Est ?
Non, certainement pas.
Ergo, si vous faites ce transfert, c’est que vous espérez garder le joueur afin d’augmenter la densité de talent présente dans l’effectif.
L’ennui, c’est que si vous voulez plus qu’une location de trois mois, vous êtes obligés allonger la monnaie derrière puisque l’intéressé est agent libre à l’issue de cette saison. Or je vous le dis, celui qui voudra s’attacher les services du sniper de Belgrade devra y mettre le prix. Je pense même qu’il peut viser les 100M/4 ans.
Spoilers: l’addition pour Josh Harris serait alors particulièrement salée du point de vue de la luxury tax.
Si on fait les comptes, ça fait quand même très cher payé pour un joueur qui peut vous péter entre les doigts.
NON. Mille fois non.
Conclusion: Avons-nous intérêt à conclure une telle transaction ?
Cher lecteur, je te laisse seul juge, mais je pense que tu conviendras que les sages paroles de Portalis ont ici un écho particulièrement prégnant.
Amis fidèles, au plaisir de lire vos commentaires.
Crédit image: Clutch Points
]]>1er à passer sur le gril: notre seigneur et maître, Joel Embiid.
Joel est un élève très dissipé, chahuteur, chambreur et même bagarreur.. mais malgré tout extrêmement doué et de loin le meilleur de la classe.
L’évaluation étant complexe, nous allons commencer par la partie la plus simple, c’est à dire celle où les fleurs vont pleuvoir comme dans la Domus Aurea.
Vous l’aurez deviné, c’est bien de l’aspect défensif que je veux parler.
En bon universitaire (et surtout en toute logique me direz-vous) je vais d’abord vous exposer une série d’éléments avant de parvenir à une conclusion sur ce qu’est aujourd’hui notre franchise player.
Joel Embiid culmine actuellement à 2,95 au defensive PIPM, soit la 2e meilleure marque de la ligue à quasi égalité avec un certain pivot espagnol.
S’agissant de la dissuasion et de la protection d’arceau, le camerounais est tout simplement le meilleur de la ligue en la matière.
Trois statistiques mettent cette domination en relief: d’un côté la propension des adversaires à prendre de mauvais tirs (mi-distance/long mi-distance). De l’autre la diminution à la fois du volume et de l’efficacité des tirs tentés par ces derniers dans les deux zones les plus rentables: le cercle et les corners
S’agissant du premier point, les 76ers sont tout bonnement la meilleure équipe pour ce qui est d’obliger l’adversaire à prendre les plus mauvais tirs qui existent, la preuve avec ce graphique made in cleaningtheglass.com.
Comment se fesse ?
La réponse est ici très simple: à cause de l’architecture de la défense des 76ers.
En voici les principes:
La finalité est assez évidente: forcer le porteur de balle à faire un mauvais choix quoi qu’il arrive, à savoir soit s’empaler sur Joel Embiid soit tenter un tir peu rentable (mi-distance ou long mi-distance).
Qu’en est-il justement de ce qu’il se passe quand nos adversaires décident de quand même tenter leur chance face au camerounais ?
La réponse est assez effrayante: leur adresse baisse de 7,3% par rapport à la moyenne.
Dit comme ça, de manière brute, ça ne semble pas énorme.. et pourtant ça l’est. Et même davantage.
Contextualisons un peu la chose. La réussite moyenne au cercle est de 60%, soit 1,2 point par possession.
Si vous déduisez ces 7,3%, vous passez donc à 52,7% de réussite soit.. 1,005 point par possession.
Là encore l’écart semble minime, mais en termes de réussite moyenne (donc potentiellement sur la longueur d’un match), vous passez du tir le plus rentable du jeu à quelque chose d’assez moyennement intéressant, ce qui change complètement la donne.
Pour le dire de manière plus explicite: quand vous jouez les 76ers, vous devez modifier votre manière d’attaquer, faute de quoi vous avez de fortes chances de vous y casser les dents
En plus de cela, si vous regardez à l’échelle de ce que peuvent faire les meilleurs défenseurs, Embiid est au 93e percentile dans le domaine, ce qui vous classe un peu le bonhomme.
Les effets de cet énorme pouvoir de dissuasion vont même encore plus loin.
Petite analogie football américain (attention, quand je fais ça c’est que je vais dire un truc vraiment important).
Quand le secondary parvient à contenir longtemps les extérieurs adverses, c’est autant de temps gagné pour vos pass-rushers en vue de réussir à plaquer le quarterback adverse.
Dans le cas des 76ers, le phénomène est analogue: la dissuasion d’Embiid est telle que les défenseurs extérieurs que sont Thybulle, Richardson et compagnie peuvent se permettre de mettre une pression phénoménale sur les shooteurs adverses sans crainte d’être punis derrière.
La preuve ?
Malheureusement, quand elle évolue sans son leader défensif, l’équipe prend une claque phénoménale.
La stat confirme ici le eye-test: le camerounais démultiplie les effets du schéma et réciproquement.
Bref. Revenons au résultat sur l’adresse dans les corners.
Une fois de plus, c’est tout simplement monstrueux: quand The Process est sur le terrain, la réussite adverse dans les corners baisse de.. 8,8%.
Joel Embiid est donc le meilleur protecteur d’arceau et le joueur le plus dissuasif de toute la ligue, rend notre défense élite quand il est sur le terrain, n’est qu’à quelques encablures d’être le joueur à l’impact défensif le plus élevé..
DPOY ?
DPOY. ALL. FUCKING. DAYS.
Allez, on se fait un petit plaisir avant d’enchaîner sur l’attaque ?
La bise aux fans du Jazz !
Passons maintenant à quelque chose de plus controversé: les performances offensives de notre Dieu.
Incontestablement, le 3e choix de la draft 2014 est en retrait par rapport à sa campagne MVP de l’an passé.
De plus de 27 points par match, il est passé à environ 23. Côté impact, son offensive PIPM est passé de 3,35 à 0,79.
Reste que..
Il est vraiment très, très, très difficile de lui jeter la pierre.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que cette année, l’équipe est assez nettement moins forte que l’an passé au niveau de la création offensive.
Le résultat – immédiat – est que la pression sur les épaules de Joel se retrouve démultipliée tant au niveau de la charge (32,4 à l’usage percentage, 99e percentile) que de la difficulté (spacing défaillant, plus de créateur dans le périmètre, pas de pull-up threat..).
Et pourtant, malgré cela, notre seigneur et maître garde une efficacité un pourcentage de balles perdues dans ses standards en carrière (58% et 14%).
Par ailleurs (et contrairement à ce qui est régulièrement évoqué), il ne prend pas plus de tirs longue distance que d’habitude: 22% de ses tirs contre 21,5% en moyenne en carrière.
Cerise sur le gâteau: il continue de passer sa vie sur la ligne de réparation avec un ratio de 0,568 lancé par tir tenté.
Malheureusement, le tir longue distance reste un point faible.
En effet, l’embellie de début de saison n’aura été que de courte durée et il est vite revenu à un pourcentage dans ses moyennes en carrière (31,3%). Le volume est faible (24/76), certes mais l’hypothèse selon laquelle la valeur serait faussée par les tirs pris en fin de possession et le volume de mauvais tirs « » »obligatoire » » fait long feu.
Est-ce digne d’un candidat MVP ?
Dans l’absolu non, mais dans notre contexte c’est quand même vraiment pas mal.
Tout le paradoxe est donc là: Joel est moins dominant, mais il reste sur des standards tout à fait corrects pour une superstar.
Comment se fait-il qu’il soit aussi peu impactant ?
La question mériterait un article entier et à dire vrai je n’ai à l’heure actuelle que des théories et rien d’irréfutable.
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées.
D’un côté on peut noter que ses lacunes à la passe sont plus exposées maintenant qu’il a encore moins de spacing pour l’aider. Ceci couplé au manque de mouvement sans ballon.. c’est sûr que ça complique les choses.
On peut aussi relever le fait que le manque d’entry passers se fait fortement ressentir cette année, ce qui fait qu’il a beaucoup plus la balle arrêté plutôt qu’en mouvement.
Il est aussi possible de mettre en avant l’absence de créateur d’élite, ce qui le prive d’un certain nombre de points faciles.
Ma préférence va surtout à celle qui s’alarme du nombre anormalement élevé de jump-shots tentés par le camerounais.
Je ne suis pas le plus grand hater du tir à mi-distance qui soit, mais quand même.47%, c’est beaucoup, beaucoup trop.
Je n’ai aucun problème à le voir prendre les fameux tirs en face-up qu’il affectionne tant. La preuve en est qu’il est plutôt adroit dessus.
Néanmoins, il y a encore beaucoup trop de tirs forcés résultant de possessions globalement mal gérées par l’équipe.
Est-ce qu’il en porte le blâme ?
Oui, indiscutablement.
Est-ce qu’il ne s’agirait pas avant tout d’une problématique d’équipe ?
Oui, indubitablement.
Comme beaucoup de superstars, Embiid génère le syndrome « hospital ball » chez ses coéquipiers, à savoir que quand l’horloge tourne et que personne n’arrive à rien, il reçoit la balle avec un timing réduit et une pression défensive trop forte pour pouvoir se créer tir décent.
Une fois de plus, l’absence de créateur d’élite et de pull-up threat pèse très lourd sur les épaules de notre franchise player.
Espérons que le front office profitera de la trade deadline pour lui offrir un coup de pouce salutaire.
A titre de conclusion, je dirai ceci: le MVP, c’est pour les faibles. Objectif DPOY pour Joel The Process !
]]>Tiers de saison oblige, nous vous proposons donc de faire le point sur la situation de l’équipe afin de voir où nous en sommes et ce qu’il convient de faire pour la suite.
La démarche est la suivante: nous commencerons par un pur « eye test » afin de recueillir les impressions de la rédaction sur ce début de saison, puis nous vous ferons un retour sur chaque joueur de la rotation. Ensuite, nous dresserons un bilan collectif, avant d’étudier les options à la disposition d’Elton Brand et son équipe.
L’idée est simple: utiliser le ressenti pour voir quels biais peuvent être les nôtres dans l’évaluation de notre équipe et y voir plus clair sur ce qu’il en est vraiment quand on se penche sur la question.
Cela va de soi, l’honneur de lancer les hostilités revient à Jean, notre correspondant à Philadelphie.
Bien que tout fraîchement débarqué en Pennsylvanie, je suis conquis par la ville de Philadelphie, tout comme les Sixers que je suis assidûment.
Malgré une équipe annoncée comme la plus dominatrice à l’Est voire en NBA, le début de saison des Sixers n’a pas été aussi bon que ce que l’on pouvait s’y attendre. Les premiers matches manquaient d’automatismes, de repères sur le terrain et bien évidemment de spacing.
Cependant l’équipe va de mieux en mieux, avec notamment une invincibilité à domicile qui impressionne vu les noms des équipes qui ont tenté de s’imposer dans notre salle (Miami, Boston, Denver, Indiana, etc.)
Naturellement, chaque équipe a ses bonnes et ses mauvaises surprises.
Les 76ers ne font pas exception. La bonne nouvelle est venue du banc, avec notamment un James Ennis qui montre de très belles choses en sortie de banc. L’ancien rocket amène de l’adresse, du rebond offensif, de la hargne et c’est tout ce qu’on demande à un energizer tel que lui. Cela va sans dire, notre rookie Matisse Thybulle est une perle. Bien qu’ultra dominant défensivement, il pêchait régulièrement par timidité sur le tout début de saison. Aujourd’hui il n’hésite plus à canarder.. et ça paye !
Malheureusement, la mauvaise surprise a été un Tobias Harris fantomatique pendant les 10 premiers matchs. A côté de la plaque au tir (on n’oublie pas le 0-11 à 3 points contre Cleveland), pas vraiment en phase avec ses coéquipiers, l’ancien Volunteer faisait peine à voir.
Néanmoins, je dois bien reconnaître que Tobi remonte la pente de fort belle manière ces dernières semaines, adoptant se fondant de mieux en mieux dans le rôle de scoreur voulu par Brett Brown.L’autre mauvaise surprise est l’infirmerie qui a du mal à désemplir.
Le starting 5 manque de continuité et ce facteur en est en bonne partie responsable.Attention toutefois à bien pondérer l’ensemble par la difficulté d’un calendrier qui nous réserve deux semaines particulièrement épicées !
Jean Bideau
Toujours au fait des dernières actualités, Kelian est si assidu dans son suivi de l’équipe qu’il semble doué de projection spectrale.
Voici ses impressions.
Début de saison que je qualifierais d’encourageant et d’intéressant pour les Sixers. On savait qu’avec une telle équipe il y aurait besoin de temps mais les choses se mettent en place petit à petit.
On répond présent dans les gros matchs, attention à ne pas trop en laisser en route face aux cancres de la ligue.
Comme on pouvait s’y attendre, le niveau de la défense est très satisfaisant. L’arrivée d’Al Horford fait beaucoup de bien notamment lorsque Joel Embiid n’est pas sur le parquet. Josh Richardson est une vraie valeur ajoutée avec un très bon travail des deux côtés du terrain.
Grosse satisfaction concernant notre banc qui s’est beaucoup amélioré par rapport aux années passées.
Sur le plan individuel, je suis émerveillé par ce que fait Matisse Thybulle. A peine débarqué chez nous qu’il s’impose déjà comme un élément important de la rotation. Gros crédit à Tobias Harris qui est devenu un excellent défenseur. Comme quoi le travail, ça paye. Petit bémol en revanche concernant Ben Simmons qui peine dans le domaine offensif avec notamment une grosse réticence à être agressif ce qui le limite fortement.
Dans l’ensemble, beaucoup de positif à retenir et surtout des points d’amélioration qui font que les Sixers pourront être favoris pour aller en Finales NBA.
Kelian
Bien que très occupé à allumer des cierges et réaliser des rituels vaudous pour faire venir Kylian Mbappé du côté de la Puerta del Sol, Rafale Mauve n’en oublie pas pour autant ses 76ers.
Débordant d’enthousiasme, il nous livre ses impressions sur les débuts de l’équipe.
Un début de saison compliqué avec un premier road-trip à l’ouest peut-être prématuré pour un roster des Sixers à la recherche d’automatismes mais l’équipe semble sur le bon chemin avec des victoires rassurantes contre des équipes très solides (Celtics,Nuggets,Raptors,…) lors des dernières semaines.
Le 5 majeur semble commencer à trouver ses marques malgré le peu de temps passé ensemble. Embiid et Harris montent en puissance pendant qu’Horford et Richardson commencent trouvent peu à peu leur rythme.
A côté de ça, Ben Simmons fait toujours autant parler de lui. Certes, sa passivité son manque de progression en attaque ont le don d’énerver, mais il n’en a pas moins passé un cap de l’autre côté du terrain pour s’imposer comme un des meilleurs défenseurs de la ligue.
Ensuite, comment ne pas parler du banc? La saison dernière fut marquée par la faiblesse incroyable de nos remplaçants mais cette saison, la donne a changé. En effet, Ennis est complètement en feu du parking et apporte toujours sa dose d’hustle. Scott est lui capable de prendre feu au point de changer la physionomie d’un match, Korkmaz peut s’avérer précieux par séquences pour notre spacing. Mais tout ça n’est rien par rapport à notre bijou Matisse Thybulle qui n’en finit pas d’étonner tant son impact est grand sur cette équipe. Le joueur fait déjà partie de l’élite à son poste en défense et semble avoir réglé la mire de loin à tel point qu’il est déjà la première rotation de Brett Brown.
En conclusion, il semble que les Sixers soient sur la bonne voie pour retrouver les hauteurs de l’est en s’appuyant sur une défense au potentiel extraordinaire. Le mois de décembre est d’ores et déjà une réussite. Il ne manque qu’une victoire contre les Bucks le soir de Noël pour le rendre magnifique.
Las de ses recherches sur les Institutes de Gaius et l’oeuvre de Tribonien, Arkantos profite de sa pause pour passer sur le site afin de nous faire part de ses impressions sur des 76ers qu’il suit comme au premier jour.
]]>Pour ma part je dois bien avouer qu’au début j’avais vraiment du mal avec cette équipe.
Entre immondes purges et performances individuelles décevantes, je me rassurais en me disant que le groupe avait besoin de temps pour trouver une certaine harmonie.
La manière commence à être au rendez-vous, avec en point d’orgue cette récente victoire au TD Garden.
Très clairement, je ne vais pas bouder mon plaisir devant une telle évolution.
Bien évidemment, je salue le travail de notre coordinateur défensif Ime Udoka et je tire mon chapeau très, très bas à Matisse Thybulle.
J’ai néanmoins toujours des réserves quant à la viabilité de notre attaque sur une configuration Playoffs mais (fort heureusement) il reste encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps d’ici à la post-season.
Reste que..
Je l’ai dit et répété: je ne suis vraiment pas fan de la construction d’équipe orchestrée par Elton Brand.
Nonobstant ce désaccord, le fait est qu’aujourd’hui, ses agissements nous lient les mains et limitent grandement notre marge de manœuvre en vue de retoucher l’effectif.
J’espère de tout coeur que nous n’aurons pas à le payer cette saison. S’agissant de la conclusion, je dirais que si je suis plus optimiste aujourd’hui, je reste néanmoins particulièrement soupçonneux quant aux limites structurelles de cet effectif.
Arkantos
Au menu:
Vous le remarquerez assez facilement, nous avons tenté d’insérer des jingles.
Malheureusement, la tentative a été un échec lamentable et nous tenterons de corriger ça d’ici au prochain épisode.
Chers auditeurs, au plaisir d’échanger avec vous !
Crédit Photo: 76ers crossover feat Reebok
]]>En dépit d’un harcèlement permanent de la part des parieurs sportifs, nous ne proposerons pas de chronique spécialement dédiée.
Que voulez-vous.
Submergés par leur nombre de deux nous n’avons rien pu faire et nous avons dû..
Fuir ?
Non pas vraiment.. nous avons quitté le navire un peu précipitamment.
Allez, trêve de contrepèteries.
Petit disclaimer: plutôt que de nous emmerder avec des calculs d’apothicaires, nous avons arrondi nos pronostics. Considérez donc le chiffre proposé comme compris dans un écart-type de +2/-2 ou +3/-3 environ.
Allez, on commence avec les pronostics de Jean Bideau, nouveau membre de la rédaction, qui passera l’année à Philadelphie !
Conférence Est
Conférence Ouest
Trophées individuels
On enchaîne avec la pensée de Kelian, aka @FR_Sixers !
Conférence Est:
Conférence Ouest:
Trophées individuels
On termine avec la vision d’Arkantos, CM et rédacteur de la preview de cette saison !
Conférence Est:
Conférence Ouest:
Trophées individuels:
Cet article est le fruit de la longue série de l’été où nous avons tenté de vous proposer la meilleure couverture possible: débrief de la draft et de la free agency dans notre podcast, causerie avec Cole Zwicker et dernièrement un article faisant le bilan de toute la saison morte.
Contrairement à ce dernier papier, cette fois-ci, les différentes problématiques d’équipe seront croisées afin d’avoir une analyse globale qui permette un regard objectif sur la situation des 76ers et ce que nous pouvons espérer de la centaine de matchs qui arrive.
Cela tombe bien, la saison écoulée nous en a livré une sacrée pelletée: Tobias Harris, la défense du périmètre, la charge de Joel Embiid à la création, les pertes de balle de Ben Simmons, le spacing, la création dans le périmètre et j’en passe.
Avant de développer les différentes problématiques que Brett Brown devra solutionner, il me semble opportun de braquer le projecteur sur notre recrue en provenance de Floride.
Alors que nous craignions de nous prendre du retard sur les cadors de l’Est, il semblerait que Brett Brown ait fini par interpeller son ancien coéquipier Elton Brand: « Vas-tu nous laisser dévorer par ces gens-là ? »
Sans mot dire, son vieil ami lui a offert Jimmy Butler et Tobias Harris. Si au final la défaite fut au bout du chemin, ce bon Brand ne s’est pas démonté et est allé chercher Josh Richardson et Al Horford pour tenter une ultime chevauchée.
Le premier nommé est un joueur que je juge assez incroyablement sous-estimé, un peu à la manière d’un Jrue Holiday notamment.
S’il est une qualité que j’apprécie par-dessus tout avec ce joueur, c’est qu’en plus d’être un chic type (du moins de ce qui ressort), c’est quelqu’un qui progresse systématiquement d’année en année.
Comme il le dit lui-même, il est arrivé dans la ligue en étant quasi exclusivement un défenseur.
Aujourd’hui, c’est quelqu’un qui sait se créer son tir, qui a un bon dribble et a su devenir une menace régulière à longue distance (38,5% en C&S sur 4,5 tentatives l’an passé)
Doté d’une énorme faculté à défendre le fameux « point of attack », l’ancien franchise player du Heat reste un joueur assez nettement plus rapide qu’il n’est puissant, d’où ses difficultés à finir au cercle depuis le début de sa carrière.
Le talon d’Achille de Josh Richardson, c’est qu’il n’a pas la force nécessaire pour porter un gros volume de jeu sur une longue durée.
Simple rappel élémentaire: créer une vingtaine de tirs par match, que ce soit pour soi ou pour les autres, c’est exténuant. Et à la longue cela demande une force colossale. Indubitablement, l’endurance est une condition quasi sine qua none pour accéder au statut de superstar.
Condition qu’il ne remplit pas, ou du moins pas encore.
Sera-t-il meilleur du côté de Philadelphie ?
Les premiers éléments d’explications se trouvent bien entendu du côté de Miami.
Bien qu’Erik Spoelstra soit un véritable magicien pour ce qui est de générer de bons tirs à 3 pts avec seulement deux voire parfois un seul shooteur fiable sur le terrain, le Heat de ces dernières années ne se démarquait pas vraiment par une grande diversité d’initiateurs offensifs dignes de ce nom.
Pour créer toute l’attaque, les Floridiens ne disposaient en tout et pour tout que d’un Dwyane Wade sur la fin, un Dion Waiters dont les limites sont connues de tous et donc de Richardson himself, dont les responsabilités n’ont cessé de croître au fil du temps.
Même du côté des poseurs d’écrans, on ne peut pas dire que les spécialistes pullulaient dans l’effectif.
Pourtant, en dépit de cela, il a su garder un taux de balles perdues extrêmement bas: 9,1% seulement !
Dernier point: s’il n’est pas encore une première option offensive, il ne faut pas perdre de vue qu’après tout, ce n’est jamais qu’un joueur de 26 ans, donc pas encore totalement dans son prime et qui a tout du MIP en puissance si vous le transposez dans un contexte plus favorable.
Si vous désirez une analyse encore plus approfondie sur le potentiel offensif de notre nouvel arrière, je vous recommande cet excellent papier signé Tom West pour Liberty Ballers.
Côté défense, je serai bref car ses limites sont globalement les mêmes que de l’autre côté du terrain.
Comme souvent quand on parle de cet aspect du jeu, rares sont les statistiques qui peuvent vous aider.
Vous avez toujours les notations de BBall Index (ci-dessous) mais la statistique pure n’ayant en elle-même aucune valeur explicative, vous n’êtes guère plus avancés.
En effet, inutile de regarder beaucoup de matchs du Heat pour vous apercevoir que le garçon fait partie des meilleurs de la ligue dans ce domaine. Cela va sans dire, il s’agit d’un énorme upgrade par rapport au cancer défensif qu’était JJ Redick.
Doté d’une faculté assez incroyable à défendre le périmètre, il peut défendre tous les guards et ailiers de la ligue, à ceci près que son manque de force brute rend la tâche beaucoup plus énergivore contre les spécimens les plus puissants. Peut-être même est-ce là la différence entre lui et le franchise player des Pelicans par ailleurs.
Si vous cherchez un autre avis, je vous recommande l’épisode du podcast Dunkhebdo sur le sujet.
Passons maintenant à la problématique principale: « Que seront les 76ers en 2019-2020 ? »
Pour le savoir, nous nous poserons d’abord la question de comment rendre productif cette attaque et dans quelle mesure la qualité de la défense pourra lui faciliter la tâche. Ensuite, nous ferons un focus sur un sacré facteur X: la question Tobias Harris. Enfin, il va de soi qu’une conclusion accompagnée d’un pronostic s’impose afin de pimenter l’ensemble.
@GuillaumeBInfos en avait parlé dans ce très long dossier, la NBA n’échappe pas à la théorie de l’évolution et à cette fatalité qui est qu’il faut savoir s’adapter pour survivre.
Dans ces conditions, peut-on estimer que les 76ers sont armés pour lutter jusqu’au bout dans n’importe quel type d’environnement ?
Défensivement, la réponse est un oui franc et massif.
Pour ainsi dire, Elton Brand a peut-être créé l’une des défenses les plus polymorphes jamais vues.
Tous les éléments susceptibles de l’ébrécher sont partis: JJ Redick, regular season Jimmy Butler, Amir Johnson, etc.
D’une équipe incapable de défendre le périmètre, nous sommes désormais assurés d’avoir des barbelés à faire pâlir Donald Trump.
La discipline qui nous faisait si cruellement défaut devrait être une force grâce aux apports conjoints d’Ime Udoka et Al Horford.
Cet effectif peut absolument tout faire: zone 32, lineup anti tall ball, escouade anti small ball, défense élite sur transition, drop, switch all, hedge, hard hedge, Wall, bref, les possibilités sont infinies. Pour cela, il dispose de quasiment tous les profils possibles et imaginables: des joueurs très forts pour défendre le point of attack (Smith, Richardson, Simmons), des bigs qui excellent pour protéger le cercle (Horford, Embiid), des défenseurs d’aide supersoniques (Smith et Thybulle), bref le pied pour un coordinateur défensif. Très clairement, planquer Tobias Harris (si tant est que le besoin s’en fasse réellement sentir) ne devrait poser aucune difficulté.
In fine, la qualité la plus précieuse de cet effectif, c’est que cette polymorphie défensive fait que presque quelle que soit la lineup, l’équipe ne prendra jamais l’eau.
C’est sur ce point précis que je souhaite attirer votre attention, chers lecteurs: la défense entraîne toujours l’attaque dans la mesure où elle lui offre des paniers faciles, du jeu rapide et plus globalement d’avoir un temps d’avance sur l’adversaire. Dans notre contexte, cela va plus loin. Classiquement, lorsque votre attaque ne marche pas, vous vous ajustez en ayant toujours à l’esprit cette idée que vous devez quand même éviter de trop vous exposer défensivement en ne mettant que des attaquants purs sur le terrain. Brett Brown, lui, n’aura pas à se soucier de ça: quel que soit l’ajustement choisi, il aura toujours un protecteur de cercle d’élite et un très gros défenseur sur le point of attack, soit une assise défensive considérable.
Si vous considérez un tel avantage dans une configuration de playoffs, cela signifie qu’en cas de besoin, forcer le verrou sera certainement beaucoup plus simple qu’il n’y paraît de prime abord.
Reste un dernier point concernant cette défense: l’an passé, nous avons pris l’eau en très grande partie à cause de deux départs: ceux de Robert Covington et de Lloyd Pierce.
Cette année, la relève est là: Richardson, Smith et Thybulle pour le premier, Ime Udoka pour le second.
Plutôt solide non ?
Allez, cette fois-ci, place à l’attaque.
Je serai bref, car à dire vrai je suis dans la même situation que tous les autres fans et analystes qui suivent la franchise: je n’ai pas la moindre idée de comment notre coach va faire fonctionner un attelage aussi étrange.
Plusieurs observations cependant.
Parmi les récentes paires avec deux « » »vrais » » » intérieurs, combien ont réussi sans dénaturer l’un d’eux ?
Zéro. Très exactement zéro.
Le principal problème de la paire Horford-Embiid, c’est que si vous demandez à l’ancien Celtic de contribuer au spacing et donc d’être à l’extérieur.. comme le soulignait notre invité lors du dernier podcast, vous vous privez du joueur qu’est Al Horford. L’ennui, c’est que si vous ne le faites pas, vous ramenez un défenseur à proximité de Joel Embiid.. ce qui va sérieusement vous compliquer la tâche.
Peut-être pourrait-on envisager de revoir les systèmes Hi-Lo qu’utilisaient Marc Gasol et Zach Randolph il y a quelques années, mais cela tient clairement plus du gadget que de quelque chose de viable sur le long terme.
Autre point: la tant vantée lineup avec Simmons, Richardson, Scott, Harris et Horford n’est-elle pas surcotée ?
La réflexion qui va suivre m’est personnelle mais elle me semble partagée par un certain nombre d’analystes.
Premier constat: le fameux run d’il y a deux ans avec Simmons entouré de 4 arbalètes a certes été victorieux.. mais contre des équipes très faibles, en fin de saison donc près de la loterie.. je ne vous ferai pas de dessin.
Pour information, voici les équipes en question: Knicks, Nets, Hornets, Grizzlies, Magic, Timberwolves, Nuggets, Knicks, Hawks, Hornets, Nets, Pistons, Cavaliers et Mavericks.
Ensuite, si je concède bien volontiers que le potentiel demeure intriguant, il faut bien comprendre que Ben Simmons n’est pas Giannis Antetokounmpo et ne le sera sans doute jamais. Il n’a ni la force brute, ni les interminables segments, ni l’irréelle capacité à finir au cercle du MVP en titre.
Certes, lui offrir un spacing maximal peut vous offrir une chance de s’approcher de ce type de résultat et bien évidemment l’expérience a de grandes chances d’aboutir à quelque chose de positif, mais de là à voir une escouade ultra dominante.. disons qu’il y a de quoi nourrir des doutes.
Bien évidemment (et cela va sans dire),tout dépendra de la progression du principal intéressé.
Aura-t-il un jour le jumpshot qui lui permettra de débloquer son potentiel ? Même JJ Redick semble pessimiste si vous lisez entre les lignes.
« Il travaille. Je pense qu’il sera capable de prendre des tirs de loin à un moment de sa carrière. Ce qui est très important là dedans c’est la confiance. Il arrive à avoir assez d’adresse quand il tire en spot up à l’entraînement pour qu’il finisse par en prendre pendant les matchs. Les vidéos de lui à l’entraînement ont beaucoup tourné sur internet, et j’ai trouvé qu’il tirait avec confiance. »
JJ Redick, The Lowe Post Podcast
Ce d’autant qu’il en rajoute au sujet des fameuses vidéos de l’été à 1 contre 0 tout seul dans un gymnase, torse nu, sans aucune pression et avec sa copine à côté.
« Je n’aime pas ce genre de vidéos. Pour moi, c’est du basket ignoble. »
JJ Redick, The Lowe Post Podcast
Reste qu’une équipe avec un spacing optimal mais personne pour créer dans le périmètre, cela empeste la fausse bonne idée et pourrait rapidement montrer ses limites même contre des défenses qui ne sont que top 10-15 voire moins.
D’où ma conclusion que cette lineup, pour quelque peu surcotée qu’elle peut être, présente en tout cas cet avantage certain qui est qu’elle permettra de remporter beaucoup plus facilement la victoire quand l’opposition sera moindre. Or une victoire facile, c’est du temps de jeu en moins pour les stars de l’équipe et du vécu supplémentaire pour les jeunes joueurs. Une denrée précieuse en NBA, d’autant plus pour nous qui devons développer le duo Smith/Thybulle le plus rapidement possible et gérer la charge de travail de Joel Embiid.
S’agissant de ce dernier point, il est potentiellement le plus important pour la réussite de notre saison.
Deux aspects sont à prendre en compte. Le premier est que depuis les débuts de notre franchise player, nous n’avons jamais eu de remplaçant ayant ne serait-ce que le niveau NBA. Aujourd’hui nous sommes assurés de 48min de pivot d’élite. Cela peut paraître minime, voire de l’ordre du détail pour ceux qui ne suivent pas la franchise de près, mais si vous êtes dans ce cas je vous suggère d’aller voir les ratios on/off du camerounais. Vous allez je pense redécouvrir ce fait qui est qu’en NBA, quand vous prenez l’eau, c’est rarement à moitié.
Le second, c’est que confier une grosse charge de création à un pivot est un jeu dangereux.. qui n’est pas spécifique à la personne de Joel Embiid, loin de là. Plus vous pouvez le soulager et avoir une diversité de sources de création offensive, mieux c’est. Il faut en effet se rendre à l’évidence: aucun pivot n’a de moteur suffisamment puissant pour être ultra dominant pendant 40min et plus.
C’est là que le bât blesse: en perdant Jimmy Butler, les 76ers se retrouvent totalement dépourvus de joueur capable de jouer le rôle de meneur sur demi-terrain. Pour ne rien arranger, avec le départ de JJ Redick pour la Nouvelle-Orléans, l’arme létale qu’était le jeu de handoffs entre lui et Joel Embiid est aujourd’hui démantelée. Au surplus, l’absence de véritable pull-up threat était déjà un frein conséquent durant le passage du shooteur à Philadelphie. Ce sera bien pire maintenant qu’il n’est plus là.
S’il est un domaine inquiétant pour la viabilité de l’attaque de cette équipe, c’est celui-ci: la charge de la création dans le périmètre va devoir être répartie entre Josh Richardson, Zhaire Smith, Shake Milton et Trey Burke.
Bien que le premier nommé puisse en assumer une partie (misons sur 60% environ), c’est beaucoup trop peu pour que l’ensemble de l’édifice soit suffisamment solide pour ne pas exploser face à la première grosse défense qui pointe le bout de son nez.
Vous l’aurez deviné, la clé de cette affaire, ce sont les trois autres intéressés. Du côté des fans, c’est peu dire que les espoirs placés en Zhaire Smith sont grands. Rachel Doerr de @ThePhifthQ en parlait récemment, de la capacité du 16e choix de la draft 2018 à franchir un cap va dépendre bien des choses.
Milton, lui, malgré de nets progrès depuis sa draft, divise les analystes. Si une majorité pensent qu’il va probablement devoir rester en couveuse pendant une année supplémentaire avant de se voir confier un rôle significatif, certains l’imaginent déjà être un contributeur important dès le kick-off.
L’ennui, c’est qu’au final, tout cela n’est jamais que du bricolage.
Cela nous amène à la plus grande interrogation entourant l’attaque des 76ers: le rendement de notre 3e mousquetaire.
Faisons tout de suite table rase: le Tobias Harris que vous avez vu cette année n’aura rien à voir avec celui de la saison qui arrive.
Bien qu’il ne soit pas intrinsèquement un grand passeur, le manque d’automatismes s’est fait cruellement ressentir durant le début de son aventure en Pennsylvanie. La liste est longue: incapable de faire une lecture correctement, ne voit même pas les passes les plus évidentes (notamment sur les fameuses séquences en floppy destinées à JJ Redick), garde trop longtemps la balle, bref, l’archétype du joueur qui débarque à peine dans une nouvelle équipe et qui a du mal à trouver sa place.
De manière subséquente, Brett Brown s’est retrouvé contraint de le réduire à un rôle de pur floor spacer/P&R ball handler afin de maintenir le spacing en vie et aider Jimmy Butler à alimenter la marque.. soit quelque chose d’assez radicalement opposé à l’environnement qui a vu son explosion en tant que joueur de premier plan.
Cette année en revanche, la nouvelle configuration de de l’équipe devrait lui permettre de retrouver le niveau d’efficacité qui était le sien du côté de Los Angeles.
Sur ce point, je laisse bien volontiers la parole à Tom West, qui développe longuement cette idée dans cet excellent article, que je vous invite à lire.
Autre chose: certains ont critiqué le fait qu’il jouera au poste 3 et non 4 comme durant la plus grande partie de sa carrière.
Simple question: quelle différence aujourd’hui entre les deux ?
Spoilers: aucune. Absolument aucune. Vous défendez exactement le même type de joueur et de l’autre côté cela fait belle lurette que la notion de poste est totalement désuète.
Toujours est-il que le doute demeure: est-il capable d’aller plus haut que jamais et de s’affirmer comme un All-Star en puissance ?
Comme évoqué dans le titre, cette question vaut 180M de dollars.
Relèvera-t-il le gant ?
Il n’y a plus qu’à l’espérer.
Pour terminer cette longue analyse, place à une courte conclusion ainsi qu’à notre pronostic.
Perceval a eu besoin d’une seconde chance pour accomplir la quête du Graal.
Pourrons-nous l’imiter et réaliser le grand dessein de Sam Hinkie ?
En dépit d’une profondeur encore suspecte, les 76ers ont de beaux atouts à faire valoir: une défense capable de s’adapter à tout, une attaque qui devrait réussir à produire, des joueurs expérimentés, un duo de stars qui va atteindre son zénith, une poignée de jeunes loups prêts à tout donner et pour finir, un coaching staff enfin complet.
Sera-ce suffisant ?
Pour la saison régulière cela ne fait guère de doutes. Entre un calendrier assez avantageux et le fait qu’historiquement les grosses défenses amassent facilement les victoires, tous les voyants sont au vert pour une nouvelle année faste en Pennsylvanie.
55 ? 60 ? Plus ? Peu importe. Au final, le véritable enjeu de ces 82 matchs se trouve dans l’avantage que l’on peut en tirer en post-season. Avoir le fin mot de l’histoire au Wells Fargo Center pourrait être d’une aide précieuse dans une confrontation au sommet contre les Bucks en finale de conférence et peut-être, qui sait, face aux Clippers ou aux Lakers lors du grand final.
Wait and see !
Amis lecteurs, au plaisir de lire vos commentaires.
]]>Du côté de Camden, la saison écoulée, bien que moins fun que celle d’il y a deux ans, aura quand même été source de beaucoup de satisfactions avec une 3e place à l’Est et un joli run en post-season.
A l’instar des champions 2018, les 76ers ont vu leur parcours s’arrêter brutalement en demi-finale de conférence avant d’avoir un été mouvementé mais qui les place idéalement dans la course au titre 2020.
A quelques semaines du début de la saison NBA, nous allons vous proposer une longue analyse de l’offseason qui touche à sa fin et de la saison régulière qui s’annonce.
Vous l’avez compris, chers lecteurs, cela annonce deux articles chez Sixers France: un bilan XXL de la récente offseason et une preview de la petite centaine de matchs qui nous attend.
Nous y voilà. De l’eau a coulé sous les ponts, l’été a passé et nous pouvons maintenant réagir à froid aux événements de l’été et nous projeter sur la saison à venir.
Pour l’heure, occupons-nous du premier morceau.
Au vu de tous les éléments dont nous disposons, il me semble faisable, pour une fois, d’emprunter exactement le même chemin que le front office.
Au menu:
Naturellement, si je suivais à la lettre les traditionnelles exigences universitaires je devrais croiser ces différentes problématiques en vue d’établir un plan transversal… mais pour une fois je vais m’en affranchir et vous proposer quelque chose d’extrêmement linéaire.
Après avoir été éliminés en finales NBA par des Warriors d’un Curry solaire et enfin MVP des Finales (#négationnisme), Elton Brand et son équipe se sont naturellement réunis pour faire le bilan sur la saison et réfléchir à la suite.
La première conclusion qui s’impose.. c’est qu’il est bien difficile de tirer des conclusions !
Au delà du troll, il y a un empêchement dirimant à faire des plans sur la comète: l’équipe n’a que très peu joué ensemble, avec une série de playoffs contre une équipe qui était une des plus faibles qualifiées pour la post-season et une autre qui se sera jouée sur un hail mary.
Au final, nous n’avons eu que la confirmation de ce que nous savions déjà, à savoir que le 5 majeur Simmons – Redick – Butler – Harris – Embiid était l’un des (le ?) meilleurs de la ligue et devait absolument être reconduit.
Bien que l’échantillon soit réduit, un net rating de 19,4 dont un 121,9 en attaque malgré un spacing moyen/mauvais reste quelque chose d’énormissime, d’autant plus que cette lineup en avait encore énormément sous la pédale avec un développement sur la durée.
In fine, le seul véritable « team need » était de récupérer de la profondeur d’effectif afin de pouvoir reposer les stars et proposer un défi beaucoup plus polymorphe que par le passé.
Pour cela, en dépit des conneries de Bryan Colangelo, Elton Brand disposait des derniers assets issus du Process, à savoir une floppée de tours de draft extrêmement intéressants pour un contender.
Malheureusement, les choses allaient se révéler plus compliquées que prévu…
Dès la saison des 76ers terminée, il y avait déjà eu quelques rumeurs concernant Jimmy Butler. Des deux côtés.
Visiblement, tout le monde n’était pas d’accord au sein du front office pour lui offrir la 5e année au salaire maximum, ce qui est compréhensible au vu de l’âge du joueur (29 ans).
Du côté de Butler himself et de son entourage, cela fait longtemps que personne n’ignore qu’il désire gagner.. mais à ses termes; c’est à dire en tant que franchise player incontesté avec le contrat qui va avec.
Pourtant, en dépit de ce risque, le front office de Philadelphie n’avait pas hésité à céder deux assets de valeur aux Timberwolves pour s’attacher les services de leur franchise player.
Malheureusement (et la suite ne l’a pas démenti), ce mauvais scénario prenait vie avec des rumeurs de plus en plus insistantes autour d’un départ pour South Beach.
Difficile de reprocher quoi que ce soit à Butler: il aura été de loin notre meilleur joueur en playoffs, nous a donné une vraie chance d’aller chercher un titre, n’a pas joué avec nous en aucune manière, bref, rien à redire, le type a été parfaitement réglo et nous sommes ici à des années-lumières de l’étiquette Antonio Brownesque que certains essaient de lui coller.
Personnellement, il me manquera beaucoup, car c’est un joueur que j’ai adoré voir sous nos couleurs, qui s’est battu jusqu’au bout, a été un leader incroyable et un vrai gladiateur à chaque fois qu’il a posé le pied sur le parquet.
Passons.
A ce moment là, l’ambiance est plus que morose alors que les fans commencent à se demander si le beau projet monté avec tant de patience et de flegme par Sam Hinkie n’allait pas voler en éclats.
A quelques centaines de kilomètres de là règne une atmosphère encore plus bizarre: alors que les Patriots célèbrent encore leur 6e sacre, les fans des Celtics sont en plein spleen.
Après avoir pris la foudre par un dieu grec, voici que leurs meilleures troupes quittaient le navire !
Alors que tous les insiders ébruitent le désir de Kyrie Irving d’un départ pour Brooklyn, il se murmure qu’Al Horford, qui devait initialement faire une fleur à la franchise (en déclinant son option à 30.1M), était mécontent des conditions proposées par Danny Ainge et avait accepté l’offre d’une autre équipe, dont le nom n’était alors pas connu mais qui s’est avérée être les 76ers.
De notre côté, n’ayant alors pas tous les éléments en main (très loin de là même), nous n’accordions guère de crédit à une telle hypothèse, surtout avec un Tobias Harris que nous avions bon espoir de resigner.
Si vous ajoutez à cela le fait que les différents insiders parlaient d’un contrat long pour un montant entre 25 et 30M, l’idée en devenait carrément farfelue.
A l’approche de la draft, les pièces sont donc déjà en place sur l’échiquier (#tampering) et c’est en fonction de ces données que le front office a dû penser sa stratégie.
Posons-nous un peu et essayons de nous glisser dans la peau de nos dirigeants afin d’y voir plus clair.
Faisons abstraction quelques instants des problématiques Butler, Horford et Harris.
Les deux piliers de votre effectif sont Joel Embiid et Ben Simmons. 4 et 6 ans de contrat, tous deux draftés et dûment formés par vos soins.
Partons d’une évidence afin d’entamer notre raisonnement: le premier joue très près du cercle et requiert donc un spacing 5 étoiles pour vous offrir son meilleur rendement.
L’ennui, c’est que le second vous pose exactement la même problématique à ceci près qu’il joue meneur et non pivot.
Autre point commun: l’un comme l’autre sont considérés comme des non-shooteurs par les défenses NBA.
Les conséquences sont évidentes: un harcèlement perpétuel pour le premier lorsqu’il travaille poste bas et un véritable mur entre lui et le cercle pour le second.
Reste que comme évoqué précédemment, les deux sont les piliers de la franchise, ce qui signifie que si vous voulez bâtir votre équipe autour d’eux, vous vous devez trouver un moyen de tirer le maximum de leur association.
Partant, plutôt que de réfléchir en fonction de leurs défauts, votre raisonnement doit être structuré autour de leurs qualités respectives.
La première question est donc la suivante: Embiid et Simmons possèdent-ils un point commun suffisamment intéressant pour que l’un des joueurs de poker patentés que sont les GM NBA soit prêt à faire tapis dessus ?
Vous l’aurez compris, la réponse est évidemment oui et cette force commune, c’est la défense.
En effet, le Process comme le Fresh Prince sont tous deux parmi les meilleurs défenseurs à leur position.
En conclusion, là où une orientation « heavy offense » vous ferait rencontrer un plafond de verre en raison des limites structurelles qu’impliquent vos deux meilleurs joueurs, privilégier une approche « heavy defense » vous ouvre des perspectives autrement plus intéressantes.
Car oui, avec des joueurs comme Joel Embiid, Tobias Harris and co, vous pouvez toujours vous démerder pour scorer à peu près correctement, surtout avec un coach aussi créatif que Brett Brown. Or si derrière vous avez des murailles que ne renieraient pas les troyens… vous pouvez faire trembler à peu près n’importe quelle autre équipe.
Vous le comprenez à présent chers lecteurs: à partir du moment où Al Horford était intéressé par l’idée de venir chez nous, il était évident que nous devions tout faire pour le convaincre.
Après avoir développé la pensée du front office, nous arrivons maintenant à la draft NBA 2019.
C’est bien peu de dire que la draft des 76ers a ressemblé à s’y méprendre à la baie de Trafalgar au soir du 21 octobre 1805.
Généralement, un front office qui se considère proche de la victoire finale va surtout miser sur des vétérans; des joueurs capables d’être productifs day 1, alors qu’une équipe qui se voit à un stade plus éloigné va davantage se baser sur la draft pour compléter son roster.
Le cas de Brand est bien différent: la draft, il n’en a pas grand-chose à cirer.
Pour caricatural que cela puisse paraître, ça n’en est pas moins la réalité: le département scouting a dû être séduit par Matisse Thybulle, lui a bien vendu, Brand a été séduit, lui a fait la promesse de le drafter et son seul objectif de la soirée était de tenir parole.
Carsen Edwards, Brandon Clarke ?
Peu lui chaut. Très clairement, il ne s’y était même pas intéressé.
Je ne vais pas vous refaire ici tout l’historique et encore moins vous réexpliquer la litanie de conneries qui ont été faites ce soir-là, cela a déjà été fait dans cet article. Aussi ne vais-je vous proposer que mon ressenti avec le recul.
Concernant le choix en lui-même, la raison est évidente: si la franchise a laissé partir Covington, c’est parce que tout défenseur d’élite off ball qu’il était, a vu son manque de rapidité latérale exposée contre Boston, comme nous l’a justement fait remarquer Cole Zwicker. Le hic, c’est qu’en playoffs, c’est un défaut facilement exploitable. Butler sur le départ, il fallait retrouver un profil de défenseur à peu près similaire.
Double DPOY de la PAC 12, l’ancien Husky était l’un des meilleurs prospects défensifs de la cuvée.
Pour reprendre les propos de notre récent invité, il apportera peu ou prou la même chose que notre ancien ophiophile adoré (je vous laisse aller checker ce mot sur Wikipédia) mais avec la rapidité qui faisait défaut à ce dernier.
A mon sens, la raison de cette sélection est à apprécier à l’aune de l’ensemble de l’oeuvre: l’an passé, notre défense s’appuyait avant tout sur la force avec Covington, Simmons et Embiid en fers de lance. Aujourd’hui, si vous considérez les principaux joueurs recrutés, tous vont renforcer votre défense mais beaucoup plus par leur intelligence et leur QI défensif que par des muscles. Or Thybulle, de par son profil est peut-être l’incarnation la plus aboutie de cette nouvelle philosophie du front office.
Toujours est-il que je maintiens: Brandon Clarke, en plus d’être un bien meilleur défenseur dans tous les domaines, a un toucher bien supérieur et des qualités athlétiques que Thybulle n’aura jamais, même en rêve. Ce pick demeure donc une erreur à mes yeux, à voir si l’avenir me donne raison.
Reste que la finalité est identique, qu’Elton Brand se fusse rallié à mon opinion ou non: les 76ers repartaient de la draft avec un gros défenseur en plus et le plus important, c’est que le pick soit cohérent avec le raisonnement exposé plus haut.
En guise de dernière remarque, certains ont évoqué l’idée d’utiliser le cap space libéré par Butler pour prendre un mauvais contrat et avoir un extra pick entre 10 et 15 (grossièrement). A cela je réponds qu’un candidat au titre ne peut parvenir à ses fins qu’en valorisant chaque dollar et qu’aucun rookie n’aurait pu nous aider suffisamment pour justifier un investissement d’environ 20M de dollars.
Après cette soirée particulièrement agaçante, les regards des fans se tournaient dorénavant vers la free agency.
Durant les jours qui précédèrent l’ouverture du marché, les quelques doutes/espoirs que pouvaient entretenir les fans firent place à des certitudes: Jimmy Butler avait bel et bien l’intention de rejoindre Miami et effectivement, l’équipe mystère qui s’était attaché les services d’Al Horford était Philadelphie.
Cerise sur le gâteau: comme je le pressentais, JJ Redick a fait ses valises et est allé là où on lui proposait le plus d’argent.
Il n’aura donc suffi que de quelques heures pour que le #RunItBack parte en fumée.
Dans le même temps, tous les shooteurs capables de nous aider s’en allaient un à un, de quoi ruiner nos maigres espoirs de construire une équipe tournée vers l’offensive.
Evidemment, nous sommes en NBA, donc nous avons droit à notre touche d’humour pour couronner le tout: lassé de conduire des tracteurs dans l’Indiana, Darren Collison s’engageait en faveur du Jéhovah FC, au grand désespoir de la fanbase des Lakers que l’on salue.
Inutile d’aller plus loin: la probabilité que nous arrivions à quelque chose de crédible était infinitésimale. Autant rester sur notre idée de départ et construire ce putain de mur (la bise à SVG).
Dans ces conditions, on peut dire qu’il y a bien pire que de récupérer Josh Richardson signer Al Horford et resigner Tobias Harris.
Etant entendu que les problématiques de terrain seront évoquées dans la preview, nous ne traiterons ici que des aspects relatifs au marché, à la qualité des contrats et à la pertinence des différentes opérations du front office.
Je l’avoue sans peine: bien que je sois très déçu de voir Butler partir, récupérer le meilleur joueur du Heat et accessoirement un de mes joueurs préférés dans la ligue est un très joli lot de consolation.
Inutile de palabrer pendant un siècle: nous avons récupéré le meilleur joueur du Heat, quelqu’un d’extrêmement sous-estimé à bien des égards et qui comble un besoin crucial (défense dans le périmètre). Incontestablement la meilleure chose à faire au vu des circonstances.
Initialement, j’étais assez mécontent de cette signature, pour une foule de raisons.
La première est bien évidemment relative au contrat: 4 ans à environ 27M l’année, pour un joueur qui vient d’avoir 33 ans.. oh boy.
Cela confirme deux choses: qu’il y a des désaccords au sein du front office (faire ça après avoir eu la tremblote au moment de donner la 5e année à Butler.. humm..) mais qu’en dépit de cela ses membres sont unanimes sur le postulat que nous ne sommes vraiment plus très loin de l’objectif.
A mon humble avis, si Horford a décidé d’accepter notre offre, c’est parce qu’il a réalisé que s’il déclinait son option et resignait pour un contrat moins onéreux mais plus long avec les Celtics.. il avait de grandes chances d’être bouté hors de l’effectif au premier All-Star qui demande son transfert.
Or lui ne n’a jamais caché son désir d’aller chercher la victoire lors de ses dernières bonnes années, ce qui peut aisément se comprendre venant de quelqu’un qui en est à 189M de dollars empochés en carrière.
Il ne faut toutefois pas se leurrer: il demeure plus que probable qu’Horford n’entendait en aucune façon revoir ses prétentions à la baisse, et c’est sans doute pour cela qu’il nous a choisis: à chances à peu près égales de gagner un titre, autant aller là où le contrat est le plus juteux.
Pour élémentaire que cela puisse paraître, n’oubliez jamais, chers lecteurs, qu’en dehors des mégastars de la ligue, la préoccupation numéro 1 des joueurs est et sera toujours l’argent.
Passons.
L’autre aspect de ce move, qui présente un intérêt autrement plus grand à mon sens, c’est que d’un point de vue « » »géopolitique » » », signer l’ancien Hawk nous permet de priver Boston de son 2e meilleur joueur et de mettre hors-jeu le joueur qui entre tous pose le plus de problèmes à Joel Embiid. Chose absolument pas négligeable dans l’optique d’une future confrontation en playoffs.
Après tout.. nos dirigeants n’ont jamais fait qu’appliquer les sages conseils de Sun Tzu: « Vous profiterez de la dissension qui surgit chez vos ennemis pour attirer les mécontents dans votre parti en ne leur ménageant ni les promesses, ni les dons, ni les récompenses. »
Bien évidemment, Tobias Harris n’est pas un joueur max. Cela dit.. il n’en est pas très loin et c’est bien pour ça qu’il a eu suffisamment de leverage pour décrocher un contrat max cet été.
Autre question: à partir du moment où nous Al Horford nous rejoignait, quel meilleur usage eussions-nous pu faire de notre cap space ?
Spoilers: Aucun.
Conclusion: bien que nous ne ferons sans doute pas beaucoup de marge sur ce contrat, cela restait la chose plus logique (évidente ?) à faire et il n’y a pas grand chose à dire de plus.
Pour conclure ce très long article, évoquons les mouvements secondaires opérés par notre GM.
Les premiers à rempiler furent James Ennis et Mike Scott.
En dépit de l’aspect continuité qui est incontestablement très appréciable.. cela reste deux joueurs vraiment faibles. Deux cibles défensives à l’adresse fluctuante qui je pense auraient pu être remplacées par des profils plus intéressants… comme nos seconds tour de draft par exemple !
Vient Kyle O’Quinn.
Pour le coup je suis ravi. Pas un foudre de guerre certes, mais quelqu’un de réputé pour être un chic type, de ceux que l’on apprécie beaucoup d’avoir dans son vestiaire. Incontestablement une super affaire pour un rôle de 3e pivot.
Deux guards furent signés par la suite: Raul Neto et Trey Burke.
Pas grand chose à dire ici hormis que le premier est inutile et le second peut s’avérer être le pull-up threat qui nous manque.
Enfin.. Korkmaz.
No comment. Chaque équipe a besoin de coupeurs de citrons et de peleurs d’oranges après tout…
Bien que les circonstances aient certainement plus gouverné les actions du front office que l’inverse, au moins y a-t-il une direction et une cohérence d’ensemble, fut-elle imposée par le hasard. Or ça, au bout du compte, c’est bien l’essentiel.
Cependant, malgré un été que l’on peut donc qualifier de globalement satisfaisant, les 76ers ont grillé leurs dernières cartouches: il n’y a plus d’argent disponible, aucun contrat tradable en vue d’obtenir un renfort à la deadline, aucun choix de premier tour échangeable avant longtemps, bref, nous sommes indéniablement au stade final du Process.
Cela nous sera-t-il suffisant pour soulever le Larry O’Bien Trophy ?
Peut-être.. ou peut-être pas. Au moins pouvons-nous nous féliciter d’avoir une direction qui aura – presque – tout fait pour.
Amis lecteurs, au plaisir de lire vos commentaires.
]]>Au menu:
Enregistré le 6 juillet, il ne traitera donc pas des arrivées de Raul Neto, Trey Burke et autres Furkan Korkmaz, qui seront abordées dans une prochaine émission.
Pour mémoire, voici un récap du roster qui débutera la saison 2019-2020:
N’hésitez pas à nous faire des retours concernant la qualité de l’audio. Ne maîtrisant pas encore parfaitement les différents outils de montage, toutes les suggestions sont les bienvenues.
Chers auditeurs, au plaisir d’échanger avec vous et de lire vos commentaires !
Crédit image: NBC Sports Philadelphia, Foot Locker
]]>There are a lot of subjects to talk about during the slack period between the end of july and the tip-off of the upcoming NBA season.
What a better way to make a deep analysis of the team’s situation than seeking advices and opinions from Cole Zwicker ?
In this Q&A, we’ll make a look back at last season and a projection of the upcoming one.
Sixers France: If you look at your expectations before last season, what is your view on the Sixers season and the work made by the Front Office (bringing Jimmy Butler and Tobias Harris especially) ?
Cole Zwicker: I liked the process of trading Covington and Saric for Butler. The team needed more shot-making/initiation in the half court on offense and more switchability on defense, and while Covington is one of the best off-ball team defense wings in the league his on-ball footspeed was exposed against the Celtics in the playoffs. I felt the opposite way about the Harris trade. Trading cost controlled assets (Miami pick, Shamet, etc) for Harris on an expiring basically guaranteeing an overpay due to leverage for a non-max caliber player (in my opinion) and was a bit rich, even though Harris did help Philly in the playoffs. I give the front office a bit of a break for how the Fultz ordeal played out and not initially looking to fill that role before the season with greater urgency.
Sixers France: After this heart-breaking loss against the Raptors, what was your diagnostic about the team ? In your opinion, how can she solve her problems and truly contend to a championship in the future ?
Cole Zwicker: I was optimistic on the Sixers (more so than before) pushing the Raptors in that series, especially given Embiid’s health questions. Brett Brown’s adjustments putting Embiid on Siakam and Simmons on Kawhi (less so here) changed the series along with putting the ball in Butler’s hands more in pick-and-roll with Simmons in the dunker spot. I think people are underrating Butler’s importance in that series as a half court fixture of the offense in retrospect. But at the time it felt like Philly didn’t need overhaul really outside of wing depth and another ball-handler not named TJ McConnell with some shooting gravity (just getting Zhaire Smith back healthy would remedy the former). Philly’s vision of size + versatility on defense at the expense of HC offense was on fully display at times against Toronto, and during game 3 especially their rotations, team speed/athleticism and size were terrifying.
Sixers France: The draft was very disappointing for us, 76ers fans. We had many hopes on prospects like Brandon Clarke, Carsen Edwards or Grant Williams, we expected plenty of trade-ups, but Elton Brand decided to pick only Matisse Thybulle and leave the game. What do you think about this and moreover about the vision of the draft that Brand has ?
Cole Zwicker: I think Philly locked into Thybulle early and the rest of the league (obviously Boston) uncovered and exploited it. This is part of why I don’t like locking into one guy or making promises in the draft: too often it leads to situations like this (which Hinkie was able to capitalize on in the past). I do think Thybulle was a solid pick in the vacuum for Philly schematically, as he’s arguably the best off ball wing defender in the class and brings a lot of what Covington brought to the table there (at a smaller size with more speed). But I did like guys like Brandon Clarke more as prospects in that range, and I would have taken a combination of Grant Williams and Carsen Edwards over just Thybulle. But I get it (and think Thybulle will shoot, especially from the corners). I do wish Philly did better keeping and utilizing their second round picks to create value, especially since they don’t count as cap hold which would infringe on their free agency plans.
Sixers France: This summer was absolutely crazy for every NBA fan, and the 76ers weren’t an exception. There is still a huge difference in the roster’s building philosophy between our front office and the rest of the league. Where the other 29 franchises tried to have multiple ball handlers, regular shooters, players with high versatility, etc. the 76ers built a starting 5 with 2 big men and only one trustable shooter. What are your thoughts about all of that ?
Cole Zwicker: Philly’s roster construction is one of the most unique I’ve seen since following the league closely. There isn’t a half court “initiator” with self creation and creation for others ability who can shoot off the dribble. That was Butler’s role. Simmons is of course a half court big man against the best teams in the playoffs. Josh Richardson can shoot (some off movement) but has never been a HC point guard. Tobias can play some pick-and-roll and shoot off the dribble but has never been a great passer. Right now the offense looks to play through Embiid in crunch time and be very post up/dribble hand-off centric, and it’s just unclear if offenses built this way can contend with the best offenses in the league in the modern game that are centered more around dribble/pass/shoot perimeter players. But Philly’s defense is going to be terrifying with that size, and it seems like the roster was built at least in part to guard Giannis as the primary obstacle in the East over the foreseeable future (and it’s hard to imagine a roster more equipped to do so).
Sixers France: There is as many doubts as hopes in the fanbase for the 19-20 season. If you were Brett Brown, how would you make this team work on both ends of the floor ?
Cole Zwicker: The defense is almost certainly going to work. Josh Richardson is incredibly underrated as a high-level point of attack and guard defender overall. Quicker guards have skewered Philly in the past and now they have Zhaire additionally (Thybulle is more of an off ball defender) to throw at Kemba types. Philly’s transition defense should also be historically elite with one of Horford or Embiid always back (in theory) to wall off the paint. Offensively I think the passing/IQ from Simmons and Horford especially will work in the half court in the regular season, where Simmons can initiate more offense against lesser teams. But getting Simmons out on the break with Richardson and ideally aligning Zhaire’s minutes with him will be big. Of course being able to stagger Horford with Embiid at the 5 is enormous for to fill the void when Embiid goes to the bench. I think there is enough regular season shooting as well to have a competent offense. The questions come in the playoffs when teams can make Philly play in the half court on offense. I wish I had answers to that.
Sixers France: Do you think the question of a Simmons’s trade will appear ?
Cole Zwicker: Not during the season. I don’t think just by simple fact of he’s a « poison pill » contract up until July 1st in agreeing to that extension. But if they come up short in the playoffs (and are upset by a team like Boston or something) maybe.
Sixers France The 76ers have a ton of questions about how their roster can work next year. What are your opinions about things like Al Horford’s scalability limits, lack of spacing/ball creators, etc. ? In your mind, what kind of issues Brown has to create a functionnal offense ?
Cole Zwicker: To optimize the roster I would definitely try to stagger Horford and Embiid as much as possible and play Zhaire with Simmons in Zhaire’s minutes to siphon off points in transition. I’d also like to get Simmons used as the screener in more of a spread pick-and-roll look, which is more doable with Horford as the stretch. The issue of course is the on-ball creator there. Potentially Trey Burke can fill that role as a pull-up shooter (teams will likely just switch Tobias/Simmons PNR with the right matchups), but I’d try Josh Richardson there as well. Brown is going to really have to get creative, because if Simmons is on the floor with Embiid in crunch time and the offense is being run through Embiid in the post we know who the help is coming off. Getting Simmons moving more off ball as a screener/slasher could cause more confusion there.
Sixers France: The death question. Do you think 76ers can win a championship next year ?
Cole Zwicker: I think the Sixers “can” win a title next year, but I don’t think they will beat whatever team comes out of the West (likely the Clippers). What works in Philly’s favor is just how well they match up with Milwaukee in being able to offer the best resistance on Giannis that we’ve seen to date. But against teams with wing shot-makers who can score consistently in the half court I worry about Philly’s ability to counter offensively. There are also injuries to consider of course between Embiid and Horford especially. An injury to either at the wrong time derails the season. But if I had to bet right now I’d say the Sixers make the Finals and lose to the Clippers unless we see an unexpected personnel leap (better decision-making from Embiid, Simmons shooting etc).
The whole Sixers France editorial office would like to express a big thank you to Cole Zwicker for his time and his answers.
Dear readers, hope to read you soon.
Photo Credits: Bleacher Report, Clutch Points, Foot Locker, NBC Sports Philadelphia, Getty Images, PhillyVoice.com
]]>Pour ce premier podcast, vous aurez notre réaction à chaud sur tout ce qui s’est passé d’intéressant durant cette intersaison.
Afin de vous proposer un débat de qualité, je serai accompagné de Lucas du podcast l’Echo des Parquets (@SwichtoLK) et Kelian du compte @FR_76ers.
Cette émission sera scindée en deux parties: la première sur la draft et la seconde sur la free agency. En fin d’article, le lien pour le bilan du repêchage. La semaine prochaine, le point sur la free agency.
Pour précision: nous avons enregistré le 7 juillet, soit un peu après l’ouverture du marché. A ce moment là, tous les moves d’envergures étaient déjà connus.
Dans les prochaines semaines, vous aurez droit à un deuxième opus, avec des réactions plus à froid et plus distanciées.
Chers auditeurs, au plaisir de lire vos commentaires.
P.S: Prière d’être indulgents dans les commentaires à l’endroit de mon exécrable micro et de ma voix enrouée par la maladie et l’excès d’alcool.
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