S’agissant des deux équipes qui nous intéressent, il est relativement inutile de tenter de tirer des conclusions de ce premier tour, car toutes deux auront finalement très largement profité d’un adversaire dont les lacunes étaient rédhibitoires pour espérer quoi que ce soit sur la longueur d’une série de playoffs.
Etant donné que les faiblesses des deux équipes sont assez similaires et que nous avons déjà proposé une description du jeu proposé par nos protégés lors de la preview de la première série, nous vous proposerons donc ici un portrait des Raptors avant d’essayer de voir comment nous pourrions avoir une chance.
Commençons par tenter de profiler le monstre venu du Canada.
Mettons tout de suite fin aux idées reçues: cette escouade n’a strictement rien à voir avec celle des années précédentes, qui était moquée pour sa tendance à mouiller la culotte dès lors qu’un certain LeBron James leur faisait face.
La première chose qui saute aux yeux avec les Raptors, c’est qu’ils sont de très loin l’équipe la plus expérimentée des 16 qualifiées en playoffs.
Juste pour que vous réalisiez, prenons un 5 ultra schématique avec Ibaka et Gasol à l’intérieur. Savez-vous combien de « capes » en playoffs ont ces 5 joueurs ?
Oui, cela fait 442. Flippant. A titre de comparaison, Philadelphie passe à peine les 150, dont 103 pour le seul JJ Redick…
En outre, dans ce 5, vous avez trois titres de défenseur de l’année (un pour Gasol, deux pour Leonard), un joueur qui a été à un cheveu de l’avoir (Ibaka, qui a fini 3e derrière LeBron James et… Marc Gasol) et surtout un joueur calibre MVP en la personne de Kawhi Leonard.
Pour terminer sur cet aspect expérience, ces cinq joueurs cumulent 56 saisons dans la ligue. Green et Leonard ont été au bout avec San Antonio. Ibaka a été en finale avec le trio Westbrook-Harden-Durant. Enfin, Marc Gasol et Kyle Lowry ont tous les deux été en finale de conférence.
Si ce facteur là est toujours à relativiser (on l’a vu l’an passé face à Boston quand ce sont les vétérans qui ont fait des erreurs de rookie), l’écart est tellement immense entre les deux formations qu’il est impossible de ne pas l’évoquer.
Passé ce côté expérience, parlons de la plus grande force de cette équipe, à savoir la défense.
Sur la saison régulière, si l’on prend le segment après l’arrivée de Marc Gasol, les Raptors ont la 3e défense de la ligue.
Au delà de ça, ce qui rend l’équation insoluble quand on fait face à Toronto, c’est que depuis l’échange précité, ils peuvent jouer absolument tous les types de défense possibles et imaginables. Ils disposent ainsi d’un set fait pour switcher avec Lowry-Green-Leonard-Siakam-Ibaka mais peuvent tout à fait défendre de manière très classique (en drop) avec Marc Gasol en pivot. sans que cela n’ait tellement d’incidence sur leur attaque, Gasol servant de hub poste haut et Ibaka de poseur d’écran et de menace sur le dunker spot.
Côté attaque, même si on distingue assez nettement un mode avec/sans Leonard (chose qu’on peut critiquer) il n’en reste pas moins que ça marche très très bien: que ce soit sur l’ensemble de la saison ou la période avec Marc Gasol, les Raptors sont la 5e attaque de la ligue.
De plus, si on pouvait légitimement nourrir des doutes sur la légitimité de Pascal Siakam en 2e option offensive sur une configuration playoffs, ils ont été en partie dissipés lors du premier tour. Attention néanmoins à l’aspect mental: contre le Magic, Toronto avait beaucoup de marge. Contre Philadelphie, il y en aura beaucoup moins. A voir notamment s’il continue d’être adroit derrière l’arc, chose qui peut être une des clés de la série.
Quoi qu’il en soit, même si cette équipe aura peut-être du mal à véritablement imposer son jeu offensif, elle aura toujours une solution: si Leonard n’est pas adroit, sa création collective pourra compenser. Si le collectif bégaie, le finals MVP 2014 mettra les tirs dont ils ont besoin. Si rien ne marche, leur défense les maintiendra toujours à portée de tir.
S’agissant de Philadelphie, étant donné que l’équipe n’a pas changé et qu’elle fait toujours les mêmes erreurs, je vous renvoie à la preview de la première série, où vous trouverez une description point par point.
Après avoir étudié les forces des deux adversaires, tournons-nous vers leurs faiblesses et sur la question de comment ils peuvent en tirer parti.
Quels peuvent être les points chauds de cette confrontation ?
Quatre points se détachent ici avec une particulière acuité:
Le premier concerne évidemment les bancs. D’un côté vous avez une escouade des Raptors qui a de grosses limites entre l’adresse à 3 pts de Serge Ibaka voire Norman Powell il y a quand même une sacrée différence avec celui de Philadelphie, qui lui est tout simplement apocalyptique..
Globalement, si le banc de Toronto a des défauts, cela reste des joueurs qu’il est tout à fait possible de laisser sur le terrain en playoffs. Si leur apport sera limité en attaque, au moins ne seront-ils pas pénalisants de l’autre côté du terrain.
Philadelphie, à l’inverse (et c’est là l’énorme limite de cette équipe) n’a aucun joueur dans son effectif qui soit digne de fouler le parquet sur une série de playoffs.
TJ McConnell est un tueur de spacing et une cible très facile en défense. Boban Marjanovic n’est d’aucune utilité excepté quand il est adroit (ce qui n’est même pas forcément rentable). Jonathon Simmons est un cancer ambulant, tout comme James Ennis. Jonah Bolden est trop vert. Mike Scott est un mauvais défenseur et n’est pas adroit. Quant à Zhaire Smith, Brett Brown ayant refusé catégoriquement de le faire jouer au tour précédent, il n’y a a priori aucune chance de le voir ne serait-ce qu’en tenue… et même en admettant qu’il joue, gagner une série de playoffs à six n’est pas du domaine du possible. Alors à cinq…
Passons à ce qui peut être l’aspect le plus douloureux pour nous: Gasol face à Embiid.
Nombreux sont ceux à ne pas y croire sur la longueur d’une série.. et ils se plantent lourdement.
Reposons simplement les choses.
Marc Gasol est un défenseur d’exception, doté d’un QI défensif très élevé. Il sait parfaitement défendre au poste bas et n’a aucun problème avec le défi physique.
En outre, il s’agit d’un géant extrêmement massif de 2″16 pour 120kg. Autant dire qu’il est tout à fait inutile d’essayer de simplement l’enfoncer, vous n’y arriverez pas. Vous pouvez toujours tenter de pousser un mur à deux mains, même si vous vous appelez Gregor Clegane, vous n’y arriverez pas.
Or justement, le plus gros défaut d’Embiid, c’est qu’il se contente beaucoup trop souvent de tenter d’enfoncer son adversaire.. et quand il n’y arrive pas, il a une forte tendance à se frustrer et à faire n’importe quoi (au hasard: envoyer 3 briques d’affilée à longue distance).
De là à dire que cette série peut virer au drame, il y a quand même un pas que je ne franchirai pas. Néanmoins attention car c’est une vraie possibilité et in fine, tout dépendra de ce qu’aura préparé Brett Brown pour cette série.
On poursuit avec la problématique du spacing.
Des deux côtés, il sera difficile de proposer des lineups avec plus que 3 floor spacers de qualité. Pour beaucoup de joueurs, cette série risque d’être un révélateur de ce qu’ils ont vraiment dans le ventre sur ce plan.
De manière générale, pour reprendre une analyse très juste qui était exposée dans le podcast l’Echo des Parquets (que je vous invite à écouter), si votre spacing est mauvais, cela va largement diminuer l’impact de vos points forts. A l’inverse, s’il est bon, vos faiblesses se verront beaucoup moins, ne serait-ce que parce que vous aurez toujours la possibilité d’avoir un soir où l’adresse est élevée et vous permet de gagner uniquement là dessus.
Cette analyse se vérifie à même à l’échelle individuelle: on ne compte plus les joueurs ont fait carrière en jouant très au dessus de leur niveau uniquement grâce à qualité de leur shoot.
Si l’on applique cela à la série, le moins qu’on puisse dire est que cela laisse présager une série assez moche sur le plan offensif, avec des défenses qui blindent la raquette et un mano a mano en règle entre Butler/Embiid et Leonard/Siakam.
Mon dernier point est justement la différence entre les deux défenses.
Philadelphie est une équipe qui a la fâcheuse habitude de perdre énormément de ballons. Face à une équipe qui regorge de profils physiques extrêmement longs, il va falloir protéger la balle au maximum.. chose que jusqu’à présent les 76ers n’ont jamais su faire.
Sur bien des aspects, les Raptors ressemblent à une véritable nightmare matchup pour notre équipe.
Pouvons-nous réaliser l’exploit ?
La grande force de Philadelphie est d’avoir la possibilité de forcer le jeu tout au long d’une rencontre grâce au talent de ses stars.
Néanmoins, personne ne gagne de série avec seulement 5 joueurs valables et face à une défense qui va leur faire perdre des tonnes de ballons, on voit mal comment cela pourrait suffire à prendre plus d’un match.
Pronostic: Toronto Raptors 4 – 1 Philadelphia 76ers
]]>Du côté de Philadelphie, les fans auront eu plus que leur content de péripéties : Zhaire Smith blessé pour plusieurs mois, un premier gros échange afin de ramener Jimmy Butler en Pennsylvanie, un second pour faire venir Tobias Harris, une foule de petites blessures, un banc catastrophique…
Pour résumer la situation, il suffit de compter le nombre de joueurs qui auront porté le maillot étoilé cette année : 26.
Tout est dit.
Plutôt que de vous proposer une espèce de preview policée remplie de blabla comme vous en verrez partout, nous vous proposons un petit cheminement intellectuel jusqu’à un pronostic.
Ainsi, pour tenter de déterminer l’issue de la série, nous reprendrons la pensée de Sun Tzu: « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu teconnais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. «
La première question est donc la suivante: qui est notre ennemi ?
Bon, on ne va pas se le cacher, les Nets, en dépit de leur qualification en playoffs, restent une équipe faible voire très faible.
Simple constat: contre les équipes qualifiées en playoffs, les hommes de Kenny Atkinson n’ont remporté que 15 victoires, dont 4 contre Detroit et Orlando (LOL..) et 3 en toute fin de saison contre des équipes qui n’avaient plus rien à jouer et ont largement fait tourner (Celtics, Bucks et Pacers).. ce qui ne nous fait donc qu’un bilan ajusté de 8 victoires. Pas fameux.
Passons.
Tout au long de l’année, Kenny Atkinson a pu compter sur une vraie continuité par rapport à l’an dernier avec un roster identique et quelques blessures mais pas trop. Sur ce plan, il fut même béni des dieux puisque Caris LeVert, malgré une chute terrible, a pu revenir assez miraculeusement au bout de quelques mois au lieu d’être out pour toute la saison.
Malheureusement, ce dernier a beaucoup de mal à revenir au niveau qui était le sien au début de saison et qui en faisait le favori pour le trophée de MIP. Pour information: des 19 points de moyenne à 56% aux tirs réels d’avant sa blessure, il est tombé à 11 points à 48%. Compliqué, d’autant plus qu’au delà de ça on sent vraiment qu’il a du mal à retrouver ses sensations.
Comment les Nets ont-ils bien pu aller en playoffs en dépit de cela ?
Trois choses.
Tout d’abord, un coaching de grande qualité; une utilisation très judicieuse de l’effectif, qui a permis de maximiser ce dernier tout au long de la saison et d’ainsi compenser la – disons-le – très forte pénurie de talent.
Le deuxième point, qui est assez évident, est la faiblesse assez dramatique de la Conférence Est. Désolé, mais voir une lutte entre Brooklyn, Orlando, Charlotte, Miami et Detroit pour aller en playoffs, ça faisait plus mal au cœur qu’autre chose sachant que de l’autre côté les Kings et les Lakers l’équipe de LeBron James sont restés sur le carreau.
Le dernier point est d’ordre défensif.
Sur le papier, l’effectif des Nets ne paye absolument pas de mine. Il est même riche en joueurs qui peuvent s’avérer être des proies très faciles une fois en playoffs.
Toujours est-il que depuis le All-Star Break, force est de reconnaître que les mecs ont réussi, à force de discipline et d’effort, à couper les vivres à tous leurs adversaires. Résultat: 4e défense de la ligue, avec environ 107 points encaissés pour 100 possessions.
Comme quoi, même quand on ne dispose d’aucun fort défenseur mais qu’on a un coach et de l’envie..
Juste, pour ceux qui en sont encore à dire que Jarrett Allen est un énorme défenseur, petit cadeau made in BBallIndex.com.
Sympa pour dévier les drives, ça oui. Grand défenseur pour autant ? Oh que non.
Pour en revenir à l’étude de cette très bonne défense des Nets, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de l’imaginer viable sur une série de playoffs.
La raison en est simple: sur une configuration de saison régulière, avec l’enchaînement des matchs, la discipline peut vous emmener très haut, surtout avec une défense en ultra deep drop comme l’est celle de Brooklyn. « » »Il suffit » » » d’être attentif, de suivre le gameplan et d’espérer que l’adversaire ne soit pas trop en réussite.
Sur un setting playoffs, face à des attaquants beaucoup plus forts, qui vont forcer des switchs, si vos joueurs sont des cibles ambulantes, vos chances d’exploser deviennent pour le moins considérables.
Partant, face à une attaque aussi forte que celle de Philadelphie, le moins qu’on puisse dire est que cela sent assez fortement le roussi pour les hommes de Kenny Atkinson.
Poursuivons.
Globalement, la grande qualité de ce roster, c’est d’avoir pu bénéficier d’une vraie continuité dans le travail avec un roster identique et quelques blessures mais pas trop. Sur ce plan, il auront même été béni des dieux puisque Caris LeVert, malgré une chute terrible, a pu revenir au bout de quelques mois au lieu d’être out pour toute la saison.
Seule petite alerte : ce dernier a beaucoup de mal à revenir au niveau qui était le sien au début de saison et qui en faisait le favori pour le trophée de MIP. Pour information, des 20 points à 56 TS%, il a fini avec 10 points à 48 TS%. Compliqué.. d’autant plus qu’il s’agit théoriquement de la 1ere option offensive new-yorkaise…
Côté terrain, Brooklyn est une équipe au jeu offensif assez pauvre.
Pour indication, voici leurs répartitions sur les plays les plus intéressants.
Sur le terrain, cela se traduit par une sur-utilisation du pick and roll, avec soit des séquences qui se finissent soit avec un layup/dunk ou un alley oop soit le ballon est ressorti pour un shooteur derrière l’arc.
Malheureusement, ça ne marche pas très fort puisque depuis le All-Star Break, les Nets sont la 27e attaque de la ligue. Sur l’ensemble de la saison, ce n’est guère mieux puisqu’ils ne pointent qu’à la 19e place.
Sur le plan individuel, il n’est pas exagéré de dire que l’attaque reposait entièrement sur les décalages créés par Russell et l’efficacité d’Harris. L’ennui, c’est que quand on regarde les deux faces (volume et efficacité) de ces deux joueurs, l’un a une efficacité douteuse (53 TS%) et l’autre a un volume assez réduit (14 ppg)
La solution pour battre ces Nets est dès lors assez évidente: il faut les pourrir à l’intérieur et bloquer Russell.
Ça tombe bien, les 76ers ont parfaitement les armes pour y arriver.
Pour une fois, nous allons très peu parler analytics. La raison en est fort simple: le front office ayant fait deux transferts de grande envergure, il est pour le moins hasardeux (excepté sur certains points) de prendre en compte des échantillons aussi réduits.
Commençons avec notre plus grande force, qui est le talent de notre 5 majeur.
Inutile de s’éterniser: cette année, nous avons le meilleur 5 de la ligue avec un net rating de 17,6.
De manière générale, le ceiling offensif de cette escouade fait peur à tout le monde et il y a de quoi : coller quasiment 120 points pour 100 possessions quand on n’a joué qu’une grosse vingtaine de matchs ensemble, c’est plutôt pas mal.
Cela fait d’autant plus peur qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer pour que l’attaque déroule complètement: Ben Simmons doit arrêter de perdre la balle une fois sur 4 en transition et doit devenir un meilleur roll man, le mouvement sans ballon autour des post-ups d’Embiid fait encore largement défaut, Jimmy Butler doit retrouver de l’adresse, Tobias Harris doit élever son niveau en défense. En bref, autant de scories qui devraient être résorbées d’ici à l’année prochaine.
Toujours est-il qu’un 5 aussi performant, en playoffs, ça peut vous emmener très très loin. Demandez aux Warriors.
Dernier point, et non des moindres: comme exposé plus haut, il va falloir démolir les Nets à l’intérieur.
Manque de bol pour eux, non seulement nous disposons de l’arme atomique en la matière, mais en prime nous avons une litanie de créateurs secondaires qui peuvent tous aller punir et exploiter les espaces créés par Embiid.
Passons à l’examen de nos faiblesses.
A l’instar des champions en titre, c’est du côté du banc que le bât blesse.
Comme cela a pu être expliqué à de nombreuses reprises par la petite communauté des fans des 76ers, nous allons devoir composer avec l’un des pires bancs de la ligue, qui est de loin le plus mauvais des 16 équipes qualifiées en playoffs.
Comment se fesse ?
Certes, nous avons un Brett Brown qui fait absolument n’importe quoi avec ses rotations et privilégie clairement ses protégés. Pour vous dire, lors du match contre Portland où nous ne prenions pas un rebond, il est venu nous expliquer qu’il a fait rentrer Amir Johnson (!!!) pour régler le problème.
Résultat : nous allons nous retrouver avec TJ McConnell et Amir Johnson sur le terrain au lieu de Zhaire Smith et Jonah Bolden.
Certes, rien ne dit qu’ils seraient bien meilleurs (quoique…), mais étant donnés qu’ils ne pourront pas être pires (compliqué en même temps) et que nous ne gagnerons pas le titre cette année, autant leur donner leur chance et leur faire engranger de l’expérience…
Tant pis.
En dépit de cela, il faut bien reconnaître que l’ami Brown est loin d’avoir le banc des Clippers. Loin, très loin de là. Au point que nous fans en étions réduits à nous enflammer sur les « « « flashs » » » qu’a pu proposer James Ennis sur la fin de saison (Spoilers : cela reste un joueur de G-League et un défenseur catastrophique).
A l’évidence, nous n’avons personne dans l’effectif qui ait le niveau pour jouer en playoffs à l’exception de Mike Scott, qui demeure problématique en ce qu’il est un défenseur limité.
La défense, ce fut justement l’autre talon d’Achille de cette équipe en saison régulière.
Évidemment, le chantier est grand, vu que l’équipe qui a été 3e défense de la ligue l’an passé n’est plus.
Malheureusement, avoir un banc en papier mâché se paie des deux côtés du ballon.
Quand il est sur le terrain, le 5 majeur encaisse environ 100 points pour 100 possessions, ce qui est excellent.
Problème : à cause de ce satané banc, les 76ers n’ont que la 16e défense de la ligue.. avec une moyenne à 110…
Pour faire simple, dès que Joel Embiid sort, vu qu’il n’y a plus Robert Covington pour colmater toutes les brèches, l’équipe n’est plus capable de défendre. Or vu qu’il se pourrait que l’ex Jay-Hawk manque le Game 1… attention.
Fort heureusement, vu qu’en playoffs les titulaires jouent 38 minutes en moyenne (souvent beaucoup plus), la problématique du banc se posera moins.
Côté terrain, les 76ers avaient deux grosses difficultés: défendre le périmètre et gérer les switchs générés par un stretch 5.
Pour la série qui nous intéresse, seule la première risque de véritablement poser problème, à cause de nos chers amis Russell et LeVert.
Il est très probable que ce soit un problème qui disparaisse maintenant que nous sommes en playoffs.
Deux raisons à cela : d’une part Butler va (normalement) enfin se sortir les doigts du cul et arrêter de passer paresseusement sous l’écran de manière systématique. D’autre part les Nets vont devoir faire très attention au piège redoutable que pourrait constituer la présence de Zhaire Smith si Brett Brown décidait de le lancer dans la bataille.
En effet, D’Angelo Russell est un bon joueur, mais avec des limites assez criantes en termes de création, que ce soit pour lui-même ou pour autrui. Or ici, toutes les conditions semblent réunies pour faire de ses premiers playoffs un véritable enfer: d’un côté une forte pression sur les épaules en tant que seule et unique menace offensive crédible et de l’autre une pression défensive tout aussi forte si Jimmy Butler et/ou Zhaire Smith et/ou Ben Simmons décident de lui pourrir la vie.
Au final, le point chaud de la série sera incontestablement la capacité des new-yorkais à marquer suffisamment pour rester en vie. Et perso, confier ma vie à un volume scorer à l’efficacité médiocre sur une série de playoffs face à 3 mecs qui ont soit le niveau soit le potentiel de All-Defensive teamers… non. Merci mais non merci.
C’est déjà une belle réussite en soi pour les Nets d’être en playoffs, mais malheureusement la série risque d’être très très longue pour eux étant donné le gros écart de niveau couplé au manque de menaces offensives qui soient legit face à une aussi grosse équipe.
Sur le résultat final, si l’on peut hésiter entre sweep et gentleman sweep, le pronostic de l’auteur de ces lignes ne fait guère de doutes. #SortezLesBalais
Pronostic: Philadelphia 76ers 4 – 0 Brooklyn Nets
]]>Privés de Gordon Hayward depuis le début de la saison, les Celtics ont également subi les pertes de Daniel Theis et surtout de Kyrie Irving en fin de saison. Par effet domino, les hommes de Brad Stevens se sont donc retrouvés à faire jouer Shane Larkin, Semi Ojeleye et à augmenter de manière significative le temps de jeu de leurs titulaires.
Les Celtics arrivent donc avec seulement deux jours de repos contre une semaine pour les 76ers, sachant que les deux séries ont été âprement disputées avec des coups qui ont fusé de toutes parts.
Côté Sixers, comme cela l’a été très justement souligné par certains observateurs avertis, le Heat a constitué une initiation parfaite pour les jeunes joueurs que sont Simmons, Embiid, Saric et compagnie. Comme les Celtics, le Heat était dirigé par un coach élite, qui a su créer une équipe extrêmement soudée et appliquée. Comme Brad Stevens, Erik Spoelstra a fait bien plus que relever le gant cette saison en jouant habilement avec les différents profils de joueurs qui composent l’effectif assez dense dont il a pu bénéficier.
Très clairement, l’intensité physique extrêmement élevée et les quatre matchs extrêmement serrés ont été riches en enseignements pour Brett Brown et ses ouailles, qui ont en plus pu bénéficier d’une semaine de repos réparateur après une saison régulière harassante.
1) Les dynamiques en présence
Grâce à leur superbe collectif et au génie de leur coach, les Celtics ont réussi à arracher la victoire des immenses mains de Giannis Antetokounmpo et ses amis albatros. Même si ce fut moche, voire même très très moche par moments, les joueurs de Bean Town ont réussi là un bel exploit en réussissant, avec une équipe uniquement composée de role players, à sortir l’équipe d’un joueur top 10 NBA, qui possédait les 2 meilleurs joueurs de la série dans ses rangs et concentrait 10x plus de talent brut.
On ne manquera pas de s’incliner devant la superbe performance d’Al Horford au Game 7 et sa régularité sur toute la série.
Malgré tout, il faut aussi remettre certaines choses en place: les Bucks ont produit une bouillie de basket avec une attaque assez statique (259 passes par match seulement contre 330 pour les Celtics), qui a vécu grâce aux exploits du Greek Freak et de Khris Middleton.. et péri avec eux.
La série qui approche opposera les deux équipes qui ont fait le plus de passes par match parmi toutes les équipes qualifiées en playoffs (332 pour les Sixers contre 330 pour les Celtics). Deux équipes extrêmement joueuses et appliquées, qui allient savamment l’expérience de vétérans comme Horford et Redick au talent brut de leurs jeunes joueurs, Simmons, Embiid et Brown en tête.
Du côté des coachs il n’y a pas grand chose à dire: Brad Stevens a coaché comme à son habitude. La seule différence c’est qu’en général il y a un individu un minimum compétent assis sur le banc adverse qui est chargé de contrer ses plans. Or sur le banc des Bucks, on a surtout vu un ersatz blanc de Tyronn Lue.
Côté Sixers Brett Brown a parfaitement joué le coup face au Heat d’un Spoelstra qui a fait ce qu’il a pu: ce qui était le plus sensé et avait le plus de chances de mener son équipe à la victoire mais faute de talent brut et faute de Whiteside, l’entreprise s’est très vite avérée irréalisable.
2) Les matchups clés
Difficile de trancher sur ce point parce que les possibilités sont nombreuses: bloquer Embiid, la défense sur Simmons, le rebond, la réussite au tir des Celtics, la défense en transition, etc… du coup je vais procéder à une analyse globale.
Joel Embiid est l’un des deux seuls joueurs qui actuellement en NBA ont le pouvoir de repousser l’attaque adverse hors de la restricted area (et donc presque par ricochet des corners). L’autre pivot concerné n’étant autre que Rudy Gobert, l’on se doit de tirer les enseignements de la série remportée par Rudy et sa bande sur le Thunder.
Cette série s’est justement avérée très riche en enseignements: OKC, repoussé hors de la restricted area, est tombé dans le piège du mid-range, ce qui n’a évidemment pas été rentable et a fini par les précipiter dans l’abîme du hero ball.
La différence ici est que ces Celtics, contrairement au Thunder, sont coachés et même très bien coachés. De plus, ils n’ont de toute façon pas les joueurs pour ne serait-ce qu’envisager de tenter leur chance au jeu du hero-ball. On peut partir sur le postulat qu’ils resteront appliqués quoi qu’il arrive, même si les shoots ne rentrent pas.
Le problème reste néanmoins le même pour Brad Stevens: comment gagner sans avoir une réussite correcte dans la restricted area ?
La solution la plus évidente consisterait à tout faire pour sortir le camerounais de la raquette. Or le coeur du problème est là et semble insoluble pour les Celtics: s’ils veulent obliger Embiid à sortir, ils devront shooter avec pas mal de réussite… ce qui requiert des shooteurs, qu’ils soient réguliers ou même de série. Or les Celtics n’ont qu’un seul joueur de ce type en la personne de Jayson Tatum… Sachant que ce dernier n’a shooté qu’à 30% derrière l’arc face à la très faible défense des Bucks. De plus, excepté le dernier n°3 de la draft, toujours face aux Bucks, seul Marcus Morris est parvenu à tirer son épingle du jeu sur ce plan là.
Contre une défense élite comme celle des Sixers, on ne peut que conclure que cela risque d’être très très très compliqué pour les Celtics de scorer suffisamment pour se donner une chance de gagner, d’autant plus si la différence se fait en fin de match: comme on a pu le voir contre le Heat les hommes de Brett Brown, Embiid en tête, ont montré être capables de runs défensifs impressionnants et les probabilités que l’on revoie des périodes de 4,5 voire 6 minutes sans encaisser de points ou très peu sont assez élevées.
On en termine avec deux derniers éléments clés: le rebond et la capacité à scorer quand l’adresse longue distance n’est pas au rendez vous.
Côté rebond, on ne peut pas vraiment se fier aux stats des Celtics qui ont joué une équipe absolument catastrophique dans ce secteur. La stat de saison régulière n’a pas grand intérêt non plus: Boston était une équipe moyenne sans plus de ce côté. Côté Philadelphie en revanche, même si Whiteside a été fantomatique l’on ne peut pas passer à côté de l’énorme performance des Sixers: presque 30% de rebonds offensifs (meilleure équipe des playoffs) et 55% de rebonds sécurisés (2e meilleure équipe des playoffs derrière les Warriors), le tout avec l’absence de Joel Embiid à compenser. A voir ce que cela donnera contre l’armée verte mais tous les voyants sont justement au vert.
Maintenant mettons les équipes sur un pied d’égalité: si l’adresse n’est pas là, qui gagne ?
On l’a vu contre le Heat, si les tirs extérieurs persistent à ricocher sur l’arceau, l’utilisation de fixations poste bas pour Joel Embiid permet de beaucoup de situations compliquées. Si besoin est, Ben Simmons a la capacité de forcer le verrou en pénétration grâce à sa puissance et à son toucher près du cercle.
Côté Celtics on en revient au début du problème: si Jayson Tatum a tout d’un futur grand, on a vu sur ce début de playoffs que le costume est encore trop grand pour lui. Même s’il est quasi certain que ledit costume lui ira comme un gant assez vite, cela semble vraiment trop court pour cette année, pour lui comme pour Jaylen Brown d’ailleurs. Globalement, Boston pourrait payer cash son manque de joueurs capables de jouer leur 1 contre 1 et de forcer le verrou défensif adverse dans des situations où leur adresse extérieure les abandonne.
3) Le facteurs X
Là aussi plusieurs choix possibles mais au vu du nombre de blessés majeurs, de la fatigue de la dernière série et de la difficulté de celle qui s’annonce, on peut envisager la possibilité que les Celtics se disent à un moment que leurs playoffs sont déjà un succès avec la victoire remportée au premier tour, qu’ils n’iront de toute façon pas plus loin, même en se battant jusqu’au bout et que l’important au final est de revenir fort l’année prochaine en ayant fait engranger le maximum d’expérience à leurs jeunes pousses.
Bien évidemment, il ne faut surtout pas sous-estimer ces Celtics qui ont fait preuve d’une détermination sans faille face aux Bucks, mais ils restent humains et comme tout humain ils peuvent très bien arriver à saturation s’ils voient que l’énigme qu’ils doivent résoudre s’avère insoluble.
Attention aussi au plan de jeu défensif de Boston: qui pour défendre sur Ben Simmons ? Smart, Brown et Tatum sont des candidats crédibles mais quand le premier est (vraiment) trop petit, les deux autres manquent beaucoup trop de force brute. Par effet domino, il faudra aussi voir comment Stevens gérera le mismatch généré par ce choix défensif: comment éviter que Robert Covington ne fasse trop de dégâts ? Sur cette question je vous laisse explorer les possibilités évoquées par Malik dans son article coaching sur le sujet:
4) Le pronostic
Il est à la fois compliqué et facile de pronostiquer cette série, que ce soit au niveau du score ou du vainqueur.
Compliqué car il est malgré tout très difficile de gagner un match à l’extérieur en playoffs, a fortiori au TD Garden et que les 76ers vont devoir composer avec un public hyper hostile et une vraie ambiance de playoffs.
Malheureusement pour Bean Town, le pronostic en devient facile quand on prend en compte l’absence de Jaylen Brown au Game 1, on voit très difficilement comment les Celtics vont faire pour remporter ce match. J’invite les sceptiques à aller jeter un oeil au net rating des lineups des Celtics et à comparer entre celles où il est présent et où il ne l’est pas. L’écart est tout simplement stupéfiant.
Partant de là, on devine assez facilement que le point de tension de la série sera le Game 2. Si les Celtics gagnent, ils se donnent une chance de faire durer la série tout en sauvant d’ores et déjà l’honneur. Si les Sixers gagnent, le sweep sera chose quasi certaine.
Du côté des autres rédacteurs on est relativement cléments avec les Celtics avec un 4-2 pour Gajs et un 4-1 pour Rodi. Tous deux voient eux aussi une victoire de nos 76ers.
Pour ma part j’ai beaucoup hésité sur ce pronostic mais avec l’absence de Jaylen Brown au Game 1, déjà que j’avais du mal à voir comment Boston pouvait scorer suffisamment pour rendre cette série intéressante, j’arrive systématiquement à la conclusion que cette série se conclura par un sweep en faveur des 76ers.
Bonne série à tous et Trust the Process !
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