Seulement, ce constat ne modifie en aucun cas l’approche tactique qu’a Brett Brown vis-à-vis du sophomore. Le coach des 76ers dispose de divers schémas offensifs utilisés pour libérer Embiid dans le périmètre, et, au cours de la dernière semaine, l’on a pu observer quelques ajouts au sein du playbook.
Post-ups et écrans de Redick
Brown discute souvent des façons dont il peut faciliter les choses pour Embiid au sein des offensives des 76ers. Par exemple, plutôt que de laisser le camerounais lutter avec son défenseur pour disposer d’une position préférentielle sur le post-up, Brown préfère initier des systèmes implicant ses coéquipiers, afin de le mettre dans les meilleures conditions. Sans cela, Embiid est contraint à un âpre effort physique ou alors, il se retrouve repoussé loin du panier.
Ainsi, sur les dernières rencontres, ce système a permis à Embiid d’accéder à la raquette et d’y disposer des opportunités souhaitées. Il débute avec les cinq joueurs positionnés sur le côté gauche du parquet. J.J Redick pose ensuite deux écrans successifs pour Robert Covington et Embiid, destinés à libérer ce-dernier pour un lay-up.
Les écrans de Redick constituent ici un atout non-négligeable. Son vis-à-vis ne sera presque jamais tenté de le lâcher pour apporter l’aide, tant sa qualité de tir à longue distance peut s’avérer dangereuse, ainsi Embiid n’a pas tant besoin de s’employer pour se libérer des divers défenseurs. Ajoutez à cela les difficultés dont font face la majorité des intérieurs lorsqu’il s’agit de suivre un adversaire à travers les écrans, et le camerounais peut presque à chaque fois accéder à la position voulue. Et lorsqu’il se retrouve sous le panier sans une présence défensive soutenue, il n’y a pas moyen de l’arrêter.
Pick & Roll Saric-Embiid
Dans un autre système, Brown a initié un pick & roll entre Embiid et Dario Saric lors de la victoire face aux Hornets, vendredi dernier. Il débute de la même façon que les systèmes initiés depuis le elbow, où Saric effectue une bounce pass pour Embiid au elbow, afin d’initier un hand-off. Mais au lieu de cela, les deux intérieurs effectuent un pick & roll rapide au elbow.
Après que les 76ers aient effectué cette bounce pass pour Embiid une vingtaine de fois dans le match, les défenses ne s’attendent généralement pas à un tel pick & roll. Les hommes de Brown l’ont d’ailleurs initié une seconde fois avec Ersan Ilyasova, avec une rapidité d’execution telle que Frank Kaminsky s’est retrouvé largement dépassé.
« Shuffle cut »
Brown aime appeler l’ensemble de ses schémas offensifs par le terme « vanilla », mais ce système ne s’intègre certainement pas à cet ensemble. C’est l’un des schémas les plus créatifs aujourd’hui au sein de la grande ligue.
Il débute avec Redick qui pose un écran pour Ilyasova, lui permettant d’effectuer un « shuffle cut » pour se retrouver en position de post-up. Mais alors qu’Ilyasova se positionne au poste, Redick pose un nouvel écran pour Embiid, qui rejoint le cercle pour un alley-oop.
Ce schéma utilise une nouvelle fois la grande qualité des écrans de Redick, qui libère d’abord Ilyasova, puis se faufile derrière John Henson. L’on peut comparer ce système assez inédit à ceux utilisés par les Spurs et Gregg Popovich, au sein de leur ensemble nommé « shuffle », dans lequel les texans utilisent plusieurs écrans successifs pour initier une coupe vers le panier similaire à celle d’Embiid.
Il est probable que Brown ait pioché au sein des schémas offensifs des Spurs, dont il fut assistant coach sept années durant, mais quoi qu’il en soit, la créativité de ce système utilisé avec les 76ers est à mettre au profit du coach de Philadelphie.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de The Athletic : « Sixers Sets of the Week: feeding Embiid »
]]>Alors que les 76ers disposaient d’une faible avance d’un point sur les Cavaliers, avec à peine plus de deux minutes à jouer dans le dernier quart-temps, Brett Brown a fait une nouvelle fois appel au système nommé « Horns Flare ». Un système où J.J Redick pose un écran pour Ben Simmons, puis reçoit un écran de la part de Joel Embiid pour un tir longue distance ouvert. Seulement, dans la séquence suivante, Jordan Clarkson et Rodney Hood ne parviennent pas à switcher, ce qui permet à Simmons de driver, puis de servir Dario Saric, situé dans le corner, pour un tir longue distance ouvert.
Le succès récurrent de ce système est principalement dû à la qualité des écrans de Redick. Les défenses craignent sa capacité à tirer derrière l’arc qu’elles sont souvent peu disposées à le lâcher, ou, dans le cas des Cavs avant-hier, elles abandonnent complètement le ballon.
Brett Brown a utilisé les écrans de Redick dans de nombreux systèmes offensifs cette saison, et la semaine dernière, les 76ers en ont introduit un nouveau. Il commence de la même manière qu’un « Horns Flare », c’est-à-dire que l’alignement des joueurs est le même au elbow, mais au lieu d’initier un pick & roll, Redick pose un écran pour Simmons, qui cherche ensuite le alley-oop avec Embiid.
Les 76ers ont implanté ce système durant le quatrième quart-temps face aux Cavs et la réaction défensive des hommes de Tyronn Lue était celle escomptée – Jordan Clarkson garda ses distances avec Redick pour empêcher le alley-oop, l’arrière contourna ainsi Embiid pour un tir ouvert à longue distance.
Ce n’est pas le seul système de ce type que nous avons pu observer ces-derniers temps. Plus tôt dans la semaine, Brown a implanté une alternative au niveau de ses systèmes initiés du elbow, dans laquelle un écran de Redick permet la mise en place d’une connexion Simmons-Embiid par-dessus la défense.
Ces schémas offensifs ont eu un grand succès au cours de la semaine dernière – Simmons et Embiid se trouvant l’un et l’autre au-dessus des défenses, ils constituent une option létale. Ajoutez à cela la grande qualité des écrans de Redick, et cela devient un cauchemar pour les défenses adverses.
L’utilisation de l’Hammer play des Spurs
L’influence qu’ont eu les 12 saisons de Brown aux côtés de Gregg Popovich chez les Spurs se ressent à travers la manière dont il dirige ses offensives, et ce de plusieurs façons – le mouvement constant des joueurs, la rapidité d’exécution ainsi qu’un certain égalitarisme au sein des systèmes sont tous des manifestations claires des principes offensifs des Spurs.
Et de temps à autres, Brown va aussi directement puiser au sein des stratégies offensives des Spurs. Dans ce système, le coach implante la fameuse « Hammer Action » des texans. Celui-ci débute de la même manière que les systèmes initiés au elbow, mais ici, Amir Johnson pose l’écran (« Hammer screen ») pour Redick, afin d’offrir un angle de passe à Saric.
Cet écran peut-être initié au sein d’un nombre quasi-illimité de schémas offensifs. Brown a judicieusement choisi de masquer ce système en le faisant débuter du elbow, porte d’entrée d’un grand nombre d’actions des 76ers. Comme les Spurs l’ont démontré à maintes reprises, la « Hammer Action » est presque impossible à prévoir, il est ainsi intriguant de se demander si Brown sera tenté de l’utiliser plus souvent à l’avenir.
Systèmes de fin de rencontre
Mardi, lors de la courte défaite face au Miami Heat, en toute fin de rencontre, Brown a dessiné un système qui auraient pu permettre aux 76ers de repartir de Floride avec la victoire — un tir longue distance ouvert pour Redick, qu’il a finalement manqué.
Cependant, cette action n’était de base pas destinée à l’arrière. Il s’agissait en fait d’un système conçu pour Embiid, qui pose un écran pour Redick et cherche ensuite à recevoir la balle pour le post-up. Ici, il est exécuté avec succès face aux Timberwolves.
Mais, mardi, le Heat a probablement prévu l’exécution de ce système et a défendu en conséquence. On remarque que Dwyane Wade force Simmons à driver jusqu’au cercle tout en restant constamment devant le rookie, empêchant ainsi toute transmission pour Embiid, qui lutte avec Hassan Whiteside.
Malgré tout, il est difficile de ne pas approuver ce système — si Wade ne recule pas, Embiid peut disposer d’une opportunité près du panier. Et bien qu’il ait réussi a empêcher l’option originelle du système, le fait que Wade recule a permis à Simmons de pouvoir driver. On peut ainsi s’attendre à voir de nouveau ce système initié après un temps-mort ou en fin de rencontre.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de The Athletic : « Sixers Sets of the Week: Alley-oop plays, ‘Hammer’ actions, and end of game play calls »
]]>Ce répertoire de systèmes offensifs offre des possibilités quasi-infinies, mais il est régulièrement destiné à deux objectifs : produire des handoffs pour les shooteurs et offrir des post-ups à Joel Embiid. Dans ces situations là, l’ailier fort est généralement utilisé seulement pour transmettre la balle aux guards sur les handoffs et poser des écrans pour ces-derniers.
Il n’en va pas de même pour Dario Saric. Au sein d’une attaque construite de manière récurrente selon un même répertoire de systèmes qui n’engage que rarement l’apport d’un ailier fort, la polyvalence du croate offre un large champ d’alternatives pour Brett Brown.
Les 76ers ont l’habitude d’utiliser Saric lors d’actions alternatives, initiées juste avant le handoff. Ici, Ben Simmons effectue comme à l’accoutumée la bounce pass au elbow, et, au lieu de rejoindre le corner, s’arrête en tête de raquette afin de poser un écran pour Saric, qui le contourne.
À cela s’ajoute une autre option. Au lieu que Saric drive jusqu’au cercle, il s’arrête et s’écarte de la raquette pour un jump-shot, alors que son défenseur est pris par l’écran. L’efficacité à longue distance dont fait preuve le sophomore cette saison a fait de cette action une des pièces essentielles au sein des offensives des 76ers.
De manière similaire à la première alternative présentée plus tôt, Saric peut parfois disposer d’un écran d’un intérieur afin d’avoir un accès libre au panier. Ce système, nommé « Horns Rip », est d’une grande simplicité, mais est utilisé comme alternative lorsque les défenses prévoient la bounce pass au elbow, se plaçant ainsi en conséquence.
Les 76ers ont aussi introduit une autre option, où Saric reçoit un écran d’un guard situé dans le corner. Sur la séquence suivante, l’exécution est plutôt lente, mais accompagnée de mouvements plus directs, elle pourrait permettre au croate d’obtenir plus de lay-ups ouverts.
Conclusion
Alors que la majorité des offensives des 76ers sur demi-terrain tournent presque autour de tout le monde sauf de Saric, ces alternatives permettent de l’impliquer là où les défenses adverses ne l’attendent pas forcément.
Un grand nombre de ses actions amènent à des lay-ups relativement offerts pour Saric, mais les 76ers ont aussi trouvé plusieurs façons d’utiliser sa capacité de shoot à bon escient. Ici, il constitue l’option finale au sein d’un Horns Flare, sytème destiné à libérer un shooteur à longue distance.
Alors que le rôle de Saric semble être en pleine mutation au sein de ce cinq de départ aussi grand que fluctuant, ce genre d’actions constitue une façon opportune de le garder impliqué au maximum. L’amélioration au tir du croate, ses capacités en terme de mouvements vers le panier ainsi que son QI basket au-dessus de la moyenne ont certainement facilité une telle transition. Seulement, il s’agit aussi de louer Brett Brown qui est parvenu a trouver les schémas idoines permettant à Saric d’exprimer son plein potentiel.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de ‘The Athletic’ : Sixers Set of the Week: How Brett Brown frees up Dario Saric at the elbows
]]>Alors que les importantes qualités athlétiques d’Embiid ont permis l’exécution des systèmes évoqués plus tôt, le succès d’un tel pick & roll est grandement dû aux prédispositions du camerounais à jouer à la manière d’un meneur. De plus, ce système fonctionne dans le sens où il constitue une alternative par rapport à l’action mise en place à la base.
L’action originelle est un simple hand-off entre Embiid et Redick, utilisée de nombreuses fois par les 76ers. L’arrière obtient très souvent l’espace nécessaire pour un pull-up jumper, après l’écran d’Embiid.
Lorsque Redick parvient à échapper à son défenseur et que cette action fonctionne une ou deux fois, l’équipe adverse effectue des ajustements. Les défenseurs ont ainsi régulièrement bloqué Redick, en se positionnant devant lui, afin d’obstruer le chemin emprunté lors du hand-off.
Ici, Kelly Oubre Jr. anticipe le hand-off et tente en conséquence de contenir Redick.
Et c’est là que l’exécution du hand-off change pour se transformer en pick & roll. En effet, comme le défenseur est occupé à contenir Redick, ce-dernier amène son vis-à-vis à s’écraser contre le défenseur d’Embiid, ce qui crée un pick & roll où Redick effectue l’écran et où Embiid constitue le roll man.
Pour Redick, plus son défenseur le contient ardemment, plus l’écran qu’il pose lors du pick & roll devient facile. Les deux défenseurs se retrouvent ainsi à se bloquer eux-mêmes et Embiid dispose donc d’un accès libre au panier.
Les 76ers ont aussi plusieurs fois utilisé ce pick & roll en dehors du elbow (coins supérieurs de la raquette). Ici, il est initié avec Embiid positionné au poste, face à Bam Adebayo. À voir désormais si Brett Brown sera tenté d’utiliser une telle situation pour effectuer ce pick & roll.
Conclusion
Brown est constamment à la recherche d’alternatives concernant ses systèmes mis en place au niveau du elbow, mais celle-ci est particulièrement unique. Redick est depuis longtemps l’une des menaces les plus redoutables au sein de la ligue dans les situations de hand-off. Avec ce pick & roll, Brown a trouvé un moyen d’utiliser le travail des défenseurs adverses au profit des 76ers.
Cette action devrait très probablement être observée plusieurs fois lors des prochaines rencontres – les adversaires continueront à tenter de contrer le hand-off de la même manière. Et s’il l’on associe cela avec la rapidité d’exécution d’Embiid, le duo formé se retrouve très performant. Une aubaine pour les 76ers qui, en l’absence de Markelle Fultz, constituent l’une des équipes utilisant le moins le pick & roll au sein de la ligue.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de ‘The Athletic’ : Sixers Set of the Week: the Joel Embiid and J.J. Redick inverted pick and roll
]]>En effet, Philadelphie est de loin l’équipe qui effectue le plus de passes par rencontre (353.5) et est classée 3ème en terme de passes décisives réalisées par match, avec 25.1 passes pour 100 possessions. De plus, 64.8% des tirs réussis résultent d’une passe, soit le deuxième taux le plus élevé cette saison, derrière les Warriors.
Seulement, ces derniers matchs, les observateurs de la franchise pennsylvanienne n’auront pas manqué de remarquer les progrès à la passe d’un certain Joel Embiid. Depuis la rencontre face aux Celtics le 19 janvier, autrement dit depuis sa sélection au All-Star Game, le camerounais semble plus enclin à se muer en créateur et à chercher le coéquipier le plus à même de concrétiser la possession. S’appuyant sur une vison de jeu décente, Embiid est parvenu sur les derniers jours à accroître la qualité de ses transmissions, afin de rendre les offensives plus fluides, permettant ainsi d’offrir d’intéressantes opportunités à ses coéquipiers.
La qualité offensive de Joel Embiid n’est plus à prouver, toutes les franchises de la Grande Ligue savent que s’ils souhaitent s’offrir plus de chances de remporter une rencontre face aux 76ers, elles se doivent de réduire l’impact offensif du sophomore. Souvent, lorsque Embiid reçoit la balle au poste, un second défenseur se situe à proche distance de lui, afin de venir effectuer au plus vite une prise à deux avec son coéquipier déjà chargé de défendre sur lui, au cas où il serait tenté de se frayer un chemin vers le cercle.
Face aux Bulls, cet aspect constituait l’une des principales problématiques offensive pour Joel Embiid, à savoir trouver un moyen d’éviter toute perte de balle en cas de prise à deux au poste. La réponse se situait au niveau de sa capacité à transmettre intelligemment la balle à ses coéquipiers. Et, durant cette rencontre, il s’en est très bien sorti.
Parmi la variété des systèmes offensifs utilisés par Brett Brown, on retrouve un système nommé « Iverson Screen The Screener ». Ceux rodés aux joutes de la Grande Ligue auront probablement fait le rapprochement avec Allen Iverson, en effet, Larry Brown, ancien coach des 76ers, utilisait très souvent ce système qui permettait à Iverson, qui se déplaçait d’une aile à l’autre, de se libérer de son défenseur direct à l’aide d’écrans.
Ici, le système est utilisé d’une autre façon. Il a pour but de libérer Joel Embiid, seulement c’est Timothé Luwawu-Cabarrot qui se déplace jusqu’à l’aile gauche. Puis, Embiid profite de l’écran de Robert Covington afin de disposer de plus d’espace au poste avec Zach LaVine, qui a switché suite à cela, comme défenseur direct. Ryan Arcidiacono se tient près du camerounais afin d’apporter l’aide défensive à LaVine. Au moment où la prise à deux est enclenchée, Embiid transmet immédiatement à Luwawu-Cabarrot, ouvert derrière l’arc suite au revirement défensif d’Arcidiacono.
Constamment, les joueurs de Chicago ont été tentés d’effectuer une prise à deux sur Embiid, tant il peut être menaçant lorsqu’il dispose de la balle au poste. Il s’en est d’ailleurs très bien rendu compte, comme en témoigne ses déclarations d’après-match.
« Ils n’ont pas arrêté de vouloir faire des prises à deux, et cela a facilité nos offensives. Il me suffit de recevoir la balle au poste, s’il y a prise à deux, je ressors la balle pour un coéquipier. Et s’ils n’amènent pas de deuxième défenseur… »
En réalité, la prise à deux s’enclenchait dès qu’Embiid effectuait son premier dribble sur le post-up. Les deux séquences suivantes montrent l’excellent timing des transmissions, ainsi que l’importance d’avoir des coéquipiers ouverts capables de convertir ces tirs.
Si l’on observe la feuille des statistiques de la rencontre face à Chicago, on peut apercevoir qu’Embiid comptabilise seulement trois passes, soit celles présentes sur les deux séquences vidéos présentées ci-dessus. Cependant, ce total rend très peu compte de l’impact qu’a eu le camerounais dans la circulation de balle des 76ers, d’autant plus qu’il ne comptabilise pas des passes ne conduisant pas tout de suite après à un tir réussi, mais pourtant fondamentales dans l’analyse des capacités à la passe d’Embiid.
En effet, en lien avec la philosophie de jeu implémentée par Brett Brown, portée vers un mouvement quasi-constant de la balle, plusieurs fois le coéquipier à la réception de la passe d’Embiid privilégia l’extra-pass vers un autre coéquipier plus ouvert, plutôt que de tenter un tir qui aurait été relativement contesté.
Face aux Celtics il y a une semaine, Embiid a pu montrer toute l’étendue de ses qualités en terme de vision de jeu. Opposé à une défense beaucoup plus performante (première au Defensive Rating avec 99.8) que celle des Bulls, il est tout de même parvenu à trouver le bon coéquipier à qui transmettre la balle et les bons angles de passes lorsque la pression défensive se faisait trop importante.
Ici, sur le pick & pop initié avec T.J. McConnell, c’est Terry Rozier qui switche sur Embiid. Profitant du mismatch, il feinte le tir longue distance – comme à son habitude lorsqu’il se retrouve derrière l’arc mais que le défenseur est proche – puis s’en va effectuer le post-up. Seulement, Marcus Morris vient apporter l’aide défensive et malgré la forte pression défensive, il parvient à transmettre parfaitement la balle à McConnell, situé dans le corner opposé et en excellente position pour un tir longue distance ouvert.
Suite à la victoire face aux Bulls (115-101), Embiid a rappelé qu’il était important que ses coéquipiers puissent concrétiser les opportunités créées par ses passes et affirmant ironiquement qu’il ne s’agissait pas là d’un simple acte de charité.
« S’il y a prise à deux, je dois faire mon boulot et ressortir la balle, et croire en mes partenaires. […] Je souhaite qu’ils mettent leur tirs, parce que s’ils n’y parviennent pas, j’arrêterais de faire des passes. »
Au-delà de ça, si Joel Embiid parvient à poursuivre sur cette voie lors des prochains matchs, cela pourrait lui être très bénéfique, notamment dans son rapport avec les pertes de balles, l’un des grands défauts du camerounais. En effet, il est classé 5ème de la ligue en terme de pertes de balles par match, avec 4.1 TOV/Match, juste devant son coéquipier Ben Simmons (4.0 TOV/Match) et compte pour 37.4% des pertes de balles des 76ers, qui eux perdent en moyenne 18.2 ballons par rencontre et occupent la dernière place du classement dans ce domaine.
De plus, une plus grande participation d’Embiid à la création et à la circulation du ballon permettrait de fluidifier les offensives pennsylvaniennes, au vu des capacités qu’il a montrées dans ce domaine, tout en offrant à Brett Brown de nouvelles possibilités d’organisation de ses systèmes offensifs.
]]>« T.J. a dit que tu es le meilleur shooteur avec lequel il n’a jamais joué. »
« Il n’a jamais joué avec beaucoup de grands shooteurs », a souligné Redick, peu enclin à partager franchement son avis. « Ne le prenez pas mal, mais… »
Mais cela était évident dès le moment où Redick, qui sera plus tard reconnu comme faisant partie des meilleurs shooteurs de l’histoire de la Grande Ligue, parapha son contrat d’un an et de 23 millions de dollars cet été. Après avoir terminé 24èmes en terme de pourcentage de réussite à trois points au cours des deux premières saisons de la carrière de T.J. McConnell, les 76ers ont signé Redick pour élever leur niveau en la matière, d’apporter le spacing nécessaire à l’épanouissement Ben Simmons et Joel Embiid et ainsi améliorer la qualité du jeu offensif pennsylvanien.
Redick était, selon ses propres dires, « assez franc quant à son dégoût » pour ‘The Process’ lorsqu’il jouait aux Clippers. Maintenant qu’il est le joueur le plus âgé au sein d’une équipe jeune qui est le produit de la stratégie que Sam Hinkie a choisie il y a plus de quatre ans, il ne développe plus les mêmes propos. Il peut presque en rire désormais.
Bien que Redick n’ait pas été un partisan de la stratégie globale du front office de Philadelphie, il s’est retrouvé à admirer la façon dont les 76ers, qui ne disposaient pas d’un effectif profond, jouaient sur le terrain.
« La façon dont ils ont joué par le passé est probablement l’une des principales raisons pour lesquelles je voulais venir ici, », a déclaré Redick. « Parfois j’ai pu avoir l’impression qu’ils n’avaient pas pour intention première de gagner mais j’aimais leur jeu. Je me voyais bien prendre plaisir à jouer dans cette atmosphère. »
Sous la houlette de Brett Brown, l’attaque des 76ers a toujours été capable de faire circuler décemment la balle. La saison dernière, Philadelphie était l’équipe réalisant le plus de passes par matchs, avec 354.7 transmissions par rencontre, soit près de 30 de plus que Boston, classé deuxième. La seule circulation constante de la balle ne garantit pas une bonne attaque – en effet, les 76ers furent classés derniers en efficacité offensive lors des trois premières années de Brett Brown – mais les 76ers ont souvent été plus plaisants à regarder que ce que indiquait leur total de points.
2017-18 : 353.3 passes par match (1er), 104.4 en Offensive Rating (15ème)
2016-17 : 354.7 passes par match (1er), 100.7 ORtg (30ème)
2015-16 : 332.4 passes par match (3ème), 99.6 ORtg (30ème)
2014-15 : 327.4 passes par match (4ème), 93.0 ORtg (30ème)
2013-14 : 308.0 passes par match (11ème), 99.4 ORtg (30ème)
Brown a probablement répété « la passe est reine » aux médias des centaines de fois depuis qu’il a pris les rênes en 2013, et le coaching staff des 76ers ne cesse d’insister sur le mouvement de balle durant les entraînements et les séances vidéo. Probablement influencé par son expérience acquise à San Antonio en tant qu’entraîneur adjoint de Gregg Popovich, il pense qu’une attaque inanimée peut avoir un effet négatif sur le moral de l’équipe.
« C’est la seule chose qui, à mon avis, peut éroder un vestiaire, éroder la structure d’une équipe », a déclaré Brown à propos du jeu de passe des 76ers. « Parce que cet aspect apparaît autant en défense qu’il est flagrant en attaque. Lorsque vous ne partagez pas la balle, c’est un mauvais sentiment que nous ressentons tous. Dans les vestiaires, les joueurs sont omniscients par rapport au jeu, ils le ressentent plus profondément que nous. »
Maintenant que les 76ers disposent des qualités au tir de J.J. Redick et de Robert Covington, tandis que les attaques sont menées par Ben Simmons et passent par Joel Embiid, Brown peut triompher. Les 76ers sont jusqu’alors classés au 15ème rang en terme d’efficacité offensive et ont même montré qu’ils étaient capables de réussir certains défis. Ben Simmons est d’ores et déjà un élément incontournable du jeu des 76ers, tant il constitue un excellent créateur d’opportunités en attaque. Alors, du meneur de jeu rookie de 2.08 mètre, victime d’une blessure à l’épaule, les 76ers en furent quitte pour passer 130 points au Magic qui a défendu, par moments, comme une équipe dirigée par Don Nelson.
Le plus éloquent, ce ne fut pas tant le total de 130 points mais la manière dont les 76ers les ont inscrits. Durant cette rencontre, 35 de leurs 48 tirs réussis résultaient d’une passe décisive, et la circulation de balle derrière l’arc est apparue particulièrement esthétique. Philadelphie se classe désormais au deuxième rang concernant le pourcentage de tirs réussis provenant d’une passe, derrière Golden State.
Observons maintenant l’extra-pass effectuée par Dario Saric sur une attaque que les 76ers mobilisent régulièrement pour le croate. Il ne reçoit pas la balle de la part de Jerryd Bayless au départ de l’action, mais comme Timothé Luwawu-Cabarrot parvient à se débarrasser d’Evan Fournier juste après avoir reçu la gonfle à l’opposé du parquet, Saric peut servir Bayless, ouvert.
Embiid, diminué par un rhume et ne parvenant pas à éviter les pertes de balles en début de rencontre, a finalement terminé le match avec six passes décisives. Ici, son post-up contraint Elfrid Payton à apporter l’aide et, par conséquent, à abandonner McConnell, désorganisant complètement la défense du Magic. La transmission précise de Joel Embiid pour T.J McConnell dans le corner gauche débouche sur un tir primé de J.J Redick.
Redick, qui a terminé la rencontre avec 29 points, à 8 sur 12 à trois points, fut souvent laissé libre par la défense d’Orlando. Comme McConnell l’a noté après le match, un tir longue distance ouvert s’avère être aussi simple qu’un layup pour lui lorsqu’il est en forme. Il s’agissait ici d’une de ces rencontres valant 23 millions de dollars, qui justifie la décision des 76ers d’accorder de tels émoluments sous l’égide d’un contrat de courte durée presque exclusivement pour la qualité au tir de Redick.
« Chaque fois que vous le voyez ouvert, vous devriez lui donner la balle », a déclaré McConnell. « C’est une chose assez évidente à faire. »
McConnell, qui a terminé le match avec 15 points, 13 passes (pour seulement une perte de balle) et 7 rebonds, a été fantastique en l’absence de Simmons. La moitié de ses passes décisives ont été effectuées en transition.
« Lorsque Ben remonte la balle en transition, il peut à peu près atteindre le cercle dès qu’il le souhaite », a dit Redick. « T.J. joue à un rythme similaire, avec l’intention d’essayer d’attirer un second défenseur ou simplement de semer la confusion chez l’adversaire. Souvent, il n’attire pas de second défenseur. Nous nous déplaçons seulement autour de sa pénétration. Il l’utilise en quelque sorte, nous appelons cela une ’Steve Nash’ où il dribble sous le panier et se retourne de façon à créer une opportunité pour nous. »
« Nous avons parlé plus tôt ce matin lors du shootaround de ce que nous appelons ‘Noahs’, cela ressemble à des ‘dribbles handoffs’ (lorsque celui qui effectue l’écran dribble en direction d’un autre joueur, avant de transmettre la balle à ce-dernier, ndlr) en transition entre T.J. et moi. Je crois que mon premier trois-points provient d’une action de ce type, donc on l’a bien exécutée. »
Encore une fois, ce serait peu raisonnable de minimiser le rôle d’Orlando dans la réussite offensive des 76ers. Restant sur huit défaites d’affilée, la défense du Magic fut particulièrement mauvaise. Et comme Redick l’a mentionné, il y a une raison pour laquelle Simmons constitue un casse-tête pour les entraîneurs adverses, malgré moins de 20 matchs à son actif dans sa carrière. Si vous ne le stoppez pas dès le début de la transition, Simmons s’en ira conclure agressivement au cercle, chose dont McConnell n’est évidemment pas capable.
Mais, marteler les équipes en difficulté à domicile est quelque chose dont sont capables les meilleures équipes en NBA. Jouant sans leur deuxième meilleur joueur et meilleur gestionnaire offensif, les 76ers ont remporté une nouvelle rencontre à domicile qui sonne comme un triomphe du système et de la culture que Brown et ses adjoints ont implantés tout au long des précédentes saisons jalonnés de défaites récurrentes.
Le talent est important. Les 76ers se sont beaucoup améliorés sur le plan offensif principalement parce que Simmons, Embiid et Redick jouent ensemble, mais ces joueurs talentueux sont tout autant aidés par une infrastructure qui est en place depuis maintenant plusieurs années.
Parfois, des progrès sont réalisés même s’il est difficile de les repérer.
« Nous le montrons sur les vidéos, nous parlons de la passe, nous parlons de la façon dont on score », dit Brown. « Et si vous demandez à ces gars, ils vous diront qu’avant chacun des matchs qu’on joue, nous avons toujours les mêmes discussions. Comment allons-nous scorer?. Et la réponse fuse aussitôt, la passe est reine. »
Traduction de l’article de Rich Hofmann de ‘The Athletic’ : The pass is king: Sixers’ unselfish playing style has been developed throughout The Process
]]>Pour cela, comme Brett Brown le présageait avant le début de saison, la plupart des franchises adverses ont décidé d’octroyer cette tâche à leurs ailiers les plus grands et rapides. Et bien que cela semble être une solution cohérente, le problème n’est résolu qu’en partie.
Le vrai défi proposé ici aux adversaires réside dans une sorte d’effet domino, apporté par le match-up avec Ben Simmons. En effet, les équipes capables d’atténuer le problème Simmons se retrouvent souvent en désavantage dans un autre match-up.
Prenons, par exemple, quelques unes des huit premières rencontres de la saison des 76ers. Avec la plupart des ailiers chargés de défendre sur Simmons, de moins mobiles ailiers forts ont eux été affectés à Robert Covington. Sur les trois derniers matchs (la rencontre face aux Pacers n’étant pas incluse), l’adversaire principal de Covington est passé de Harrison Barnes à Dirk Nowitzki, de Trevor Ariza à Ryan Anderson et de Taurean Prince à Mike Muscala.
La capacité de Covington à prendre le dessus sur ses vis-à-vis constitue un facteur clé pour le succès des 76ers cette saison. S’il ne peut dominer un ailier fort peu mobile, il n’y aura de réel effet face au nouveau match-up imposé à Simmons. Voyons comment Covington peut exploiter ce mismatch et dans quelle mesure il a été capable de la faire jusqu’à présent.
Drives & Closeouts
Le moyen le plus simple de profiter d’un avantage de mobilité sur son adversaire est de capitaliser sur une activité et des mouvements constants, avec ou sans la balle. Mais cela amène à une déficience du jeu de Covington, sa capacité de finition. Bien qu’il soit plutôt rapide, il dispose d’une relative incapacité à driver. Il a souvent eu des difficultés dans ce domaine durant sa carrière, avec de faibles améliorations observées chaque année.
Covington dispose d’une mécanique peu fiable qui perturbe son toucher de balle près du cercle. Il a souvent tendance à s’élever avec la balle déjà portée haute, altérant le contrôle qu’il a de la balle ainsi que son toucher.
Comparons la gestuelle de Covington à celle, excellente, de Markelle Fultz.
Lorsqu’il coupe au panier, les mêmes difficultés surgissent chez Covington. Même lorsqu’il parvient à prendre l’avantage sur son vis-à-vis, il est souvent incapable de trouver de l’espace pour finir au cercle ou bien obtenir la faute, les mêmes problèmes de gestuelle émergent ensuite.
En conséquence, Covington a terminé dans le 19ème et le 28ème percentile dans la catégorie statistique du pourcentage de réussite au cercle, respectivement lors des deux dernières saisons, selon Ben Falk et le site Cleaning the Glass.
L’espoir est cependant permis. Des match-ups plus lents pourront à l’avenir aider à améliorer les pourcentages de Covington et sa gestuelle est parfois apparue plus fluide. Seulement, cela ne permet pas de pouvoir capitaliser exclusivement sur un mismatch, ou considérer une pénétration de Covington comme une action à utiliser dans les schémas offensifs.
Donc, si Covington ne peut prendre l’avantage sur un adversaire direct moins mobile grâce à son dribble, par quel moyen peut-il bonifier ces match-ups particuliers ? Tout comme la quasi-entièreté de son jeu offensif, cela tourne autour de son tir.
Un intérieur distrait et non familiarisé à la défense dans le périmètre défend souvent son match-up avec la main baissée. Pour un shooteur de la trempe de Covington c’est exactement ce dont il a besoin.
Covington peut aussi utiliser son tir en transition, les intérieurs retournant souvent immédiatement dans leur raquette lors d’une phase de transition adverse, permettant ainsi à Covington de disposer de plus d’espace. Voyons ici à quel point Ryan Anderson recule pour couvrir T.J McConnell et Clint Capela rejoint la ligne des lancers avant de considérer une défense sur Covington.
Mais la vraie réponse apportée par Covington se situe au niveau de son pull-up jumper. Un intérieur aura souvent tendance à rapidement rejoindre Covington pour l’empêcher de tirer derrière l’arc, d’où la création d’un espace libre après la ligne à 3 points. Malgré le fait qu’un tir mi-distance pris près de la ligne à 3 points soit généralement peu appréciable, pour un joueur ayant une efficacité au tir de 43% sur ses drives avec en plus de cela un nombre non-négligeable de pertes de balles, disposer d’un tir mi-distance très ouvert peut être une bien meilleure alternative.
Conclusion
Compte tenu de son touché de balle, de sa fluidité et de son habileté à attaquer le cercle, le meilleur moyen à sa disposition pour prendre l’avantage sur les ailiers forts plus lents qu’il est amené à affronter est d’utiliser son arme la plus fiable, son jump-shot. Un déclenchement rapide de son tir, des pick & roll ainsi que des tirs à 3 points pris en transition annihileront en partie la zone d’action des défenseurs. Mais le plus grand bénéfice à tirer pourrait provenir de son pull-up jumper. Remplacer un grand nombre de ses pénétrations par la recherche de tir à mi-distance ouverts serait un moyen efficace de triompher des intérieurs moins mobiles et ainsi de tirer profit des changements de match-ups, crées par la qualité offensive de Simmons.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de ‘The Athletic’ : Robert Covington and the Ben Simmons mismatch
]]>Cette saison marquera l’introduction du two-way contract, nouveauté introduite par le CBA, qui accentue les liens entre une franchise NBA et celle qui lui est affiliée en D-League par la possibilité de disposer de droits exclusifs sur deux joueurs, afin de pouvoir les convoquer en NBA sans avoir à couper un autre joueur.
Two-Ways Contracts
Les identités de ces deux joueurs ont été officialisées juste avant le début de la saison des 76ers. Il s’agit de James McAdoo et de Jacob Pullen. Le premier cité a été assigné à un tel contrat après avoir vu sa qualifying offer être déclinée par les Golden State Warriors, chez qui il a pu tout de même glaner deux titres de champions NBA.
Jacob Pullen à lui d’abord été signé par les 76ers fin septembre pour participer au training camp ainsi qu’à la pré-saison, après avoir connu six années d’expériences européennes. Pressenti pour obtenir le second two-ways contract, après que des joueurs signés pour le training camp comme James Blackmon Jr., Emeka Okafor ou encore Kris Humphries aient été coupés, il a finalement bien été retenu par les 76ers.
À ces deux contrats, s’ajoutent les deux two-ways contracts des Washington Wizards, détenus par Michael Young et Devin Robinson. Les Wizards ne disposent pas de franchise D-League affiliée, mais peuvent signer deux joueurs sous l’égide d’un two-ways contract. Seulement, de tels joueurs évolueront dans une des 26 franchises de D-League. Cela se nomme le « flexible assignment system », qui consiste à ce que la D-League identifie les franchises enclintes à intégrer les deux joueurs avant que la franchise NBA en question décide de la destination de ces deux joueurs parmi les choix présentés.
Affiliate Players
Durant la pré-saison, les 76ers disposaient d’un effectif composé de 20 éléments. Seulement, toute franchise NBA ne peut disposer de plus de 15 joueurs pour la saison, et se doit de respecter une date limite avant laquelle les joueurs non-retenus doivent être coupés et le roster doit être officialisé. Les joueurs ainsi coupés sont désignés sous le terme de « Affiliate Player ». Cela signifie qu’ils seront automatiquement affiliés à la franchise de D-League correspondante, s’ils décident de signer un contrat D-League.
Ainsi, dans les cas des 87ers, James Blackmon Jr. et Emeka Okafor ont ralliés en premier Newark. Le premier cité faisait partie du roster des 76ers durant la Summer League 2017, après quoi il fut signé pour le training camp. Après trois années sans jouer, Emeka Okafor fut lui, de manière assez surprenante, signé juste avant le training camp, en compagnie de Kris Humphries. Ces deux joueurs furent ainsi coupés lors de l’établissement du roster des 76ers pour cette saison et prirent ainsi le statut d’affiliate player.
De plus, lors de cette annonce, les 76ers annonçaient les signatures des joueurs suivants : Andrew Andrews, Marc Loving et James Webb III. Seulement, ces-derniers furent coupés dans la foulée et obtinrent eux aussi le statut d’affiliate player.
Andrew Andrews fut non-drafté l’année dernière, après avoir usé de ses quatre années d’éligibilité NCAA à Washington (ancienne faculté de Markelle Fultz), puis intégra le roster des Clippers pour la Summer League 2016. Il évoluait la saison dernière en Turquie, du côté du club de Best Balıkesir. Quant à Marc Loving, il évolua lui aussi quatre ans en NCAA, dans la faculté d’Ohio State, entre 2013 et 2017, avant d’être non-sélectionné à la draft en Juin dernier.
La situation de James Webb III est relativement différente. En effet, son nom n’est pas inconnu des observateurs des 87ers et ceux, assidus, des 76ers, puisqu’il disputa la quasi-intégralité de la saison 2016-17 de D-League avec les Sevens. Ayant évolué avec les 76ers durant la Summer League 2016, l’ailier fut coupé suite à une blessure à la cheville ayant mis fin à sa saison, puis signé par la franchise pennsylvanienne et une nouvelle fois coupé pour rejoindre Newark. Du fait qu’il ait joué avec les 87ers la saison dernière, l’ailier est qualifié de « Returning Player », ses droits appartenant déjà aux 87ers.
Returning Players
À l’instar de James Webb III, deux joueurs supplémentaires, faisant partie du roster actuel, ont évolué chez les 87ers la saison dernière. Il s’agit de Carlos Lopez-Sosa et de Shane Edwards.
Le premier, d’origine portoricaine, fut non-drafté en 2014 après quatre années au sein de l’université du Nevada-Las Vegas, et rallia son pays natal pour évoluer à l’Atléticos de San Germán. Il rejoignit ensuite le Mexique, plus précisément le club des Panteras de Aguascalientes, puis le Venezuela, au sein des Toros de Aragua. L’ailier fort décida ensuite de participer au tryout organisé par les 87ers avant le début de la saison 2016-17. Retenu pour le training camp qui suivit, il fut conservé au sein du roster. Chez les 87ers, Carlos Lopez-Sosa disposa de peu de temps de jeu (10,1 minutes par match), et enregistra des statistiques de 3,0 points et 1,9 rebond de moyenne par rencontre.
Le second cité dispose lui d’une grande expérience au sein de la D-League. Non sélectionné durant la draft 2009, il évolua chez les New Mexico Thunderbirds (ancien nom du Canton Charge suite à la délocalisation de la franchise) entre 2009 et 2011, puis au Scaligera Basket Vérone en Italie la saison suivante, mais retourna au Canton Charge en fin de saison et fut coupé un mois après son arrivée. Après une expérience d’une année en Australie, chez les Cairns Taipans, il retourna fin 2013 au Canton Charge. Par la suite, il évolua en Suède, en Allemagne et aux Philippines. Durant sa carrière, il disposa de deux invitations à la Summer League, la première en 2010 avec les Nuggets et la seconde en 2014 avec les Cavaliers. Signé en mars dernier par les 87ers, il dispose donc du statut de returning player.
D-League Draft
Pour compléter leur roster, les franchises de D-League disposent d’une draft, regroupant plus de 200 joueurs sélectionnables. Divisée en quatre tours, contenant chacun 26 choix, l’édition 2017 a vu les 87ers hériter de 4 choix, le 12ème, le 38ème, le 61ème et le 64ème. Elton Brand a ainsi sélectionné respectivement Darin Johnson, Tyshawn Abbott, Devin Gilligan et Isaiah Zierden. Parmi eux, seuls les deux premiers cités ont été conservés dans le roster final.
Listé au poste d’arrière, Darin Johnson débuta sa carrière universitaire chez les Washington Huskies en 2013, avant de rejoindre les California State Northridge Matadors pour sa saison junior. De son côté, Tyshawn Abbott, non-drafté en 2011, dispose d’une expérience européenne longue de cinq ans, l’arrière ayant évoluer en Estonie, en Italie, en Turquie et en Grèce. Il évoluait la saison dernière au Doxa Lefkadas BC.
Le roster complet
]]>Et malgré le fait que ce qui nous a été donné de voir de Fultz est très peu comparable à ce qu’il est attendu du rookie, intéressons nous à ce que nous avons constaté au-delà de son jump-shot.
Mouvements sans ballon
En considérant son habilité à prendre des tirs en spot-up, le principal défi de Fultz était de trouver différents moyens de prendre l’avantage sur son défenseur direct. Pour cela, Fultz coupait au panier la plupart du temps. La faculté de Fultz à couper au panier fut rarement mentionnée avant sa draft. Il a seulement coupé au panier 28 fois à Washington, statistique qui s’explique par le fait qu’il était le gestionnaire principal et par le faible spacing des Huskies.
L’accroissement du spacing et le manque d’alternatives a probablement révélé cet aspect du jeu de Fultz chez les 76ers, mais il existe un réel potentiel chez lui dans cette nouvelle faculté, qui apparaissait instinctive durant ses premiers rencontres NBA. Ici, Kyrie Irving laisse Fultz libre pour venir défendre sur Ben Simmons, tandis que Fultz vient couper juste après.
Un aspect intéressant ici est qu’à chaque fois que le vis-à-vis de Fultz va apporter l’aide défensive dans la raquette, cela mène automatiquement à un déplacement. Cela constitue un important facteur lorsqu’il s’agit d’altérer une défense, comme le montre Fultz ici en disloquant la défense des Raptors, malgré qu’il aurait probablement du transmettre la balle à un coéquipier ouvert.
Que ce soit sur « dribble handoffs » (lorsque celui qui effectue l’écran dribble en direction d’un autre joueur, avant de transmettre la balle à ce-dernier) ou sur un déplacement pendant un drive, Fultz a montré une grande habilité pour faire en sorte que son défenseur le perde de vue.
L’échantillon est faible et les circonstances furent particulières pour Fultz, mais le succès de ces mouvements est toujours déterminé par l’instinct. Fultz a montré qu’il dispose de ce dernier et son développement est de bon augure pour la complémentarité qu’il convient d’installer avec Ben Simmons et Joel Embiid.
Défense
Concernant Fultz, l’aspect défensif constitue un point intéressant. Il est facile de classer un joueur selon ses capacités défensives sous l’égide d’une dualité « bon-mauvais ». Dans le processus pré-draft d’évaluation des prospects, Fultz était plutôt classé dans la catégorie « mauvais » sur ce point. Bien évidemment, cela n’est pas aussi simple que ça. Une telle analyse ne tient pas compte de l’étendue et des spécificités de ses faiblesses, et à quel point elles peuvent être améliorées.
Durant toute sa carrière, Fultz a été un joueur disposant d’un grand QI défensif et de caractéristiques physiques louables, des qualités qui ont pu parfois être dévalorisées à cause d’une certaine nonchalance ou une certaine instabilité dans l’engagement porté à la tâche défensive. Seulement, là où Fultz nécessite de s’améliorer c’est dans un domaine fondamental, son footwork défensif.
Sa nature désinvolte lui a causé beaucoup de problème lorsqu’il s’agissait d’attaquer les closeouts à l’université. Généralement, il ne parvenait pas à bien disposer ses pieds, offrant l’opportunité à son adversaire direct d’attaquer le cercle.
Les bonnes attaques de closeouts de Fultz surviennent lorsqu’il dispose ses pieds de manière à contrer rapidement les changements de direction de son adversaire direct. Implanter plus d’activité lorsqu’il attaque les closeouts constitue un ajustement nécessaire afin d’améliorer la qualité de ces-dernières.
Mais, ses difficultés sur closeouts persistent. Il a notamment commis plusieurs fois des fautes sur son vis-à-vis situé derrière l’arc et à souvent tendance, lorsqu’il attaque le closeout, à être un peu en retard.
Au delà de ces quelques amélioration nécessaires sur closeouts, Fultz a surtout tenu à s’adapter à la défense de la grande ligue durant ses quatre premiers matchs. Il dispose d’un grand potentiel lorsqu’il s’agit de défendre sur pick & roll, même s’il a parfois du mal à les percevoir. Il a parfois su effectuer de bonnes rotations défensives, tout en disposant des attributs nécessaires pour effectuer interceptions et autres contres.
Mécanique de tir
Alors que l’imbroglio concernant la blessure à l’épaule droite de Fultz n’a pas réellement été élucidé, les 76ers ont enfin décidé il y a quelques jours de se passer de ses services jusqu’à que son épaule et son tir reviennent à la normale. Voilà ici le meilleur moyen pour Fultz de retrouver les qualités au tir que sont les siennes, mais dans quelle mesure pourrons nous retrouver le Markelle Fultz de Washington ?
Il y a plusieurs signes positifs. Premièrement, il semble congru de penser que sa blessure à l’épaule est la principale cause de son changement de mécanique de tir. Sur cette image, on peut voir que sa main gauche est très impliquée lorsqu’il déclenche son tir.
Ce phénomène n’a jamais été observé auparavant chez Fultz et n’a surement jamais été utilisé par quelconque entraîneur depuis les années 60. C’est un effort, conscient ou inconscient, destiné à soulager son épaule droite.
Deuxièmement, Fultz est un si bon shooteur et scoreur qu’il ne peut poursuivre sa carrière avec un tir inexistant. Une des seules interrogations concernant le tir de Fultz la saison dernière résidait dans les changements occasionnels de la hauteur à laquelle il relâchait la balle. D’un côté, c’est une pratique qui doit cesser. Mais d’un autre côté, on peut voir dans cet aspect une grande habilité athlétique à se créer son propre tir.
Fultz est un athlète particulièrement fluide et l’on peut aisément imaginer que cela se manifestera tôt ou tard en NBA. Il a déjà été capable par le passé d’effectuer rapidement les rectifications nécessaires concernant son tir.
Troisièmement, le contexte historique. Ci-dessous, un tableau comparant les pourcentages aux tirs primés à l’université et ceux en NBA de tous les joueurs sélectionnés dans le top 10, de la draft 2010 à celle de 2014, ayant tenté au moins deux tirs longue distance par match en NBA.
Le différentiel médian entre l’université et la NBA est de -2%. Pour Fultz, dont l’efficacité derrière l’arc chez les Huskies est de 41,3%, devenir par la suite un piètre shooteur en terme de pourcentages serait sans précédents.
Dans l’ensemble, il paraît très probable que Fultz retrouvera son tir. Si l’on ajoute à cela quelques nouvelles facultés dans le jeu de Fultz, qui se développeront naturellement, Philadelphie pourrait rapidement retrouver l’euphorie qu’il avait déclenché lors de son workout à Camden quelques jours avant sa draft.
Traduction de l’article de Mike O’Connor de ‘The Athletic’ : Takeaways from Markelle Fultz’s four games
]]>Les dirigeants pennsylvaniens évoquait jusqu’alors des douleurs à l’épaule, contractées par Markelle Fultz, malgré le fait que le rookie ait pris part à chacune des rencontres de la saison régulière, avec une moyenne de 18.8 minutes par match. Seulement, il est rapporté par ESPN que Markelle Fultz souffre bel et bien d’une blessure à l’épaule, une bursite plus précisément. Les propos suivants proviennent de l’agent du joueur, Raymond Brothers.
Markelle a une blessure à l’épaule et un épanchement de liquide synovial à l’arrière de son épaule. Il ne peut littéralement pas élever son bras pour tirer. Il a tout de même décider d’essayer de jouer malgré la douleur afin d’aider l’équipe. Il a une très belle attitude. Nous nous engageons à trouver une solution afin que Markelle puisse revenir à 100% de ces capacités.
Presque méconnaissable par rapport à ce dont il eut été capable de faire à Washington et ce qui a fait de lui le meilleur prospect du pays, Markelle Fultz n’a converti seulement qu’un tiers de ses tirs, sans jamais avoir tenté un tir à longue distance, en quatre rencontres. Au-delà des chiffres, le vraie interrogation qui se pose chez les observateurs des 76ers et celle se portant sur la présence de Markelle Fultz sur le parquet lors de chacune des rencontres de Philadelphie, alors qu’il était blessé depuis au moins 12 jours, date correspondant à la dernière rencontre de pré-saison des 76ers, face au Heat, où le rookie était absent.
La focale se porte ainsi sur le clan Colangelo, désormais habitué de la mauvaise communication et plus généralement de la mauvaise gestion des blessures. La situation actuelle de Markelle Fultz vient s’ajouter à celle de Joel Embiid la saison dernière, aligné le 27 janvier 2017 par les 76ers face aux Rockets, alors qu’il était blessé au ménisque, du simple fait que la rencontre était retransmise sur antenne nationale.
[Théorie]BC a décidé de faire jouer Fultz en dépit de sa blessure afin d’éviter d’avoir à composer médiatiquement avec un #1 de draft blessé
— Gajs (@Gajs_DS) 24 octobre 2017
Les déclarations de l’agent de Markelle Fultz restent tout de même à prendre avec précaution. Au contraire de ce qui a été dit, le rookie a été capable d’élever son bras lorsqu’il s’agissait de tirer et aurait informé le coaching staff si la douleur se faisait trop intense. La situation reste relativement floue, les informations ne provenant directement des 76ers.
En tout cas, Markelle Fultz devrait disposer d’une période de repos, encore indéterminée, afin qu’il puisse consulter un spécialiste et régler ce problème qui empêche le bon développement du rookie aux côtés des figures de proue de Philadelphie, que sont Ben Simmons et Joel Embiid.
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