En effet, après avoir brillé (surtout pour certains…) lors de la Summer League de Las Vegas, ces 3 joueurs vont maintenant pouvoir se tourner vers la suite de leur intersaison avec pour objectif de se préparer à jouer un rôle important en saison régulière (et pourquoi pas en playoffs) pour les 76ers.
Penchons nous sur ces 3 joueurs séparément afin de tenter de définir ce qu’ils pourraient apporter à la franchise de Pennsylvanie à partir du mois d’octobre
SHAKE MILTON :
Alors que le roster des Sixers n’est peut-être pas encore totalement bouclé (coucou Korver), un gros problème de ball-handling persiste même après l’ajout de Raul Neto. Milton, un guard tout droit sorti de SMU, a montré quelques promesses lors de sa saison rookie mais fut contraint de rester un long moment à l’écart des parquets à cause d’une blessure à la main. Avec le départ de JJ Redick, il ne semble pas fou de penser que Shake Milton sera le 2 ou 3ème meilleur shooteur de périmètre la saison prochaine pour les Sixers. La simple idée de remplacer un des plus grands snipers de l’histoire par un joueur de seconde année est clairement très risqué mais Shake devrait être capable de faire un bond en avant lors de sa saison sophomore qui se profile à l’horizon.
Alors que le joueur est apparu 20 fois la saison passée avec les Sixers en tant que joueur de fond de banc, il a également joué 27 matchs avec les Delaware Blue Coats (G-league) où il jouissait d’un rôle de starter. Lors de ces 27 matchs, Milton a compilé un joli 25 points, 5 rebonds et 5 passes en 35 minutes de jeu le tout à 49% d’adresse globale (dont 37% du parking avec 6 tentatives/match)
La capacité du sophomore à driver vers le cercle avec ses deux mains fut remarquée lors de son passage par la case G-league. Bien qu’il ne soit pas un athlète explosif, il présente un talent indéniable quant à son habileté à utiliser son corps et sa longueur de la meilleure des manières pour atteindre l’arceau. Shake est un joueur qui ne refuse pas le contact comme en témoigne son très bon 27.5% de free throw rate en G-league cette saison. Un joueur qui est donc capable d’attaquer le cercle, de provoquer des fautes à un haut niveau et également d’utiliser sa longueur pour shooter par dessus son défenseur quand l’accès à l’arceau est bouché (en gros, Kevin Durant en plus fort…)
Évidemment, son manque d’explosivité risque de lui poser des problèmes du coté défensif (il a montré pas mal de limites de ce coté du terrain) mais l’optimisme peut être de mise quant à la capacité de Brett Brown à cacher ses défauts avec les nombreux défenseurs d’élite que possède la franchise.
On peut s’attendre à ce que Milton reçoive sa chance la saison prochaine en rotation de Ben Simmons. A lui de saisir cette opportunité et d’arriver à gérer l’arrivée de Raul Neto venu apporter de la concurrence sur son poste.
ZHAIRE SMITH :
Avec possiblement la saison rookie la plus folle qu’un joueur des Sixers n’ait jamais connu (et pourtant..), Zhaire Smith s’apprête à réellement débuter sa carrière NBA d’ici quelques mois. Ses capacités athlétiques hors du commun et son sens de la défense feront de lui une valeur sûre en sortie de banc pour les Sixers.
Le shoot est certainement la partie de son jeu qui peut le plus être remise en question. Cependant, sur les quelques minutes qu’il a pu passer sur un terrain la saison passée, le joueur a montré qu’il n’avait pas peur de prendre ces tirs (cela s’est confirmé lors de la Summer League avec plus ou moins de réussite) ce qui est déjà un premier point positif. Smith ne sera probablement jamais un joueur qui aura besoin du ballon dans les mains pour performer mais ses capacités de cut vers le cercle et de catch and shoot seront extrêmement précieuses pour les Sixers.
Défensivement, le sophomore est clairement prêt à contribuer dès à présent. Il est difficile de se rendre compte à quel point Zhaire est un athlète hors du commun et comment il arrive à combiner ses capacités athlétiques et son QI basket pour faire paraitre banales des actions défensives qui sont pourtant de très haut niveau. Nous avons déjà pu admirer sa capacité à passer au dessus ou sous les écrans et revenir sur son défenseur avec facilité mais également son habileté à contester les tirs sans faire de fautes.
Vitesse, réactivité, explosivité, QI basket et un sens prononcé pour la défense peuvent très rapidement faire de Zhaire Smith un défenseur d’élite à son poste en NBA. Si en plus de cela le joueur arrive à trouver sa place offensivement (ce qui passera nécessairement par une progression au shoot) alors il sera une pièce majeure du roster pour plusieurs années.
MATISSE THYBULLE :
Récemment récupéré à la draft par les Sixers, Matisse Thybulle devrait également pouvoir trouver sa place dans le roster la saison prochaine.
Comme Zhaire Smith, Thybulle possède des capacités physiques ainsi que des instincts très développés qui devraient le rendre assez rapidement précieux en défense pour les Sixers. Le joueur sort d’une saison du coté de Washington qui l’a vu poser des chiffres incroyables en ce qui concerne les contres et les interceptions. Il pourrait donc former, dès la saison prochaine, un duo de jeunes défenseurs en sortie de banc assez exceptionnel avec son pote Zhaire.
Mais comme pour Smith, la grande question autour de Thybulle reste de l’autre coté du terrain. Son ball-handling limité et son manque de créativité offensive couplé au fait qu’il soit déjà à un âge avancé (il a passé 4 ans à Washington) me fait clairement penser que son apport offensif ne sera jamais extraordinaire. Cependant, là où Thybulle pourrait être très utile pour les Sixers c’est tout simplement dans sa capacité à rentrer ses shoots extérieurs. La bonne nouvelle pour toute la fan base c’est qu’en 5 matchs de Summer League, le rookie a compilé pas moins de 39.3% aux tirs à trois points, le tout en 5.6 tentatives par match. Évidemment, il s’agit de rester prudent tant l’échantillon reste assez faible mais cela n’en est pas moins encourageant.
Si Matisse Thybulle arrive à répondre aux attentes quant à son shoot, il sera à coup sur un steal de la dernière draft et permettra encore une fois au Sixers de passer un cap supplémentaire.
]]>En effet, selon les projections annoncées en septembre, le salary cap pour la saison 2018-2019 devrait se situer autour des 101 millions de dollars. Ce montant est susceptible d’évoluer en fonction des revenus générés par la Ligue, d’ici au mois de juillet mais celui des émoluments auxquels pourra prétendre le King suivra alors une trajectoire analogue. Néanmoins, les 76ers ne jouissent pas actuellement de la marge nécessaire pour soumettre un contrat à hauteur de 35% du cap à l’ouverture de la free agency, soit 35,35 millions de dollars.
A ce jour, les Philadelphia 76ers ont 9 joueurs sous contrat pour le prochain exercice (Joel Embiid, Robert Covington, Ben Simmons, Markelle Fultz, Jerryd Bayless, Dario Saric, Furkan Korkmaz et Timothé Luwawu) pour un montant de 67,4 millions de dollars. Si Joel Embiid venait à être désigné MVP ou nommé au sein de la All-NBA First Team, il serait éligible au contrat super-max et ses émoluments passeraient automatiquement de 25,25 à 30,4 millions de dollars privant les 76ers de 5,05 millions de cap space. Par ailleurs, les 76ers disposent d’options d’équipe sur la saison 2018-2019 de Richaun Holmes et T.J McConnell à prix dérisoire, produits des contrats hinkiens, à 1,6 millions de dollars paraphés par les deux jeunes joueurs.
Avec ces 11 joueurs, la masse salariale des 76ers s’élèverait à 70,6 millions de dollars, soit près de 5 millions de dollars surnuméraires pour satisfaire aux exigences du quadruple MVP. Ceci, sans compter, que la franchise aux trois bannières a 97,9% de jouir de l’usufruit de deux choix du premier tour lors de la prochaine draft, celui des Lakers (11ème) et le leur (18ème). Un contrat garanti est afférent à chaque choix du premier tour, ainsi, l’échelle salariale des rookies prévoit des émoluments de 2,8 millions de dollars pour le 11ème choix et de 1,95 millions pour le 18ème, soit 4,75 millions de dollars de marge de manœuvre en moins si les 76ers n’en échangeaient aucun.
En levant les options de Richaun Holmes et T.J McConnell et en conservant leur deux choix du premier tour, les 76ers auraient 75,3 millions de dollars d’engagés pour le prochain exercice, ce qui leur laisserait une marge de manœuvre colossale de 25,7 millions de dollars, après avoir renoncé aux droits sur l’ensemble de leurs agents libres, en ces temps de raréfaction de la flexibilité salariale à disposition des bureaux exécutifs imprudents mais largement insuffisante pour atteindre les 35,35 millions de dollars du contrat max.
Dès lors, comment les 76ers peuvent-ils dégager les 9,65 millions de dollars nécessaires à la signature de Lebron James ?
Espérer un généreux rabais ?
S’il est une hypothèse à exclure, c’est assurément celle conduisant à un éventuel rabais de Lebron James. Dès le mois de décembre, Brian Windhorst écrivait : « Les équipes qui souhaiteront faire la cour à James en juillet devront planifier de disposer de la flexibilité de soumettre une offre au maximum. A ce jour, Lebron James n’a aucune intention d’accorder un rabais à la Kevin Durant à quelque équipe que ce soit, afin que ses partenaires puissent être payés ou l’effectif mieux construit ».
Ces velléités de percevoir le maximum ont par ailleurs été confirmées à maintes reprises par Lebron James et son entourage.
Utiliser la stretch provision sur Jerryd Bayless
Les 76ers peuvent dégager immédiatement 5,7 millions de dollars supplémentaires en utilisant la stretch provision sur le contrat de Jerryd Bayless prévoyant 8,5 millions de dollars pour le prochain exercice. La marge disponible s’élèverait alors à 31,4 millions de dollars, ce qui laisserait Lebron James à 4 millions de dollars du contrat auquel il aspire.
Echanger Jerryd Bayless avec un autre contrat / choix de draft
Concrètement, les Philadelphia 76ers ne parviendront pas à dégager la marge de manœuvre suffisante sans parvenir à se délester du contrat de Jerryd Bayless. Incapable de tenir son rang, sorti des rotations de Brett Brown, le combo guard est aujourd’hui un fardeau pour la franchise. Les franchises disposant du cap space suffisant et enclines à absorber les émoluments de l’ancien Buck ne seront pas légion. Pour parvenir à convaincre un bureau exécutif de réaliser un tel salary dump, sans envoyer en Pennsylvanie, de contrat, relèvera de la gageure et conduira inéluctablement le décisionnaire aux cols larges à se délester d’un asset.
Expurger le contrat de Bayless des finances de la franchise ramènerait les 76ers à 66,75 millions de dollars engagés pour le prochain exercice avec 12 joueurs sous contrat et deux choix du premier tour. Resterait alors à trouver 1,1 million de dollars supplémentaires pour atteindre le seuil du contrat max.
L’opération la plus directe afin d’y parvenir reste d’attacher au contrat de Bayless, un des deux choix du premier tour à disposition des Philadelphia 76ers, de préférence le leur. En cédant, le leur (actuellement projeté au 18ème rang de l’ordre de sélection), ils parviendraient à dégager la flexibilité nécessaire pour soumettre un contrat max mais conserveraient moins de 15 000 $ de cap space.
Avec une marge de manœuvre totalement annihilée par le contrat proposé à Lebron James, Bryan Colangelo serait bien inspiré de tenter de conserver ces choix du premier tour et le contrôle salarial sur quatre années qu’ils garantissent.
Les Philadelphia 76ers comptent dans leur effectif certains jeunes joueurs susceptibles de servir de monnaie d’échange destinée à convaincre les GM d’absorber le contrat de Bayless.
En l’espèce, le calcul s’avère moins aisé que ce qu’on pourrait espérer. En effet, si une équipe se retrouve à un moment donné avec moins de 12 joueurs sous contrat, elle s’expose à une pénalité pour roster incomplet (empty roster charge) équivalent au contrat minimum (soit 831 311 dollars). Autrement dit, si les 76ers parviennent à se délester du contrat de Jerryd Bayless en l’assortissant de celui d’un autre joueur, l’opération comptable à réaliser serait la suivante : (contrat de Bayless + contrat de n autres joueurs) – 831 311 $ x n.
Dès lors, un package Jerryd Bayless + un des joueurs suivants : Furkan Korkmaz (1,74 M$), Timothé Luwawu (1,54M$), Richaun Holmes (1,6 M$) ou T.J McConnell (1,6 M$) s’avérerait insuffisant pour quelques milliers de dollars.
Dès lors, Justin Anderson, 21ème choix de la draft 2015 dont la dernière année de son contrat rookie prévoit des émoluments de 2,5 millions de dollars pour la saison 2018-2019, fait figure de candidat idéal. Non seulement, son contrat est suffisamment replet pour permettre aux 76ers d’atteindre le seuil d’un contrat max mais en plus, il est un contrat expirant sur lequel, les décisionnaires pennsylvaniens n’ont plus le contrôle. Néanmoins, pour ces mêmes raisons, son attractivité sur le marché apparaît limitée et largement insuffisante au regard des efforts demandés vis-à-vis de la prise en charge des émoluments de Bayless. Avec quatre choix du second tour dans le prochain millésime les 76ers jouissent de solides arguments pour agrémenter un tel package mais il demeure improbable qu’une franchise rivale consente à sacrifier plus de 10 millions de dollars de cap space dès la cérémonie de la draft pour des choix du second tour aussi bien positionnés soient-ils dans l’ordre de sélection.
Là encore, avec un Lebron James dans l’effectif sous l’égide d’un contrat maximum, la question de la maîtrise des destinées salariales des joueurs sous contrat sera déterminante. Ainsi, Richaun Holmes, peu usité par Brett Brown, et dont le contrat hinkien arrive à échéance serait une concession plus aisément acceptable que le sacrifice de Luwawu ou Korkmaz. Mais quoi qu’il en soit, si c’est le sacrifice à consentir pour accueillir Lebron James alors le front office n’hésitera pas une seconde. Une telle opération n’aurait toutefois pas été utile s’il s’était montré prudent et moins prompt à offrir à Jerryd Bayless un contrat sur trois années.
Les opérations qui fonctionnent
Une mécanique autrement plus simple pour un Paul George dont le contrat maximum s’élèverait à 30,3 millions de dollars mais ce dernier n’a laissé filtrer aucune intention de rejoindre la Pennsylvanie cet été.
Pour peu que les aspirations de Lebron James à rejoindre Ben Simmons sur les rives du Delaware se concrétisent, les 76ers sont à quelques ajustements de satisfaire ses exigences salariales. Tant que Joel Embiid n’est pas désigné au sein de la All-NBA First Team…
]]>Huitièmes à l’Est, disposant d’une cohorte de choix de draft et soucieux de jouir d’une large marge de manœuvre salariale à l’ouverture de la prochaine free agency, les 76ers sont à la croisée des chemins. Néanmoins, les décisions qui seront prises lors de cette trade deadline pourrait déterminer quel sera le potentiel maximum de cette équipe. Ainsi, le spectre des options disponibles pour Bryan Colangelo est particulièrement large. Ce dernier peut chercher à renforcer une équipe à qui une première accession en post-season depuis la saison 2011-2012 tend les bras, préparer la free agency 2018 voire réaliser les deux objectifs simultanément.
Préparer l’été 2018
Avec potentiellement deux choix du premier tour lors de la draft 2018 ( le choix des Los Angeles Lakers, 9ème, et le leur, 15ème), les Philadelphia 76ers disposeraient de 26 millions de dollars de cap space cet été (sans compter les cap holds des UFA). Conséquent, ce montant ne serait pas suffisant pour proposer un contrat max (30%), sans compter que la blessure de DeMarcus Cousins renforce les chances de Joel Embiid d’être désigné au sein de la first All-NBA Team. Or si le camerounais venait à recevoir une telle distinction, il serait éligible au contrat « super max » et hériterait de 30% du salary cap, soit une augmentation de ses émoluments de plus de 5 millions de dollars (30.3 millions contre 25.2 millions de dollars) soit autant de marge de manœuvre en moins pour la franchise.
L’option la plus évidente afin de dégager davantage de cap space est de se séparer du contrat de Jerryd Bayless. En vertu du contrat paraphé à l’été 2016, le combo guard percevra quelque 8,6 millions de dollars en 2018-2019. L’histoire récente tend à mettre en exergue qu’il n’est pas nécessaire de mobiliser un choix du premier tour afin de se délester d’un tel contrat. D’autant plus que la franchise conserve la possibilité d’utiliser la stretch provision et d’étaler ses émoluments sur trois années. Alors le contrat de Bayless ne pèserait plus que pour 5,7 millions de dollars dans la masse salariale des 76ers. En optant pour une telle solution, les 76ers s’exposeraient davantage aux fourches caudines de la luxury tax lors des années à venir. Pis encore, les 76ers pourraient céder un asset (choix du premier tour, multiples choix du second tour, jeune joueur, etc…) afin de dégager une masse salariale qu’ils ne sont pas certains s’être en capacité d’utiliser l’été prochain. Se séparer d’assets afin de s’offrir de la marge de manœuvre salariale sans attendre de connaître les joueurs disposés à rejoindre la franchise est précisément la tactique adoptée par Vlade Divac lors du salary dump trade de Carl Landry, Jason Thompson et Nik Stauskas.
Les 76ers ne sont donc pas contraints de se délester du contrat de Bayless dès ce jeudi. Ils peuvent évaluer les offres et si aucune ne semble correspondre à leurs attentes, reporter l’éventuelle cession du combo guard à cet été. Néanmoins, il n’est pas sans intérêt d’anticiper et de se montrer proactif lors de cette trade deadline. Les franchises qui disposeront de cap space cet été ne seront pas légion, et à l’instar des Philadelphia 76ers sous l’égide de Sam Hinkie, elles sauront maximiser cet avantage à la table des négociations. A cet égard, un salary dump trade de Bayless pourrait s’avérer moins onéreux ce jeudi que cet été, eu égard à la possible raréfaction des équipes enclines à absorber des contrats en échange d’assets et de l’urgence à agir des Philadelphia 76ers.
Reste à déterminer ce qu’il conviendrait de céder pour s’offrir davantage de marge de manœuvre financière à l’ouverture de la prochaine free agency. Outre, le choix du premier tour des Lakers/Kings, les 76ers disposent de l’intégralité de leurs sélections dans le premier tour et de six choix du second tour supplémentaires lors des trois prochaines drafts. Bryan Colangelo peut également mobiliser certains de ses jeunes joueurs : Timothé Luwawu, Furkan Korkmaz, Justin Anderson, Richaun Holmes voire Anzejs Pasecniks.
Premier tour | Second tour | |
---|---|---|
2020 | - Choix des 76ers (1-14) - Choix du Thunder (21-30) | - Choix des 76ers - Choix des Hawks (31-55) ou des Celtics (56-60) - Choix des Knicks - Choix des Mavs |
2021 | - Choix des 76ers | - Choix le moins favorable entre celui des 76ers et celui des Rockets - Choix des Knicks - Choix des Nuggets |
2022 | - Choix des 76ers | - Choix des Raptors - Choix du Thunder (si les 76ers n'ont pas récupéré le choix du premier tour du Thunder en 2020) |
2023 | - Choix des 76ers | - Choix des 76ers - Choix le plus favorable entre ceux des Hawks, des Hornets et des Nets Choix du Thunder (si les 76ers n'ont pas récupéré le choix du premier tour du Thunder en 2020) |
2024 | - Choix des 76ers | - Choix des 76ers - Choix du Heat |
2025 | - Choix des 76ers | - Choix des 76ers |
Renforcer l’équipe pour cette fin de saison
Ces assets pourraient être mobilisés afin d’élargir le champ d’un salary dump trade de Bayless et ainsi contribuer à renforcer l’équipe pour les 31 matchs de saison régulière qu’il reste à disputer. A cet égard, les pistes menant à Tyreke Evans et Marco Belinelli sont de plus en plus insistantes. Evoluant loin des accessits pour les playoffs, les Grizzlies et les Hawks pourraient accepter d’absorber le contrat de Jerryd Bayless pour peu que son intégration à l’échange contribue à améliorer les assets qu’ils recevront pour leurs joueurs.
Tyreke Evans joue son meilleur basketball cette saison au sein d’une équipe de Memphis qui occupe les bas-fonds du classement. Le natif de Chester affiche une probante ligne de statistiques de 19,5 points, 5 rebonds, 5 passes, tout en maintenant ses pertes de balle à un niveau raisonnable et en affichant le meilleur TS% (56,3%) de sa carrière. Mieux, 46% de ses possessions sur demi-terrain résultent d’un pick and roll où il se montre particulièrement efficace. Un secteur où les déboires de Markelle Fultz ont rendu les 76ers remarquablement défaillants. En l’espèce, Tyreke Evans viendrait occuper un rôle que personne n’est capable de remplir et contribuerait à compenser une des principales faiblesses de cet effectif : l’absence de joueur capable de se créer son propre tir au sein de la seconde unit. Cette saison, seuls 30% des points inscrits par Tyreke Evans l’ont été à la suite d’une passe décisive. Ce qui le place dans le 98ème percentile.
Au-delà de la contrepartie à sacrifier, le risque d’un échange pour Tyreke Evans réside dans la volatilité de son efficience à trois points. S’il se montre si efficace cette saison et qu’il pourrait tenir le rôle initialement pensé pour Markelle Fultz, du joueur capable de scorer aux trois niveaux, c’est en raison de son probant pourcentage à trois points. Or durant le mois de janvier, il a shooté à 29%, un taux de réussite plus en rapport avec ses standards en carrière que les 41% qu’il affichait lors des trois mois précédents.
S’il venait à maintenir son niveau de jeu du début de saison, le ROY 2010, pourrait rapporter une, deux, trois victoires supplémentaires aux coéquipiers de Ben Simmons lors des 31 rencontres qu’il reste à disputer. En l’occurrence, c’est le nombre de succès qui différenciera les équipes qui disputeront la post-season et celles qui seront en vacances dès le mois d’avril. A cet égard, les quelques victoires supplémentaires que pourraient rapporter un Tyreke Evans influenceraient largement le bilan qui sera formulé par les médias de la saison des 76ers. Ce à quoi, un Bryan Colangelo sera sans nul double sensible.
Pour autant, la capacité d’une recrue à changer les perspectives immédiates de la franchise sont à nuancer. Avec Joel Embiid sur le parquet, les ouailles de Brett Brown affichent un bilan de 24 victoires pour 17 défaites, soit 58,5% de victoires. Autrement dit, quand Joel Embiid est disponible, les 76ers sont la troisième meilleure équipe à l’Est. Sans lui, les 76ers affichent un bilan de 2 victoires pour 8 revers, soit le plus mauvais bilan de la Ligue, bien loin derrière les Mavericks, les Kings et les Hawks…
Les données du problème n’ont guère évolué depuis le tip-off de la saison. Avec le camerounais, les 76ers sont une équipe redoutable. Sans lui, ils demeurent une équipe, largement inexpérimentée, sans illusion aucune de compétitivité. L’apport éventuel d’un Tyreke Evans est à apprécier dans ce contexte.
Céder un asset aussi valorisé au sein de la Ligue qu’un choix du premier pour la location d’un joueur pour une trentaine de rencontres produit peu de sens pour une équipe qui n’est pas un authentique candidat au titre. En dépit de la cohorte de picks à leur disposition, les Philadelphia 76ers ne font pas exception. Pour autant, une telle entreprise pourrait s’avérer vertueuse à plus long terme pour peu qu’on puisse répondre par l’affirmative aux deux questions suivantes.
Est-ce que la présence de Tyreke Evans contribuera à renforcer significativement les chances des Philadelphia 76ers de remporter un ou deux tours de playoffs ?
Est-ce que la participation des 76ers aux séries du mois de mai renforcera leur attractivité sur le marché des agents libres cet été ?
La position actuelle des 76ers, huitièmes à l’Est avec le même bilan que les Detroit Pistons ne donnent pas à lire correctement les chances de la franchise d’accéder à la post-season. Non seulement, Joel Embiid est désormais habilité à disputer les back-to-back mais les hommes de Brett Brown disposeront d’un calendrier bien plus favorable en cette fin de saison. Dès lors, les projections de 538 donnent aux 76ers, 88% de chances de disputer les PO. L’outil de Basketball Reference étant plus optimiste (89,9%).
Le recrutement d’un renfort ne pourrait alors influer sur les destinées de la franchise qu’à condition de magnifier sensiblement leurs résultats en playoffs afin d’accroître leur attractivité sur le marché. Mais là encore, le contexte ne plaide pas en faveur d’une telle issue.
Dans un contexte où toutes les franchises disposeraient des mêmes liquidités disponibles, la présence en PO et la compétitivité affichée seraient des arguments massues. Mais, cet été, les 76ers seront une des rares équipes disposant de cap space et de légitimes ambitions.
Est-ce que Tyreke Evans est un joueur que la franchise escompterait conserver au-delà de son contrat expirant ?
Le combo guard a signé un contrat d’un an pour 3,3 millions de dollars l’été dernier. Dès lors, son cap hold et le maximum que vous pouvez lui offrir en utilisant les non-bird rights sont identiques ; 120% des 3,3 millions de dollars, soit 3,95 millions. Autrement dit, pour signer Tyreke Evans cet été, il conviendra d’utiliser du cap space.
Renforcer l’équipe pour cette fin de saison tout en préparant l’avenir
Le plus intéressant pour les Philadelphia 76ers serait de disposer dès à présent d’une cible précise pour l’été et d’anticiper sur la free agency en agissant dès ce jeudi. Depuis la draft de Ben Simmons, le profil du complément idoine à l’australien est connu : un arrière redoutable défenseur et qui peut rentrer des tirs ouverts à longue distance. A cet égard, Avery Bradley, Kentavious Caldwell-Pope, Danny Green, sans compter Paul George, sont des patronymes qui circulent avec insistance autour de la franchise pennsylvanienne depuis que l’australien a serré la main d’Adam Silver en ouverture de la draft 2016.
En anticipant une signature de l’un de ces agents libres, les Philadelphia 76ers s’offriraient la possibilité d’évoluer au-dessus du salary cap cette intersaison et donc de resigner J.J Redick. Si le vétéran issu de Duke est un des liants majeurs de l’effectif actuel, une telle entreprise semble hasardeuse.
Les mouvements qu’entreprendront les 76ers lors des dix prochaines heures éclaireront la manière dont le bureau exécutif pennsylvanien valorise les succès immédiats par rapport à la flexibilité à plus longue échéance. Des joueurs de l’acabit de Tyreke Evans ou de Marco Belinelli combleront des manques manifestes pour cette fin de saison mais pour seulement 31 rencontres au prix du sacrifice de futurs assets.
L’exceptionnelle collection de choix de draft accumulée par Sam Hinkie lors de son mandat pourrait bien une nouvelle fois permettre à Bryan Colangelo de jouer sur les deux tableaux.
]]>« Robert Covington est une pièce de valeur pour cette organisation. Il est devenu le type de joueur que nous souhaitons conserver sur le long terme. Il mérite beaucoup de crédit pour ce qu’il a été capable de réaliser. Il s’est dévoué à la tâche afin de progresser et il est devenu un joueur très solide, d’un acabit particulièrement apprécié, celui des ailiers estampillés du label 3 & D wing ».
Non drafté à sa sortie de Tennessee State en 2013, Robert Covington est devenu un des meilleurs défenseurs extérieurs de la Ligue cette saison et tournait à 12.9 points, 6.5 rebonds, 1.9 interceptions et 1.5 passe par match cette saison tout en shootant à 39.9% dont 33.3% derrière la ligne à trois points.
Le numéro 33 des 76ers émarge au quatrième rang de toute la Ligue et à la première place pour son poste au « defensive real plus-minus » d’ESPN. Il se classe dans le top 10 des ailiers au « defensive win shares » et à la douzième position au « defensive box plus-minus ». Il domine la Ligue au nombre de « deflections » devant Draymond Green, John Wall, Ricky Rubio, Kyle Lowry, Jimmy Butler, Chris Paul et…T.J McConnell, tout en s’établissant au quatrième rang des meilleurs intercepteurs de la Ligue.
Cette saison, les Philadelphia 76ers concédaient 6.7 points de moins par 100 possessions lorsque Robert Covington était sur le parquet. Son vis-à-vis shootait à 41.9% de réussite, près de 4% de moins que ses moyennes en saison. Une statistique d’autant plus reluisante que Robert Covington a très largement été assigné sur le meilleur attaquant adverse qu’il s’agisse d’un ailier tel Jimmy Butler, d’un arrière comme James Harden ou d’un meneur de jeu de poche tel Isaiah Thomas.
Ces statistiques et les prestations de l’ailier des 76ers ont rencontré un écho retentissant au-delà des frontières de la Pennsylvanie. Kevin Pelton, l’analyste d’ESPN en fait un des deux meilleurs défenseurs à sa position.
S’il a démontré sa capacité à défendre dans le périmètre, mis en exergue sa lecture du jeu, ses réflexes, sa faculté à user de sa longueur et de sa vitesse de pieds et de mains, Robert Covington fut moins probant de l’autre côté du parquet où son apport fut fluctuant. La débauche d’énergie résultat de son assignation sur le meilleur attaquant adverse et quelques pépins physiques ont largement contribué à cette irrégularité. Il a shooté à 35.2% et à un tout aussi peu reluisant 28.7% derrière la ligne à trois points jusqu’en décembre, avant de se reprendre et de terminer la saison avec des moyennes de 15.1 points, 7.2 rebonds, 2.1 interceptions et 1.6 passe et des pourcentages de réussite plus conformes à son standing : 42.8% et 36.5% à trois points lors de ses 38 dernières apparitions.
Par ailleurs, Robert Covington a largement étoffé son arsenal offensif cette année, diversifiant sa panoplie au sein de la zone à deux points. S’il demeure limité quand il s’agit de conclure au cercle sur demi-terrain, l’ancien Viper ne se contente plus de dégainer à trois points sur catch and shoot ou après un dribble.
Année | Cuts (% de possessions) | FG% off cuts | FG% après deux dribbles | FG% à moins de 3m |
---|---|---|---|---|
2014-2015 | 4.1% | 77.4% | 37.5% | 46.4% |
2015-2016 | 3.5% | 52% | 28.1% | 48.2% |
2016-2017 | 7.4% | 58% | 50.0% | 51.6% |
Le 24 juin, les Philadelphia 76ers devront activer la team option dont ils disposent sur la dernière année du contrat hinkien paraphé par Robert Covington en novembre 2013. Ils pourront ensuite, dès le 1er juillet discuter d’une prolongation de contrat du cinquième plus prolifique shooteur à trois points de l’histoire de la franchise.
Joueur | Saisons | Matchs | Titularisations | Minutes | Minutes par match | 3 points tentés | 3 points réussis | Pourcentage à 3 points |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Allen Iverson | 12 | 722 | 717 | 29 879 | 41,4 | 2 864 | 885 | 31% |
Kyle Korver | 5 | 337 | 101 | 9 057 | 26,9 | 1 618 | 661 | 41% |
Andre Iguodala | 8 | 615 | 615 | 23 216 | 37,7 | 1 700 | 563 | 33% |
Hersey Hawkins | 5 | 403 | 403 | 14 533 | 36,1 | 1 172 | 476 | 41% |
Robert Covington | 3 | 204 | 165 | 5 978 | 29,3 | 1340 | 474 | 35,4% |
Lou Williams | 7 | 455 | 38 | 9 955 | 21,9 | 1 107 | 373 | 34% |
Hollis Thompson | 4 | 256 | 82 | 6 233 | 24,3 | 917 | 357 | 38,9% |
Dana Barros | 2 | 163 | 152 | 5 837 | 35,8 | 779 | 332 | 43% |
Jrue Holiday | 4 | 298 | 276 | 9 790 | 32,9 | 779 | 299 | 37% |
Aaron McKie | 8 | 536 | 182 | 13 721 | 25,6 | 842 | 295 | 35% |
Willie Green | 7 | 422 | 211 | 9 179 | 21,8 | 818 | 259 | 32% |
Nk Stauskas | 2 | 153 | 62 | 3 997 | 26,1 | 684 | 238 | 34,8% |
A lire :
La chronique, marronnier de Sixers-France : Que faire du cap space ? risque de connaître une palanquée de nouveaux épisodes cet été, tant la marge de manœuvre sous le salary cap demeure ample en dépit de l’avancement du processus de reconstruction. Avec Joel Embiid et Ben Simmons, les 76ers disposent des deux figures de proue susceptibles d’accroitre leur pouvoir de séduction auprès des principaux agents libres. Pour autant, une des manières d’utiliser le cap space disponible pourrait consister en l’accroissement des émoluments d’un joueur déjà sous contrat.
A ce stade du processus de reconstruction des 76ers, la gestion du salary cap va devenir cruciale. La date de la prolongation du contrat de Joel Embiid approche et s’il parvient à disputer plus de 31 matchs la saison prochaine, c’est un contrat maximum que paraphera le Camerounais à l’échéance de son contrat rookie. Celle de Ben Simmons adviendra deux ans plus tard.
Autrement dit, la fenêtre de tir des Philadelphia 76ers se réduit. D’ici deux ans, ils ne jouiront plus de l’exceptionnelle flexibilité salariale léguée par Sam Hinkie, afin d’accompagner au mieux, voire de suppléer, les deux figures nodales du processus de reconstruction. A cet égard, la capacité du bureau exécutif pennsylvanien à dénicher les lieutenants et role players complémentaires de leur duo de vedettes s’annonce déterminante pour leurs ambitions de titres.
Prototype du 3 & D, défenseur d’élite à sa position, capable de défendre 3 voire 4 positions, remarquablement complémentaire de Ben Simmons et de Joel Embiid, Robert Covington est le role player idoine aux côtés deux rookies.
Dénicher un talent de la trempe de Robert Covington et s’assurer ses services pour quatre années fut une des manœuvres à créditer au génie de Sam Hinkie. Les 76ers n’ont jamais pu bénéficier à plein des avantages de disposer d’un joueur au tel rapport qualité / prix tant ils évoluaient loin du seuil du salary cap et de l’accessibilité en post-season. Désormais, les 76ers vont devoir composer avec des émoluments à la hauteur de la contribution de Robert Covington à moins qu’ils ne se montrent créatifs et qu’ils parviennent à user de leur maitrise des arcanes du CBA et de leur singulière position vis-à-vis du cap space pour proposer à leur ailier un contrat dégressif.
Ainsi, s’ouvre une nouvelle fenêtre d’opportunité pour le décisionnaire de mobiliser dès à présent son cap space afin de servir ses intérêts à plus long terme. L’intérêt des contrats hinkiens était triple.
Structurés autour d’option d’équipe et d’émoluments non-garantis, ils assuraient à la franchise le contrôle sur les destinées des joueurs qui confirmaient leur potentiel, sans que ceux qui ne parvenaient pas à s’établir comme des joueurs NBA n’entravent la flexibilité salariale de l’organisation.
Structurés sur quatre années, les contrats hinkiens laissaient entrevoir au GM la possibilité de disposer de joueurs des plus appréciables (Robert Covington, T.J McConnell, Richaun Holmes…) à un tarif défiant toute concurrence, la sous-rémunération de ces joueurs par rapport à leur contribution effective sur le parquet offrant la possibilité au GM d’allouer son cap space sur d’autres investissements. En disposant des contrats hinkiens de Roco, T.J, Richaun et de Jerami Grant au lieu de contrats du type de ceux paraphés par Jerryd Bayless, Gerald Henderson et Sergio Rodriguez, Sam Hinkie s’est dégagé la flexibilité salariale qui lui a permis de conclure des salary dump trades dont le cas le plus emblématique est celui qui vaut aujourd’hui aux 76ers de compter dans leurs rangs Nik Stauskas (8ème choix de la draft 2014, le 3ème choix de la draft 2017 et le choix non protégé des Kings pour le millésime 2019).
La distorsion entre l’impact d’un détenteur d’un contrat hinkien tel Robert Covington sur la masse salariale et celui sur l’efficience sportive de l’équipe aurait pu conduire à la réalisation de trades particulièrement à l’avantage des 76ers. Que seraient aujourd’hui les Los Angeles Clippers s’ils étaient parvenus à implémenter à leur effectif des role players de la trempe de Robert Covington ?
Sam Hinkie n’a pas eu le loisir de profiter à plein des bénéfices ces contrats. Quand les 76ers seront compétitifs, Robert Covington percevra des émoluments à la hauteur de son talent. L’intérêt ultime de ces contrats étaient de laisser le champ ouvert pour une situation où les 76ers, redevenus compétitifs, auraient pu sécuriser l’acquisition d’une ou deux superstars via la draft, la free agency ou le marché des transferts tout en disposant de role players à la contribution substantielle mais à l’impact marginal sur les finances et donc sur la capacité du GM à renforcer l’équipe. Avec Ben Simmons et Joel Embiid, la première proposition est en passe d’être validée. Elle l’est trop tardivement pour que la seconde le soit.
Néanmoins, il existe encore une possibilité pour mettre à profit la singularité de la situation salariale des Philadelphia 76ers.
En effet, le 15 novembre, les Philadelphia 76ers seront habilités à soumettre à leur numéro 33 une proposition de renégociation / prolongation qui pourrait servir tant les aspirations à la sécurité financière de l’ancien de Tennessee State et les velléités des 76ers de réduire l’impact du nouveau contrat de leur protégé à mesure que leurs ambitions sportives s’accroîtront.
Dans le nouveau CBA, la durée d’un contrat soumis dans le cadre d’une renégociation / prolongation a été porté de 4 à 5 années. Autrement dit, les 76ers peuvent proposer une renégociation de la dernière année du contrat hinkien de Robert Covington puis lui soumettre un nouveau contrat de 4 ans.
Avec plus de 50 millions de dollars disponibles, les 76ers disposent d’une telle marge de manœuvre sous le salary cap qu’il n’est pas garanti, à l’instar de l’été dernier, qu’ils parviennent à convaincre leurs cibles de prendre leur argent. Plutôt que de chercher à convaincre pléthore d’agents libres de second rang, les 76ers auraient tout intérêt à optimiser leur engagement contractuel à l’endroit de Robert Covington en usant des arcanes du nouveau CBA et de leur singulière flexibilité financière.
Après une saison étincelante en défense qui fait suite à une saison où il s’était établi comme un des shooteurs à trois points les plus prolifiques, Robert Covington ne sera pas éligible à un contrat maximum mais peut prétendre à des émoluments que certains observateurs avisés estiment à 15 millions de dollars annuels. Nous utiliserons par la suite une telle base pour mettre en exergue les arguments en faveur d’une renégociation / prolongation dès le 15 novembre. Une telle démonstration pourra être appliquée quel que soit le montant du contrat qui pourrait être proposé à RoCo. Les effets d’une renégociation / prolongation seront moins saillants mais demeureront de même nature.
La première année de la prolongation de contrat (2018-2019) ne peut pas être inférieure de plus de 40% du montant de l’année renégociée (2017-2018). Il est ainsi impossible de soumettre une offre de contrat prévoyant 30 millions de dollars en 2017-2018 puis plus que 6 millions de dollars sur les quatre années suivantes.
En tablant sur une proposition de contrat de 15 millions de dollars annuels sur quatre années, voici ce que donnerait le contrat de Robert Covington en usant d’une renégociation / prolongation dégressive.
Année | Renégociation / Prolongation (contrat dégressif) | Prolongation |
---|---|---|
2017-2018 | 20 millions $ | 1.57 millions $ |
2018-2019 | 12 millions $ | 15 millions $ |
2019-2020 | 11.1 millions $ | 15 millions $ |
2020-2021 | 10.1 millions $ | 15 millions $ |
2021-2022 | 9.2 millions $ | 15 millions $ |
Total | 62,4 millions $ | 61,57 millions $ |
De telles propositions sont extrêmement rares. Et pour cause, quand une équipe dispose du cap space nécessaire pour une telle opération, elle priorise le recrutement de nouveaux éléments afin de se renforcer plutôt que l’augmentation immédiate des émoluments d’un joueur déjà présent dans l’effectif. Si les 76ers peuvent se permettre une telle innovation, c’est parce qu’une renégociation / prolongation du contrat de Robert Covington qui réduirait leur marge immédiate pour atténuer les effets de sa prolongation sur leur flexibilité salariale à moyen terme, n’aurait pas pour corolaire, la fin des ambitions de la franchise sur le marché des agents libres 2017, tout en augmentant leur capacité d’action pour les années suivantes. Les 76ers ont la possibilité de faire passer les émoluments 2017-2018 de Robert Covington des 1,57 millions de dollars de son contrat hinkien à 20 millions de dollars, tout en disposant encore de la marge suffisante pour offrir un contrat maximum.
Une telle proposition est une nouvelle fois un bon indicateur du niveau d’aversion au risque qu’on tolère.
Robert Covington peut légitiment écarter une telle proposition au motif qu’il pense être en situation d’obtenir un contrat plus replet la saison prochaine pour peu qu’il parvienne à associer sa saison défensive de 2016-2017 à sa contribution offensive de l’exercice précédent. L’ailier dont les émoluments en carrière ne dépassent pas les 5 millions de dollars devrait alors composer avec le risque de blessure, de réduction de son temps de jeu, etc…
Pour les 76ers, un tel accord, vise à faire peser le risque lié au montant du contrat de Covington au moment où les conséquences seront les moins brutales pour l’édifice d’ensemble. Quelle que soit sa progression, il peu invraisemblable que Robert Covington parvienne à justifier l’année prochaine des émoluments de 20 millions de dollars. En revanche, dépenser 11% du salary cap pour un des meilleurs représentants des 3 & D, complémentaire de Ben Simmons et de Joel Embiid ne semble pas dénué de sens.
Pour la franchise, il existe également une manière plus risquée mais potentiellement plus appréciable encore de composer avec la prolongation de Robert Covington. Eu égard à son contrat hinkien, les cap holds de l’ailier seront ridiculement bas en 2018: 190% de son précédent contrat, soit quelques 3 millions de dollars quand dans la proposition formulée ci-dessus, son contrat lesterait de 12 millions de dollars la masse salariale.
Une telle situation signifierait que les 76ers et Robert Covington n’ont pu s’entendre sur une renégociation / prolongation à compter du 15 novembre ni sur une simple prolongation. Dans de telles circonstances, le risque de voir Robert Covington offrir ses services à une tierce partie et de quitter la Pennsylvanie sans la moindre compensation ne serait plus à exclure.
Si une telle décision n’est pas exempte de risques, elle produit du sens pour les deux parties. Au surplus pour des Philadelphia 76ers qui, à l’instar de l’exercice précédent, ne sont pas certains d’être en mesure de dépenser l’argent dont ils disposent – à moins de considérer que Philadelphie est en situation d’attirer deux joueurs au contrat maximum – et qu’ils devront de toute manière dépenser pour atteindre le salary floor.
]]>Aux lendemains de la draft 2016 où des opportunités se présentèrent sans qu’il ne juge pertinent de les saisir, Bryan Colangelo exposa sans ambages ses velléités quant au devenir du trio.
« Quand vous regardez notre effectif, il ne fait pas de doute qu’il est déséquilibré. Nous devons déterminer ce que nous allons faire avec chacun des joueurs qui composent cet effectif. Si on prête attention aux appels que nous recevons, il est clair que tout le monde tente de nous soutirer un big man ».
« Nous ne conclurons pas de mauvais échange juste pour réaliser un échange. Je pense que nous pouvons devenir une meilleure équipe de basketball en distribuant le talent de manière plus équilibrée. Peut-être convient-il d’utiliser un de ces atouts pour combler un autre besoin dans l’effectif. Ce qu’on peut dire dès à présent, c’est que nous apprécions chacun d’entre eux, nous voulons les voir donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais en fin de compte, la réalité nous impose qu’à un certain moment, un des trois devra partir mais seulement si l’échange est bon ».
Exclu de la rotation quand tout le monde est en bonne santé, Jahlil Okafor est le candidat idoine au départ. Son profil n’étant pas complémentaire de ceux de Joel Embiid et Ben Simmons, les éventuels départs de Nerlens Noel et de Richaun Holmes ne rendrait pas son futur à Philadelphie plus désirable.
La situation du troisième choix de la draft 2015 intrigue les différents bureaux exécutifs, soucieux de connaître les exigences de Bryan Colangelo pour se délester du sophomore. Après les Bulls, ce seraient, selon des sources concordantes, les Pelicans qui auraient jeté leur dévolu sur le sophomore.
Reste à définir ce que Dell Demps pourrait proposer afin de répondre aux standards d’un « bon échange » et ce que Bryan Colangelo peut concevoir comme étant un échange d’égale valeur à celle produite par Jahlil Okafor.
De la théorie de la valeur
Au détour d’une analyse des mouvements entrepris par Sam Hinkie lors de la draft 2014 et de ceux qu’il lui restait à concrétiser, nous avions mobilisé la théorie marxiste de la valeur afin d’opérer une distinction entre ce que pouvait être la valeur d’usage et la valeur d’échange de Thaddeus Young. Ce cadre réflexif demeure pertinent dans l’étude du cas Jahlil Okafor.
Sur le marché, les joueurs n’ont de valeur que celle que perçoivent les interlocuteurs potentiels. Autrement dit, un joueur n’a pas de valeur intrinsèque et immuable. Au contraire cette dernière se décline en deux types de valeur dont la mise en tension conduit à la décision de le mettre sur le marché ou non. D’abord une « valeur d’usage » qui s’exprime dans la façon dont un joueur peut apporter à une stratégie. En l’espèce, la « valeur d’usage » de Thaddeus Young se traduit par ses performances sur le parquet mais aussi et surtout par ce que sa présence dans le vestiaire et aux entraînements apporte aux prospects constituant l’essentiel du roster. Joueur exemplaire, professionnel irréprochable, Thaddeus Young est à 26 ans, un « vétéran » idoine pour transmettre aux jeunes joueurs le goût de l’effort tout en apportant de la compétitivité au sein d’un effectif qui en manquera cruellement.
La seconde composante de la « valeur » d’un joueur est sa « valeur d’échange » autrement dit ce que les interlocuteurs sont prêts à céder pour l’acquérir (ou ce que son départ pourrait offrir en matière de flexibilité = dégager du cap space).
En juin 2014, Thaddeus Young jouissait d’une « valeur d’usage » largement supérieure à ce qu’est aujourd’hui celle d’un Jahlil Okafor, déclassé au sein de la rotation et peu complémentaire des pièces destinées à constituer le noyau des 76ers pour la prochaine décennie.
En décembre, dans le cadre de la conférence de presse organisée suite aux déclarations de Nerlens Noel, mécontent de son temps de jeu, Bryan Colangelo avait une nouvelle fois concédé l’existence d’un problème tout en se refusant de le régler tant que la contrepartie proposée n’était pas à la hauteur.
« Nous sommes confrontés à un embouteillage en raison des décisions qui ont été prises avant mon arrivée. Disposer d’un excédent de talents au poste de pivot est un bon problème à avoir. Je ne conclurai pas de mauvais échange pour cette organisation au motif de régler ce problème ».
Là où il était attendu que le nouveau décisionnaire cède un pivot afin de rééquilibrer l’effectif, ses déclarations répétées inlassablement contribuent à accroître les exigences. A minima, elles conditionnent l’interprétation de ce qu’il entend par un « bon échange » alors que les standards en la matière ont été érigés à un niveau exceptionnel par le moins bavard mais tout aussi disert Sam Hinkie, habitué à réaliser des opérations d’éclat à la table des négociations.
De l’opportunité d’un « bon échange »
L’évaluation de la mission que le président des 76ers s’est assigné fluctuera largement selon que l’on placera le curseur sur ce qu’a coûté Jahlil Okafor aux 76ers (le troisième choix de la draft 2015) ou sur ce qu’il rapporte concrètement ou qu’il pourrait éventuellement rapporter sur le parquet ; autrement dit selon que l’on comparera la contrepartie obtenue à la valeur d’échange de l’asset utilisé pour l’acquérir ou à la valeur d’usage du quatrième pivot de la rotation de Brett Brown.
Depuis son intronisation en lieu et place de Sam Hinkie, Bryan Colangelo a dissipé les inquiétudes les plus vives. Pour l’heure, il n’a en rien altéré l’avenir prometteur des Philadelphia 76ers. Il a conservé les pièces maîtresses de l’effectif, opéré de bonnes sélections lors de la draft 2016 aux positions obtenues par son prédécesseurs, ajouté les tant désirés « vétérans » sans entraver outre-mesure la flexibilité salariale de la franchise, conclu des salary dump trades afin de densifier sa collection d’assets et surtout de se rapprocher du salary floor quitte à s’engager dans des manœuvres peu élégantes.
Dix mois après sa nomination, il est à mettre au crédit de Bryan Colangelo, l’adjonction de quelques vétérans de second rang à l’apport inégal et surtout d’avoir su patienter sagement pour récolter les fruits enfin mûrs du travail de son prédécesseur. A cet égard, sa contribution au regain de compétitivité sportive de la franchise demeure marginale. Sans Joel Embiid, l’équipe est en proie aux mêmes difficultés que la saison passée.
Le nouveau décisionnaire n’a pas encore réalisé le mouvement qui marquera l’effectif de son empreinte. L’excédent de talents à l’intérieur n’a pas été liquidé, pas plus qu’il n’a ramené en Pennsylvanie une pièce qui pourrait s’intégrer au noyau d’une future équipe championne. Cette patience est appréciable et elle est à saluer tant les craintes quant aux velléités des Colangelo de mettre en exergue leurs habiletés étaient criantes.
Parmi la cohorte de griefs formulés à l’endroit de Bryan Colangelo, le procès en incompétence est assurément le moins fondé. A l’instar de celui des coachs et des joueurs NBA, l’univers des GM ne recèle en son sein qu’une petite poignée de décisionnaires exceptionnellement talentueux, capables de transcender n’importe quelle situation. De la même manière, rares sont les authentiques impostures. S’il doit son poste à son paternel, et que son bilan n’est pas exempt de décisions peu inspirées, Bryan Colangelo n’est pas l’incompétent patenté qui n’aurait comme mérite que celui d’être bien né.
En revanche, à l’instar de son père, il est particulièrement soucieux de l’image qu’il renvoie et se montre prompt à céder au mal qui affecte les GM : la tentation de diriger pour eux-mêmes avec comme horizon la conservation de leur emploi ou l’appréciation de leur réputation plutôt que l’intérêt supérieur de l’organisation.
En l’espèce, Bryan Colangelo est assurément conscient que son premier mouvement d’ampleur sur le marché marquera son mandat et conditionnera le jugement de ses prochaines manœuvres. Sa volonté réitérée de ne pas conclure de « mauvais échange », comme si la précision était utile et qu’il était à l’agenda d’un GM de conclure le pire échange qu’il soit, l’a acculé et l’a jusqu’alors contraint à attendre une opportunité qui ne se serait pas présentée.
En attendant, Bryan Colangelo a fait la démonstration que la valeur d’usage de Jahlil Okafor à Philadelphie était proche du néant. Cette demi-saison a réduit l’incertitude, certes déjà ténue, sur la viabilité de l’association du natif de Chicago avec Joel Embiid, et de fait, affecté la perception de sa valeur d’usage. Conscients que Jahlil Okafor est peu utile à la compétitivité des 76ers et qu’il constitue un problème quand bien même il serait de qualité, les homologues de Bryan Colangelo adapteront leurs propositions en conséquence, affaiblissant d’autant la valeur d’échange du prospect.
Si elle était conceptualisée, cette patience qui pourrait être jugée excessive, n’était pas dénuée de fondements. Le pari était le suivant. A cette dépréciation des facteurs internes de la valorisation de l’ancien Dukie, répondrait une appréciation des circonstances extérieures, à savoir la hausse de la demande et donc de sa valeur d’échange au gré des blessures affectant les uns, des déceptions collectives des autres et des besoins inattendus de candidats surprises à une accession en post-season.
A l’orée de la trade deadline, une nouvelle fenêtre d’opportunités peut s’ouvrir à la condition qu’une équipe, et a fortiori plusieurs, soit tentée d’offrir à Jahlil Okafor (ou à tout autre pivot qui ne répondrait pas au patronyme de Joel Embiid) un environnement plus propice à son développement.
Si on se fie aux informations des différents insiders, c’est précisément la situation qui se présenterait. Après les Bulls, les Pelicans seraient sur les traces de Jahlil Okafor.
Sixers & Pelicans in talks about sending Jahlil Okafor to New Orleans. Philly pushing for NO 1st rounder. Story coming at @USATODAYsports
— Sam Amick (@sam_amick) 6 février 2017
The Pels have long flirted with putting an offensive-minded big man alongside Anthony Davis. They’re trying now to seal this deal for Okafor
— Marc Stein (@ESPNSteinLine) 6 février 2017
Englués dans les bas-fonds de la Ligue (voir le tankathon), les Pelicans souhaiteraient acquérir un pivot et se délester du contrat d’Omer Asik. Pour ce faire, ils seraient enclins à céder leur choix du premier tour 2018.
Sources: New Orleans has been trying to get a trade package that includes unloading Omer Asik contract. Philly deal wouldn’t include him.
— Adrian Wojnarowski (@WojVerticalNBA) February 6, 2017
Dans ce contexte, les discussions entre Bryan Colangelo et Dell Demps se seraient selon Marc J. Spears cristallisées autour d’un échange entre Jahlil Okafor et Alexis Ajinça plus le choix du premier tour 2018 des Pelicans protégé.
Sixers could be getting back unhappy center Alexis Ajinca and a future 1st round pick in a Jahlil Okafor trade to New Orleans, a source said
— Marc J. Spears (@MarcJSpearsESPN) February 6, 2017
Largement commentées par les différents insiders (Marc Stein, Marc J. Spears, Woj, Keith Smith, etc..), les discussions entre les deux bureaux exécutifs ne seraient pas mortes mais la conclusion d’une transaction semble bien loin d’être éminente. Ainsi, selon Keith Smith, elles auraient achoppé sur la protection du choix du premier tour 2018 des Pelicans. Ces derniers envisageaient une protection sur l’intégralité de la loterie quand les 76ers en exigeaient une plus limitée.
A l’instar de ce que pouvaient proposer les Bulls, l’offre des Pelicans n’est probablement pas à la hauteur des standards d’un « bon échange » pour l’imaginaire collectif. Elle produirait assurément davantage de valeur d’usage que Jahlil Okafor dans le contexte actuel des Philadelphia 76ers.
Vers un salary dump trade déguisé ?
En sus du choix du premier tour 2018, les 76ers auraient donc dû accepter de prendre en charge le salaire d’Alexis Ajinça. Le contrat de The Ançwer court jusqu’en 2019 et lui vaudra des émoluments de 4,96 millions de dollars en 2017-2018 et 5,28 millions de dollars en 2018-2019.
Peu utilisé par Alvin Gentry, le français serait l’objet d’un salary dump trade destiné à assainir les finances de la franchise de la Nouvelle-Orléans. Ces derniers aspireraient d’ailleurs à se délester du contrat d’Omer Asik, autrement plus conséquent (33 millions de dollars sur 3 ans après cette saison), ce que les 76ers auraient refusé.
Une autre considération aurait empêché les discussions de se conclure, l’inclusion ou non de Jrue Holiday dans la transaction.
La présence de Jrue Holiday ?
Ainsi, selon Sam Amico de FoxSports, un autre point d’achoppement aurait émaillé les discussions, les 76ers auraient tenté d’intégrer Jrue Holiday aux discussions. Il s’agirait alors d’un échange aux contours radicalement différents.
Pour les Pelicans, un tel échange signerait la fin des ambitions pour la saison actuelle et interrogerait la pertinence du choix de Jahlil Okafor. Tenter de relancer la carrière du troisième choix de la draft 2015 fait sens à la condition de lui offrir un contexte propice à son développement. Or cela passe irrémédiablement par la présence d’un meneur de jeu d’une qualité supérieure aux Kendall Marshall, Ish Smith, T.J McConnell et Sergio Rodriguez qui ont eu la charge d’abreuver dans les conditions idoines ce scoreur naturel au poste bas.
Du point de vue des 76ers, l’inclusion de Jrue Holiday dans la transaction entérinerait de manière symbolique la fin de l’héritage hinkien. La cession de Jrue Holiday lors de la draft de 2013 fut la première manœuvre de Sam Hinkie, celle qui enracinait son projet dans la longue durée.
Récupérer le dernier joueur des 76ers à avoir eu les honneurs d’une sélection pour le All-Star Game produirait du sens au-delà du champ symbolique. S’il est un shooteur à longue distance trop irrégulier pour s’établir comme le parangon du meneur de jeu partageant les responsabilités à la création avec Ben Simmons, ses qualités de driveur et sa rigueur défensive l’érige en complément plus qu’appréciable des deux figures de proue de l’effectif pennsylvanien.
Pour autant, le recrutement de Jrue Holiday lors de cette trade deadline contribuerait à faire rejaillir les craintes initialement suscitées par l’arrivée de Bryan Colangelo et qu’il a jusqu’alors partiellement dissipées.
L’arrivée du 17ème choix de la draft 2009 porterait aussitôt les 76ers à un autre niveau de compétitivité sans pour autant les assurer d’atteindre des playoffs. Les 76ers émargent désormais à 5,5 matchs des Detroit Pistons, détenteurs du dernier accessit. Un retard colossal à combler en 31 rencontres dont une majorité loin du Wells Fargo Center.
Recruter Jrue Holiday dès cette trade deadline, c’est probablement ôter l’once de pression qui demeure sur les épaules de Ben Simmons en lui associant un partenaire plus à même de faciliter son intégration que ne peuvent l’être T.J McConnell et Sergio Rodriguez. Adjoindre Jrue Holiday à ce moment-là de la saison, c’est surtout s’offrir la possibilité d’un rush vers la médiocrité, l’année où nombre des meilleurs prospects de la cuvée évoluent sur le backcourt.
A ce stade du processus de reconstruction, Bryan Colangelo ne saurait être mû que par la seule maximisation de son stock de balles de loterie, qu’importe le niveau de talents dont ce millésime recèle. Au surplus, quand on connaît la nature des créances dont dispose la franchise en vertu des transactions conclues par Sam Hinkie avec les Kings et les Lakers.
Acquérir un joueur au pedigree établi et aux capacités bien identifiées, capable d’accompagner Joel Embiid et Ben Simmons durant la prochaine décennie est un objectif tout aussi pertinent. En l’espèce, Jrue Holiday ne correspond que très partiellement à ce profil.
En sus d’un historique de blessures de nature à inquiéter les plus optimistes au regard des qualités qu’exige le style de jeu du meneur formé à UCLA ; Jrue Holiday sera agent libre non restreint en fin de saison.
Dès lors, les 76ers n’auraient aucune garantie de le conserver au-delà des 26 matchs qu’il restera à disputer au lendemain de la trade deadline. L’été venu, Bryan Colangelo sera confronté à l’alternative suivante : offrir à un meneur de jeu de 27 ans sujet à des blessures récurrentes (il les fêtera le 12 juin prochain) une offre de contrat qui ne se refuse pas ou laisser filer le joueur vers d’autres horizons au risque d’être définitivement accusé d’avoir conclu un mauvais trade.
Note: There is a poll embedded within this post, please visit the site to participate in this post's poll.
]]>En décembre dernier, afin de mettre un terme à leur exécrable série de revers, les Philadelphia 76ers avaient besoin d’un meneur de jeu, susceptible de gérer le rythme et d’organiser une équipe qui manquait de repères en raison du turnover permanent au sein de l’effectif et aux blessures qui ont largement contribué à ternir la situation des ouailles de Brett Brown.
Les 76ers avaient cruellement besoin d’un meneur pour rendre moins indigeste la cohabitation de Nerlens Noel et de Jahlil Okafor dans la raquette. Les 76ers auraient largement bénéficié des habiletés d’un meneur de jeu expérimenté, capable d’abreuver Jahlil Okafor au poste bas en réalisant les entry-pass que peinaient à exécuter T.J McConnell, lors de ses débuts, et Isaiah Canaan, tout en distillant les alley-oop pour Nerlens Noel.
L’attaque des 76ers aurait gagné en fluidité si un meneur de jeu avait été capable de servir idéalement Jahlil Okafor tout en profitant des prises à deux de ce dernier pour sanctionner la défense sur un catch & shoot à longue distance.
Kendall Marshall était supposé être ce joueur. Malheureusement, l’ancien de North Carolina n’a jamais semblé être en mesure de retrouver une condition physique en rapport avec son statut de basketteur professionnel.
A lire : Kendall Marshall au secours de Jahlil Okafor et de l’attaque des 76ers ?
Idéal type de la surréaction des 76ers à leurs difficultés (oserai-je dire passagères ?), le recrutement d’Ish Smith a produit des effets aussi salvateurs sur le court terme que désastreux à plus longue échéance.
A l’époque, les difficultés des Philadelphia 76ers s’exprimaient à maints égards dont deux pouvaient trouver leur origine dans les lacunes à la mène. Collectivement, les hommes de Brett Brown ne parvenaient pas à glaner des succès sur le parquet quand Kobe Bryant ne le foulait pas simultanément. Le développement de Jahlil Okafor, remarquable au scoring sur isolation, semblait entravé par la présence de Nerlens Noel à ses côtés et de l’absence d’un meneur capable de le servir idéalement.
Le recrutement d’Ish Smith et son contrat expirant contre les choix du second tour de Denver (2016) et des Sixers (2017) a certes permis aux 76ers de glaner quelques précieux succès et d’afficher un niveau collectif moins indigent mais il n’a nullement contribué à la mise en exergue d’un Jahlil Okafor qui ne pouvait profiter de l’habileté principale du meneur de poche, à savoir se rendre dans la raquette, puisqu’il occupait déjà ledit espace. Tous deux ayant besoin de la gonfle entre les mains afin d’exploiter leur répertoire, Jahlil Okafor ne pouvait profiter du jeu sans ballon, cruellement pauvre de Smith.
La volonté absolue d’éviter une saison historiquement mauvaise a participé de la préférence accordée à la cohabitation entre Ish Smith et Nerlens Noel au détriment d’un Jahlil Okafor, pas encore prêt à peser sur les résultats comptables de son équipe mais au potentiel de superstar plus affirmé que celui de son partenaire.
A l’approche de la draft et d’une intersaison où les Sixers jouiront d’une colossale marge de manœuvre salariale, la quête d’un meneur de jeu expérimenté est de nouveau présentée comme un enjeu structurant de l’été.
Keith Pompey, en tête, les insiders n’ont de cesse de répéter cette ritournelle qui ne produit portant peu de sens dans le cadre du plan ici développé (ndlr : ceci constitue une partie du #JoueLaCommeDiLéo qui, en raison de la disponibilité médiatique de Bryan Colangelo, n’a pu être publié en temps voulu. Ainsi, dans ce texte, il est considéré que Ben Simmons sera le choix des 76ers). Les Philadelphia 76ers ayant jeté leur dévolu sur Ben Simmons avec le premier choix de la draft, la position de meneur de jeu devient probablement celle où les besoins sont les moins prégnants et les moins urgents.
Forts des qualités de playmaking de Ben Simmons, les Sixers n’ont plus l’impérieuse nécessité d’acquérir cette année un meneur de jeu de très haut standing.
Si Ben Simmons est le meilleur prospect de cette cuvée, c’est en raison de ses aptitudes à créer, balle en main, pour lui-même et ses partenaires. Il convient donc de lui confier la balle autant que possible.
S’il ne sera pas le seul porteur de balle et qu’il ne l’était d’ailleurs pas à LSU, la maximisation de ses qualités et l’optimisation de son développement passe probablement par le statut de premier créateur.
Ainsi, la présence de l’australien dans l’effectif confère une flexibilité nouvelle aux 76ers. Loin d’avoir besoin d’un meneur de jeu de type Jeff Teague, ils peuvent au contraire se contenter de rapatrier en Pennsylvanie un meneur de second rang.
En tout état de cause, la présence de Ben Simmons, devrait conduire les 76ers à saisir les opportunités qui se présenteraient plutôt qu’à chercher à acquérir activement un meneur de jeu cet été.
Le processus de reconstruction suivant son cours, la composition de la classe de draft 2017 ne peut être ignorée. Avec leur propre sélection agrémentée du droit de swap avec les Kings et du choix des Los Angeles Lakers, les Philadelphia 76ers se retrouveront en juin prochain, en position de choisir un meneur de jeu parmi Markelle Fultz, Frank Ntilikina, Dennis Smith, De’Aron Fox, Lonzo Ball, Malik Monk sans compter les prospects qui suivront une trajectoire analogue à celle de D’Angelo Russell.
Il ne s’agit pas d’identifier les besoins par rapport à l’effectif qui vient de disputer la dernière saison mais en fonction des pierres angulaires de l’effectif que présentera Philadelphia, lors du prochain exercice. Avec Ben Simmons, les besoins, quel que soit la position, peuvent se résumer en deux mots : shooting et défense.
Quel profil à la mène ?
En l’espèce, en conférant à Ben Simmons, une large responsabilité à la création, les 76ers s’offrent de la flexibilité quant au profil du « meneur » recherché. La présence de Ben Simmons permet ainsi de considérer des candidats qui ne se distinguent pas particulièrement par leur playmaking, lacune d’ordinaire rédhibitoire.
La gestion de la mène étant essentiellement confiée à Ben Simmons, le poste 1 qui évoluera sur le parquet au côté de l’australien verra ses responsabilités à la création être limitées, la focale devant donc être posée sur son jeu sans ballon et son aptitude à étirer les défenses par sa fiabilité longue distance et sur sa défense sur les porteurs de balle adverses les plus vifs. A cet égard, Ben Simmons permet de cibler des postes 1 plus grands, capables de défendre plusieurs positions, ce qui est difficile d’exiger d’un meneur de jeu déjà éprouvé physiquement par la gestion constante de la gonfle.
Loin de contraindre les 76ers à des mouvements qui auraient été dispensables avec une sélection de Brandon Ingram lors du premier choix de la draft – la présence d’un point-forward ne rend pas plus surnuméraire la présence de trois pivots, qui ont besoin d’évoluer près du cercle pour maximiser leurs talents que celle d’un ailier-shooteur – le recrutement de Ben Simmons confère un avantage comparatif aux 76ers, celui de la possibilité de composer un effectif compétitif avec un simple role player au « poste 1 ».
De fait, il n’est nul besoin de se montrer pro-actif pour acquérir un meneur de jeu tel qu’envisageait de le faire Bryan Colangelo avec Jeff Teague.
A lire : Bryan Colangelo prêt à échanger Nerlens Noel, Nik Stauskas et Robert Covington pour Jeff Teague.
Malgré tout, Bryan Colangelo semble plus que jamais enclin à échanger Nerlens Noel et/ou Jahlil Okafor afin de sécuriser l’acquisition d’une nouvelle sélection dans le top 8 avec une large inclinaison pour le troisième choix, qui serait utilisé pour sélectionner Kris Dunn ?
Les Sixers ont-ils besoin de Kris Dunn ?
Kris Dunn est un des meilleurs athlètes de cette cuvée et représente un des rares joueurs qui se projette comme un talent susceptible d’exceller des deux côtés du parquet. A cet égard, il s’établit, à mes yeux, comme le quatrième meilleur prospect derrière Ben Simmons, Brandon Ingram et Dragan Bender.
Dépeint par certains comme un « late bloomer », il a effectivement explosé sur le tard en raison de blessures qui l’ont privé de l’essentiel de ses deux premières saisons universitaires. Pour autant, à son arrivée sur le campus de Providence, Kris Dunn n’avait pas échappé à la vigilance des scouts qui l’érigeaient en 20ème position du classement RSCI qui hiérarchise les meilleurs talents lycéens.
A 6’4’25 pieds et présentant une envergure de 9’5 pieds, Kris Dunn dispose d’attributs physico-athlétiques qui lui confèrent une appréciable polyvalence défensive. Plus grand qu’un Jamal Murray qui se destine à une carrière au poste deux, il jouit d’une excellente vitesse de déplacement latéral, d’une bonne lecture du jeu et s’il a trop souvent tendance à surjouer l’interception, ses instincts défensifs en font un intercepteur redoutable.
Chaque turnover forcé par sa défense fournit une opportunité de l’autre côté du parquet. Son potentiel athlétique s’exprime parfaitement sur transition, où sa combinaison de vitesse, aptitude à changer de direction, et de puissance lui permet de conclure au cercle avec aisance. Cette saison, il tournait à 63% de réussite dont 40% de paniers non assistés, ce qui démontre sa capacité à se créer ses propres opportunités au scoring.
Néanmoins, le registre de Dunn ne se résume pas à ses qualités de slasher. Le meneur de 22 ans est à l’aise sur pick and roll où sa lecture du jeu et sa qualité de passe l’autorise à délivrer des offrandes dans les petits espaces aux big mens qui coupent.
Pour autant, sa prise de décision demeure trop régulièrement contestable. S’il a réduit le volume de ses pertes de balle (3,5 cette année contre 4,2 l’an passé) notamment grâce à un plus grand partage des responsabilités à la création, son TOV% qui avoisine les 20% demeure inquiétant. Et ce, en dépit du spacing guère reluisant proposé par Providence.
Le rythme sur lequel évolue Kris Dunn en fait une menace permanente, sur transition, pour l’équipe adverse mais s’avère tout aussi périlleux pour ses coéquipiers. Sur transition, son ratio passes/pertes de balle de 2,1 est acceptable, en revanche son 1.7 sur demi-terrain interpelle.
La grande qualité de Kris Dunn est aussi sa principale faille : générer des pertes de balle.
La sélection de tirs du meneur alimente également les réserves quant à l’efficience de sa prise de décision. Si le spacing proposé par Providence n’était pas idéal, Kris Dunn s’appuie trop largement sur un mid-range pourtant peu efficace.
Certes, la puissance de feu limitée de son équipe le contraignait à prendre certains mauvais tirs mais les situations où Kris Dunn prenait la décision de tenter sa chance en début de possession n’étaient pas rares.
Sa sélection de tirs perfectible n’est pas éclipsée par la progression de ses pourcentages. Tout au long de sa carrière universitaire, il s’est montré plus adroit à longue distance, passant de 28,7% à 37,2% lors de son ultime exercice universitaire. Les pourcentages de Kris Dunn ne semblent pas refléter son aisance dans l’exercice, si son 37,2% apparaît prometteur, il n’en reste pas moins un artilleur peu régulier, capable de régler la mire comme de manquer totalement sa cible.
A 22 ans, sa capacité à maintenir ca progression interpelle d’autant plus que ses blessures à l’épaule l’ont contrait à procéder à des ajustements de sa mécanique Kris Dunn et privé de très longues séances d’entraînement. A maints égards, Kris Dunn est un plus jeune joueur que ne l’indique son passeport.
Incontestablement, par sa polyvalence défensive, Kris Dunn présenterait le profil idoine pour soutenir Ben Simmons et placer sous l’éteignoir le porteur de balle adverse. Par ailleurs, sa faculté à générer des pertes de balle sublimant ses habiletés sur transition, sa coexistence avec Ben Simmons dans ce registre s’avérerait redoutable.
Les deux joueurs devront toutefois porter une attention plus saillante à ce qui se passe sur le parquet loin de la balle et moins compter sur leurs instincts pour réaliser des actions d’éclats au risque de délaisser les rotations et les aides défensives.
En attaque, Ben Simmons requiérant une part substantielle des responsabilités à la création, il s’agira de l’entourer de knock-down shooters. En l’état, Kris Dunn ne satisfait pas à cette exigence.
Peut-il parvenir à s’établir comme un spécialiste du catch and shoot ?
Est-il capable de contribuer suffisamment dans d’autres secteurs pour dissiper les effets de cette lacune ?
Jusqu’à présent, Kris Dunn a monopolisait la gonfle. Et c’est dans ce registre qu’il s’est établi comme un des meilleurs prospects de cette cuvée. A minima, sa cohabitation avec Ben Simmons restreindra son utilisation, balle en main.
En alignant Ben Simmons et Kris Dunn dans le même cinq, les 76ers devraient une nouvelle fois, choisir quel prospect mettre dans les meilleures dispositions et quel prospect devra consentir à une utilisation non optimale. Si Kris Dunn est un prospect intriguant, ce n’est pas ce joueur que vous draftez si vous escomptez l’utiliser au côté d’un manieur de ballon dominant.
Ceci étant dit, si les doutes qui pèsent sur le potentiel de shooteur de Dunn, entravent sa complémentarité avec Joel Embiid, Jahlil Okafor ou Nerlens Noel, ses aptitudes sur pick and roll et son appétence pour servir des big men au cercle devraient contribuer à actualiser régulièrement la table de marque. Sans compter que la dissuasion défensive de Joel Embiid ou Nerlens Noel, le soulagerait de ce côté du parquet, lui permettant de disposer de davantage d’influx sur les phases offensives.
Si Bryan Colangelo est réellement décidé à acquérir le troisième choix en cédant Nerlens Noel, et que Dragan Bender n’est pas considéré, Kris Dunn est certainement une cible acceptable mais bien loin d’être optimale.
En l’occurrence échanger Nerlens Noel pour Kris Dunn ne règlerait pas le problème d’embouteillage à l’intérieur, Jahlil Okafor semblant toujours aussi peu complémentaire de Ben Simmons et de Joel Embiid.
Bryan Colangelo essaiera-t-il alors d’échanger Jahlil Okafor en comptant reposer sur un rookie qui sort de deux saisons blanches et autant d’opérations du pied au poste de pivot ? Le fera-t-il pour associer deux top prospects qui ont besoin d’avoir la gonfle en main pour maximiser leurs qualités ?
]]>
En déclinant l’invitation des 76ers à venir passer un workout au sein du PCOM, Ben Simmons donnait encore davantage de crédit à la thèse selon laquelle il cherchait à ce que Brandon Ingram soit le premier appelé à rejoindre Adam Silver sur la scène du Barclays Center.
Qu’importe s’il déclarait, sans ambages, qu’il rêvait d’être le premier choix, sur les ondes de l’émission radiophonique australienne, The Grill.
« Je souhaite seulement être le premier joueur à être sélectionné. C’est une opportunité qui ne se présente qu’une seule fois. Ce serait génial d’être choisi en première position. J’ai travaillé si dur pour être ce joueur autour duquel on construit et rejoindre une équipe où j’aurai cette opportunité. Où que j’aille, je serais chanceux et heureux. »
La rumeur a ceci d’exceptionnel, qu’elle n’a nul besoin d’être étayée pour prendre corps dans l’imaginaire collectif, mais seulement d’être relayée. La volonté supposée de Ben Simmons d’échapper à une sélection par les 76ers était destinée à rejoindre la prétendue déception de Jahlil Okafor de l’avoir été la saison passée, démontrée par ce geste, aussi célèbre que les pas de flamenco d’Andrew Bynum, le jet de son maillot sur une table.
Nourrissant les rumeurs, la stratégie de Rich Paul privait surtout les 76ers de l’accès au pedigree médical de l’australien et d’une opportunité de sonder sa personnalité lors d’un entretien individuel, alors que l’essentiel des griefs formulés à l’endroit du joueur réside principalement dans son comportement.
J’irai dîner chez vous
L’annonce de Marc Stein d’ESPN, qui fut le premier à révéler que les Philadelphia 76ers avaient pu rencontrer Ben Simmons, avant le match 6 des NBA Finals qui se disputait à Cleveland, là où l’australien a établi son camp de base depuis la fin de l’exercice universitaire, permettait de clore cet épisode.
Pour la première fois, les 76ers ont pu s’entretenir avec le prospect issu de LSU lors d’un dîner où étaient présents Bryan Colangelo, Brett Brown, mais aussi l’agent de Ben Simmons, le bien nommé Rich Paul.
Les 76ers ont alors pu constater, selon les sources Marc Stein, que le jeune homme de 19 ans, a ajouté 9 kilos de muscles depuis la fin de la saison universitaire, et obtenir son dossier médical.
De la communication de Bryan Colangelo
Au mutisme institutionnalisé de Sam Hinkie, Bryan Colangelo préfère la présence systématique aux micros des médias locaux et nationaux. Critiqué pour son manque de disponibilité à l’endroit des journalistes, notamment des insiders locaux habitués à relater des informations qu’on leur transmet plutôt qu’à proposer un contenu analytique, Sam Hinkie s’était aliéné les faiseurs d’opinion. Trois mois après son intronisation en lieu et place du stratège décrié, Bryan Colangelo jouit d’une incroyable cote de popularité auprès des Keith Pompey et autres Howard Eskin.
En se montrant systématiquement disponible, comme le sont également ses collaborateurs, Marc Eversley, Brandon Williams et Vince Rozman, Bryan Colangelo alimente les colonnes des médias spécialisés, quitte à adapter son discours à l’identité de son interlocuteur, voire en fonction des besoins de nouveauté de ces derniers. C’est ainsi qu’il a été amené à indiquer tantôt à Howard Eskin qu’il savait quel serait son choix, avant de lui concéder, sans ambages, une semaine plus tard, qu’il changeait d’avis tous les jours.
S’il fournit du contenu aux différents médias, il parvient comme pouvait le faire Sam Hinkie par l’entremise d’une stratégie radicalement différente, à brouiller ses intentions. En se contredisant lui-même, il rend d’autant plus difficile la lecture de ses intentions. Sam ne parlait peu mais son plan était parfaitement limpide. Bryan lui, ne cesse de gloser, mais personne peut-être pas même lui ne sait ce qu’il escompte réellement entreprendre. Il n’en demeure pas point qu’en se dépeignant comme un « homme d’action », il se contraint à agir, à initier des mouvements.
S’il s’affaiblit à la table des négociations, Bryan Colangelo est quelque part devenu inaudible sur l’arène médiatique.
Il s’exprime tellement que plus personne ne retient ce qu’il déblatère. Peu furent ainsi ceux à relever qu’après avoir indiqué qu’il n’avait pas obtenu l’accord de Ben Simmons pour imiter pour passer un workout au PCOM, il avait affirmait que les 76ers espéraient pouvoir organiser une rencontre avec Ben Simmons à Cleveland, là où l‘australien s’entraîne.
On pourrait toutefois créditer à son actif, l’obtention de ce rendez-vous quelques jours après avoir organisé un workout individuel avec Brandon Ingram et déclaré que son choix n’était pas arrêté. En l’espèce, Bryan Colangelo est parvenu à inverser la position dominante dans les tractations avec Rich Paul, tout du moins l’a t-il contraint à lui laisser l’accès aux données médicales de l’australien, à moins que ce ne fut l’intention initiale de l’agent et ami de Lebron James.
Le processus pré-draft : un jeu de dupes entre les agents et les franchises
Quels qu’ils soient, les représentants de joueurs tentent de prendre le contrôle du processus pré-draft en restreignant les informations disponibles sur leurs joueurs ou en les mettant, au contraire, en exergue quand ils en ont besoin. Pour les joueurs d’élite comme Ben Simmons, l’enjeu ne réside pas dans la capacité à être sélectionné mais davantage à être sélectionné là où il souhaite l’être qu’il s’agisse de la position dans l’ordre de sélection ou de la situation sportive voire géographique de la franchise qui l’accueillera.
Ben Simmons n’a pas besoin de se battre pour être sélectionné. Il ne tombera pas au-delà du second choix. Concrètement, pour Ben Simmons, il y a plus à perdre qu’à gagner dans ce processus pré-draft.
L’an passé, Karl-Anthony Towns, qui avait déjà fait l’impasse sur le Draft Combine de Chicago n’avait passé qu’un seul workout, pour les Timberwolves, détenteurs du premier choix. C’était le 20 juin.
Kris Dunn n’a toujours pas passé le moindre workout, estimant qu’il ne pouvait rien montrer de mieux, seul dans un gymnase, qu’il n’a pu le faire lors de ses deux dernières saisons universitaires. A l’instar d’un Jaylen Brown qui s’est, quant à lui, livré à l’exercice de l’entraînement individuel devant les regards attentifs de différents bureaux exécutifs, le meneur de Providence, exhorte les franchises désirant le voir dans leur gymnase à organiser des workouts où il ferait face à ses concurrents, notamment Jamal Murray.
L’arrière-ailier issu de California s’est finalement décidé, face à la fluctuation de sa cote, à accéder aux requêtes des franchises tout en s’appliquant à défier, le moins régulièrement possible, des joueurs moins réputés que lui.
De la fonction des workouts pré-draft individuels
Là où les joueurs de moindres standings participent à des workouts collectifs, les principaux prospects refusent généralement ce type de pratique et n’accordent aux franchises que des workouts individuels. Seul face au panier, le candidat à un lottery pick, expose son répertoire durant des tests qui se résument à des séances de shoots, à différentes mesures physico-athlétiques et à différents exercices où l’opposition la plus féroce est proposée par des assistants coach.
Au sortir du workout réalisé par Brandon Ingram, Bryan Colangelo livrait ses réflexions quant aux données nouvelles qu’il est possible d’obtenir lors de ce type de tests.
« Brandon est tout ce que nous pensions qu’il était. Evidemment avec un workout à un contre zéro vous n’apprenait rien de nouveau sur un joueur, c’est pour cela que nous l’avons scouté lors de nombreux matchs et que nous poursuivons l’analyse d’innombrables vidéos. C’est un ailier polyvalent qui peut manier le ballon, shooter, un joueur particulièrement fluide. »
L’intérêt d’un tel workout ne réside finalement pas tant dans ce que peut montrer le joueur dans le gymnase que dans tout ce qu’il est susceptible de dévoiler de lui durant le temps passé à échanger avec le coaching staff et les représentants du Front Office.
L’entretien en tête-à-tête est la contribution majeure d’un workout et constitue la plus value par rapport à l’analyse du potentiel de basketteur qui peut être réalisée en épluchant les bandes vidéo de sa carrière universitaire et/ou internationale.
Que Jamal Murray soit capable de réaliser des prouesses à longue distance dans le gymnase désert des Celtics n’apporte, in fine, aucun éclairage quant à sa capacité à transposer en NBA son shoot à trois points, quant à sa capacité à se créer l’espace nécessaire face à des défenseurs NBA et à parvenir à maintenir son taux de réussite malgré un point de relâchement de la gonfle terriblement bas face aux défenseurs les plus athlétiques et véloces de la Ligue.
De la même manière, la prestation médiocre de Brandon Ingram à longue distance lors de son passage au PCOM ne saurait contribuer à le priver de cet avantage comparatif par rapport à un Ben Simmons.
L’intérêt des workouts ne réside définitivement pas dans l’opposition des prospects face à des chaises et autres plots, qu’il s’agisse réellement de chaises et de plots ou des assistants coachs amenés à jouer les sparring-partners.
Le constat de l’utilité relative des exercices sur le parquet dans l’évaluation d’un prospect est encore plus criant quand il s’agit de Ben Simmons. L’australien propose trois qualités d’élite : la combinaison de ses capacités physico-athlétiques à sa vitesse balle en main ; son playmaking redoutable en raison de son excellente vision du jeu, de sa qualité passe et de son QI basket qui lui permet de lire très rapidement les situations de jeu ; et sa vitesse de pied qui lui confère tous les outils afin de s’établir comme un défenseur redoutable sur pick and roll.
Si ce n’est sa vitesse balle en main face à des chaises, plots, assistants coachs, aucune de ses qualités ne peut être testée lors d’un workout individuel. Seule sa principale lacune technique, le jump shot pourra être évaluée.
Si tant est que sa contribution à la masse d’informations nécessaires à une telle prise de décisive, le workout est préférable à l’absence de workout. On rappellera que le décisionnaire le plus focalisé sur les gains marginaux induits par la collecte d’informations n’a pas hésité à sélectionner avec quatre des cinq lottery picks dont il a eu l’usage des prospects qui ne s’étaient pas déplacés en Pennsylvanie pour réciter leurs gammes : Nerlens Noel, Joel Embiid, Dario Saric et Jahlil Okafor. Seul Michael Carter-Williams avait passé des workouts avec la franchise, quelques jours avant la cérémonie.
Il demeurera probablement le seul, puisqu’alors que nous étions en train de rédiger ces lignes, Keith Pompey s’est exercé à la #PompeyBomb en annonçant que Ben Simmons venait de passer un workout pour les Philadelphia 76ers au sein de leurs installations.
Ben Simmons worked out for the #Sixers this morning according to sources pic.twitter.com/GFqQKEOTNp
— Keith Pompey (@PompeyOnSixers) June 21, 2016
A deux jours de la draft, la thèse selon laquelle l’australien souhaitait contraindre Philly à faire l’impasse sur lui est définitivement dissipée.
A deux jours de la draft, les Philadelphia 76ers pourront prendre leur décision en sachant si Ben Simmons est capable de prendre de vitesse une chaise, de dribbler un plot ou de dominer Lloyd Pierce au poste.
]]>L’arrivée de Bryan Colangelo en lieu et place de Sam Hinkie, concomitante de la hausse du salary cap, confère une acuité nouvelle à la chronique « que faire du cap space ? », plus que jamais au centre de la gestion de l’intersaison.
A lire : Les différentes contributions de la chronique : « Que faire du salary cap ? »
Avec un salary cap projeté à 92 millions de dollars pour la saison 2016-2017, et un salary floor qui flirtera avec les 83 millions de dollars, les nouveaux décisionnaires devront dépenser a minima 35 millions de dollars pour se conformer aux dispositions du CBA et ne pas s’aliéner les représentants de joueurs. Afin de les séduire, Bryan Colangelo et Marc Eversley pourront offrir jusqu’à 57,4 millions aux agents libres cet été.
A lire : La situation salariale des 76ers au sortir de la saison 2015-2016
Alors plus que jamais : que faire de ce cap space ?
Recrutés pour leur prétendue aptitude à redorer l’image de la franchise auprès des fans, des médias, et surtout des agents libres et de leurs représentants, les Colangelos trouveront en cette intersaison 2016-2017, un contexte a priori optimal à la mise en œuvre leurs habiletés en matière de chasse à l’agent libre.
En dépit, de ses velléités, Bryan Colangelo se heurtera irrémédiablement aux contraintes de la réalité du marché. Les agents libres ne signent pas dans des franchises en raison de la réputation des membres composant leur front office, ils s’engagent là où ils perçoivent les meilleures chances de soulever un Larry O’Brian Trophy ou là où on leur propose les émoluments les plus conséquents et les conditions de vie les plus agréables. En l’espèce, Philadelphie ne peut agir que sur le seul levier financier.
Or, lors d’une intersaison où la hausse du salary cap offrira mécaniquement 22 millions de dollars de marge de manœuvre aux 30 franchises, l’avantage comparatif issu d’une gestion salariale draconienne sera dilué dans le flot de dollars qui irradiera la Ligue.
De fait, les Philadelphia 76ers ne seront pas les seuls en mesure de surpayer des candidats au déménagement. La chasse à l’éléphant, pour reprendre la sémantique de Scott O’Neil risque de voir les 76ers rentrer une nouvelle fois bredouille.
Bryan Colangelo, lui-même, a cru bon de modérer les attentes de ses plus farouches partisans.
[pullquote align= »full » cite= »Bryan Colangelo » link= » » color= » » class= » » size= »17″]« Je ne sais pas si nous aurons l’histoire idoine à vendre aux principaux agents libres cette année en ce qui concerne nos intentions pour l’avenir. Mais dans un an, après une saison à franchir de nouvelles étapes, je pense que nous disposerons des arguments pour convaincre non pas un seul agent libre mais peut-être deux voire même trois. Nous pourrons alors offrir à ces derniers la perspective de venir dans une franchise en situation d’offrir deux contrats maximum. Trois contrats max ».[/pullquote]
Dès lors les 76ers devront se concentrer sur des solutions de repli. Dans le champ des possibles, la piste la plus séduisante réside dans la tentative de subtiliser des jeunes talents via la restricted free agency qu’il s’agisse d’agrémenter l’effectif avec Evan Fournier, Harrison Barnes, Kent Bazemore ou Jordan Clarkson.
Incapables de s’offrir une des principales têtes d’affiche de cette classe d’agents libres, les 76ers pourraient profiter du risque que constituerait, pour une organisation souhaitant acquérir plusieurs renforts de poids, un positionnement sur un agent libre restreint. En effet, si la free agency ouvrira ses portes le 1er juillet, les signatures ne pourront être officialisées qu’à compter de la levée du moratoire, programmée le 6 juillet. Les franchises des agents libres restreints disposant de 48 heures pour égaler les offer sheets que leurs joueurs auraient signées, ce n’est que le 8 juillet qu’ils ne pourront s’engager avec leur nouvelle franchise ou prolonger là où ils étaient sous contrat. Durant ces 48 heures de latence, le cap space sera grevé du montant de l’offer sheet paraphée par l’agent libre restreint convoité. Or l’essentiel des signatures advenant durant les premières heures de la free agency, en immobilisant du cap space sur un joueur, sans en contrôler les destinées, les franchises concernées s’exposeront au risque de se faire devancer sur d’autres dossiers. Le risque sera d’autant plus prégnant que rares sont les RFA convoités à quitter la franchise avec qui ils étaient sous contrat.
Dans ce contexte, les 76ers pourraient être tentés de leur faire la cour, en les surpayant autrement dit en leur offrant un contrat maximum. Serait-ce judicieux à ce tarif-là ? La question mériterait d’être discutée, elle le sera par ailleurs, mais on se contentera ici de relever que la réussite d’une telle entreprise demeure contingente des décisions d’autres bureaux exécutifs.
Durant le mandat hinkien, le salary cap disponible a été mobilisé afin de sécuriser la myriade d’assets dont dispose désormais Bryan Colangelo. En l’occurrence, les opportunités de salary dump trades seront limitées et peu lucratives. Sous l’effet de la hausse du salary cap, les franchises désirant s’extraire du joug de la luxury tax se raréfieront quand celles disposant de la latitude sous le cap pour louer une portion de leur flexibilité salariale seront légion.
Reste la piste de l’adjonction à un roster inexpérimenté de vétérans moins sollicités sur le marché. Il s’agira alors d’identifier quels seraient les joueurs susceptibles d’accepter d’évoluer au sein d’une franchise où les principales têtes d’affiches seront des jeunes talents de moins de 23 ans et de leur transmettre leur expérience. Idéalement, le décisionnaire jettera son dévolu sur un joueur expérimenté, reconnu pour son leadership et ses habiletés de pédagogue, tout en étant en mesure d’apporter sur le parquet une menace extérieure et des fondamentaux défensifs.
Emerge alors la candidature de…Jared Dudley.
Dans une classe d’agents libres renforcée par les joueurs qui renoncent à leur player option ou activent leur ETO (early termination option), Jared Dudley évolue en deçà des radars des principaux médias spécialisés.
Il n’émarge qu’à la 63ème position du top 100 de Tom Ziller (SBN Nation) et est absent de celui de Matt Moore (CBS) qui ne hiérarchise que les 50 proies les plus affriolantes pour les bureaux exécutifs. Plus favorable, Hoopshype, le place en 38ème position.
A 31 ans en juillet prochain, Jared Dudley présente les prérequis en termes d’expérience, de polyvalence défensif, de tir extérieur et de leadership et les tous atours d’une piste crédible pour peu qu’elle soit jugée comme prioritaire.
Issu de Boston College où il a réalisé un cursus universitaire complet, glanant au passage la distinction de ACC Player lors de sa saison senior, Jared Dudley a débuté sa carrière de basketteur professionnel en Caroline du Nord sous les couleurs des Charlotte Bobcats qui l’ont drafté avec le 22ème choix de la cuvée 2007. Depuis, il a disputé 676 rencontres dans la Grande Ligue et en a débuté 253, pour le compte de cinq équipes différentes.
En 9 années passées dans la Grande Ligue, Jared Dudley affiche des moyennes de 8,4 points, 3,4 rebonds, 1,6 passes et 1 interception par matchs. Il frôle les 40% de réussite derrière l’arc en carrière, ce qu’il ne manque pas de relever à chaque interview, exercice dans lequel il excelle.
Après une saison rookie et 20 rencontres lors de sa saison sophomore, les Bobcats le transfèrent aux Phoenix Suns où il réalisa la majorité de sa carrière sous les ordres d’Alvin Gentry.
Dans l’Arizona, Jared Dudley se distingue par son exemplarité sur le parquet, son adresse extérieure et sa polyvalence en défense. Il fut ainsi un contributeur majeur du parcours des Suns en post-season en 2009-2010. Prototype du 3&D, il s’illustre également au sein du vestiaire par sa bonhommie et son leadership. Au sein d’un effectif où figuraient Steve Nash et Amar’e Stoudemire, il mobilise ses aptitudes de communicant et sa maîtrise des réseaux sociaux pour réaliser des interviews virales de ses coéquipiers. Ses parodies de TMZ et ESPN, où Jared Dudley passe ses coéquipiers sur le grill sur « JMZ » et « JSPN » lui valent une attention médiatique qui se traduira plus tard par l’obtention du « Big Award » 2011-2012 récompensant la meilleure utilisation des réseaux sociaux.
A l’orée de la saison 2012-2013, sa sixième dans la Grande Ligue, après les départs de Steve Nash et de Grant Hill, Jared Dudley se montrait prêt à assumer un nouveau rôle de leader.
[pullquote align= »full » cite= »Jared Dudley » link= » » color= » » class= » » size= »17″]« Pour moi c’est naturel. Je sens que j’ai toujours été un leader naturel. La différence, c’est que maintenant que Grant n’est plus là, je ne peux plus me reposer sur lui, je dois assumer ce rôle sur le parquet, dans la salle de musculation, en dehors de la salle. Je vais être un leader pour ces gars, 100% du temps et non plus à seulement 80% ».[/pullquote]
Le bureau exécutif de Phoenix ne lui en laissa toutefois que peu l’opportunité. Le 10 juillet 2013, il fut transféré aux Los Angeles Clippers dans le cadre de l’acquisition d’Eric Bledsoe.
En Californie, il débute la saison dans la peau du titulaire au poste 3 jusqu’à ce qu’il soit remplacé par Matt Barnes sur fond de relations tendues avec Doc Rivers. Moins performant qu’il ne l’était en Arizona, Jared Dudley affirme avoir joué, tout au long de son année passée en Californie, en dépit d’une blessure au genou, et ce, sur les injonctions de l’ancien coach des Celtics qui devait alors composer avec les indisponibilités de J.J Redick et de Matt Barnes.
[pullquote align= »full » cite= »Jared Dudley » link= » » color= » » class= » » size= »17″]« Voilà ce qui s’est passé avec les Clippers. Je me suis blessé au dos à Las Vegas et dès septembre je tentais de me rétablir avec les préparateurs physiques, mais parfois quand vous êtes blessé quelque part, vous tendez à compenser par ailleurs et cela conduit à une nouvelle blessure. Concrètement, en tentant de me rétablir de ma blessure au dos, je développais dans le même temps ce que je pensais être une tendinite au genou. Je ne pouvais plus plier mon genou à 90 degrés et j’ai dû composer avec cette gêne pendant le premier mois de compétition. Je suis allé voir Doc Rivers en lui indiquant que je n’avais jamais rencontré une telle situation et que j’étais incapable de plier mon genou, que mes tirs étaient trop courts, que je ne parvenais à me déplacer latéralement et que par conséquent j’avais besoin de repos. A cette époque, Matt Barnes était sur le flanc en raison d’une blessure au mollet et J.J Redick souffrait d’une hernie discale, le coach m’a alors répondu qu’il avait besoin de moi pendant 10-15 matchs et qu’il m’accorderait du repos quand ces joueurs seront de retour. Pendant ce temps, j’étais incapable de défendre sur qui que ce soit, je ne rentrais pas le moindre tir, toutes mes tentatives étaient trop courtes et j’ai perdu confiance. A la mi-saison, j’ai passé des rayons X qui ont révélé que je souffrais d’une petite fracture dans le genou et non seulement de ce que je pensais être une tendinite. A ce moment-là, Rivers a ramené Danny Granger et j’ai été laissé de côté. Le trade à Milwaukee fut la meilleure chose qui pouvait se produire pour ma carrière, j’y ai rencontré un staff médical qui m’a remis sur pied, puis une fois en bonne santé, je suis redevenu le joueur que vous voyez actuellement et que vous aviez l’habitude de voir à Phoenix »[/pullquote]
Passé, l’intermède californien, Jared Dudley s’est mué en un joueur aussi efficace qu’il ne l’était à Phoenix mais dans un rôle sensiblement différent. Utilisé essentiellement sur les postes 2 et 3 lors de ses sept premières années dans la Ligue, Jared Dudley a mis à profit sa polyvalence défensive pour se muer progressivement en un face-up power forward, redoutable d’efficacité, dans des configurations small ball.
A Milwaukee, dans une équipe en cruel manque de spacing, Jared Dudley contribuait à huiler l’attaque des Bucks qui scoraient lors de la saison régulière 4,9 points par 100 possessions de plus avec Dudley sur le parquet. Total qui s’éleva à 20,1 points lors de la série de playoffs face aux Bulls !
Dans un effectif où les joueurs étaient capables de switcher, la polyvalence défensive et le QI basket de Jared Dudley l’autorisait à défendre trois voire quatre positions sans altérer l’efficacité collective en la matière.
Tout au long de sa carrière, Jared Dudley a contribué, grâce à son son shoot extérieur, au spacing de ses équipes. A l’exception de son passage chez les Clippers où il était diminué physiquement, il a, par son application et un appréciable sens du jeu, également contribué à l’efficacité de la défense.
Saison | Equipe | Bilan Saison Régulière | Playoffs | DRtg avec Jared Dudley | Drtg sans Jared Dudley |
---|---|---|---|---|---|
2007-2008 | Charlotte Bobcats | 32-50 | Non | ||
2008-2009 | Charlotte Bobcats Phoenix Suns | 46-36 | Non | ||
2009-2010 | Phoenix Suns | 52-28 | Oui Elimination en finale de conférence (4-2 Lakers). | 106,1 | 107,7 |
2010-2011 | Phoenix Suns | 40-42 | Non | 106,3 | 108,6 |
2011-2012 | Phoenix Suns | 33-33 | Non | 103,3 | 104,6 |
2012-2013 | Phoenix Suns | 25-57 | Non | 103,4 | 108,4 |
2013-2014 | Los Angeles Clippers | 57-25 | Oui Elimination en demi-finale (4-2 OKC) | ||
2014-2015 | Milwaukee Bucks | 41-41 | Oui Elimination au 1er tour (4-2 Bulls). | 96,8 | 101,1 |
2015-2016 | Washington Wizards | 41-41 | Non | 103 | 104,2 |
Défenseur appliqué, efficace et polyvalent, Jared Dudley est également un spot-up shooteur d’élite.
Flirtant avec les 40% de réussite derrière l’arc en carrière, Jared Dudley qui jouit par ailleurs d’une belle lecture du jeu s’est particulièrement distingué sur catch and shoot à longue distance chez les Wizards. Ses 42,7% de réussite constituent la 13ème meilleure marque de la Ligue.
Joueur | % catch and shoot à 3 points | Volume de tirs | |
---|---|---|---|
1 | Stepen Curry | 48,7 | 378 |
2 | J.J Redick | 48,3 | 323 |
3 | Jerryd Bayless | 47,3 | 181 |
4 | Kyle Lowry | 46 | 289 |
5 | Kawhi Leonard | 45,9 | 229 |
6 | George Hill | 44,6 | 231 |
7 | Klay Thompson | 43,9 | 542 |
8 | Chandler Parsons | 43,7 | 197 |
9 | Kemba Walker | 43,4 | 219 |
10 | C.J McCollum | 43,4 | 290 |
11 | Doug McDermott | 43,2 | 241 |
12 | Kris Middleton | 42,9 | 280 |
13 | Jared Dudley | 42,7 | 227 |
14 | Damian Lillard | 42,7 | 248 |
15 | J.R Smith | 42,3 | 404 |
16 | Patty Mills | 42 | 238 |
17 | Allen Crabbe | 41,9 | 258 |
18 | Patrick Beverley | 41,4 | 237 |
19 | Evan Fournier | 41,4 | 285 |
20 | Nikola Mirotic | 41,1 | 316 |
Sixers | |||
26 | Isaiah Canaan | 39,6 | 308 |
36 | Hollis Thompson | 38,7 | 375 |
46 | Robert Covington | 37,3 | 429 |
53 | Nik Stauskas | 36,4 | 239 |
Il se montrait encore plus létal quand il se trouvait complètement ouvert (47,8%). Au sein de l’effectif des Philadelphia 76ers, que Brett Brown se repose sur le playmaking de Ben Simmons et/ou Dario Saric, sur la capacité de Joel Embiid et/ou Jahlil Okafor à générer des prises à deux, ou sur les facultés au scoring de Brandon Ingram, l’aptitude de Jared Dudley à sanctionner les défenses à longue distance s’avérera utile à l’environnement de travail des principaux prospects.
Sa présence pourrait toutefois s’avérer surnuméraire si les Philadelphia 76ers venaient à sélectionner Ben Simmons avec le premier choix, à ramener Dario Saric en Pennsylvanie, tout en conservant Robert Covington et Jerami Grant. Il s’agira alors de trancher entre les bénéficies de la présence d’un vétéran, complément a priori idéal des principales pièces en place et ceux induits par le temps de jeu offert à un Jerami Grant.
Jared Dudley, valeur étalon de la plus value induite par l’éviction de Sam Hinkie ?
Lors de l’épisode du 24 juillet 2015 du Lowe Post, Jared Dudley a esquissé auprès de Zach Lowe une critique récurrente du mandat hinkien. La gestion des joueurs comme des actifs et une appétence limitée pour la signature d’agents libres susceptibles de magnifier le bilan comptable de la franchise fondaient, à ses yeux, le désintérêt de ces mêmes agents libres pour rejoindre la Pennsylvanie et la méfiance de leurs représentants à l’égard du stratège désormais remplacé par un Bryan Colangelo, bien décidé à renouer avec le marché des agents libres et à satisfaire les agents de joueurs.
—————————
Lowe: J’ai une question pour vous, prêt ?
Dudley: Oui.
Lowe: J’ai entendu ta réaction quand j’ai évoqué les Sixers. Si tu as le choix : souhaiterais-tu jouer en ce moment pour les Sixers ou les Kings ?
Dudley: Les Kings.
Lowe: Pourquoi ?
Dudley: Je pense que quand vous être le propriétaire d’une franchise et que vous la gérez, vous avez le droit de faire ce que vous voulez mais je n’apprécie pas ce qu’ils font. J’entends la stratégie qui consiste à attendre, à drafter et essayer de mettre la main sur une superstar. Je n’aime simplement pas ça.
Lowe: Tu fais référence à Philly ?
Dudley: Oui Philly. Je n’aime pas la façon dont ils ont signé ces gars choisis dans le second pour des contrats de quatre ans et ont essayé de contrôler leurs destinées pour une si longue période. En revanche, j’ai adoré la manière dont K.J McDaniels a opéré : parier sur lui-même, signer cette required tender et le contrat non garanti d’un an. Cela a payé. J’aime voir ce genre de chose et j’aimerais que plus de joueurs procèdent de la sorte quand les équipes proposent de tels contrats. Les Rockets ont aussi fait ça et je comprends les gars qui pensent « hey, j’ai un contrat à long terme» mais ils ne le sont pas réellement puisque avec ces team options, les équipes peuvent se débarrasser d’eux s’ils ne performent pas. Je n’aime pas ça.
Par ailleurs, ces gars sont juste de passage. Ils signent des contrats de 10 jours puis signent ce genre de contrat. A mon sens, ils donnent l’impression qu’ils ne cherchent pas à gagner des matchs. Cela peut-être différent quand il ne s’agit d’une d’une seule saison. J’ai connu ça à Phoenix, nous n’avions pas réussi à être là où nous espérions être, et passé le All-Star Game on a laissé tombé. Mais cela ne peut être réalisé aussi systématiquement et aussi longtemps.
———————–
Au delà d’un profil de vétéran qui semble répondre à chacune des exigences du nouveau bureau exécutif et à celles de la maximisation de l’environnement dans lequel évolueront les principaux prospects, Jared Dudley serait la parfaite valeur étalon de la « plus value » du changement de direction en matière de chasse à l’agent libre.
Si Jared Dudley ne souhaitait pas rejoindre les Philadelphia 76ers l’an passé quand Sam Hinkie présidait à leurs destinées du seul fait de l’absence de volonté du décisionnaire d’offrir sa flexibilité salariale à des agents libres, alors il ne devrait désormais être enclin à se lier avec la nouvelle direction pour peu qu’on lui offre les émoluments auxquels il aspire.
Quel contrat offrir à Jared Dudley ?
Eu égard aux remarques liminaires et à l’état d’avancement du processus de reconstruction, les 76ers seront fortement incités, si ce n’est contraints, d’offrir une part substantielle de leur marge de manœuvre salariale cet été tout en évitant de rogner sur leur flexibilité à l’orée du prochain.
5 millions de dollars sur un an ne semblant pas être une proposition suffisante, il est probable que le joueur cherche à sécuriser un contrat à long terme ou des émoluments substantiels sur les deux prochains exercices.
I love my Boston people but that 1 yr 5 mil not goin to get it done lol https://t.co/pSQ0sju741
— Jared Dudley (@JaredDudley619) 6 juin 2016
Interrogé par CLNS radio à ce sujet, Jared Dudley a livré les arguments qu’il exposera aux décisionnaires désireux de s’offrir ses services.
[pullquote align= »full » cite= »Jared Dudley » link= » » color= » » class= » » size= »17″]« J’ai répondu ça parce qu’avec l’énorme hausse du salary cap lors des deux prochaines années, les joueurs qui shootent à plus de 40% à trois points vont présenter une certaine valeur. Certains shootent à 40% une saison, j’atteins ce seuil en carrière. Puis la valeur que vous avez dans l’équipe entre en jeu, il y a le leadership et le fait d’aider à développer les jeunes joueurs, c’est une valeur ajoutée dans le vestiaire à laquelle vous ne pouvez pas donner un prix en dollars. C’est pour cela que vous voyez des gars comme Elton Brand, Juwan Howard qui reviennent aider des équipes en playoffs qui ont connu des difficultés par le passé en postseason ».[/pullquote]
S’il se montre enclin à assumer les fonctions de pédagogues auprès des plus jeunes joueurs, Jared Dudley semble déterminé à profiter de l’explosion du cap space et de son pedigree pour décrocher un contrat lucratif, lui qui n’a perçu « que » 27 millions de dollars en carrière.
Incapables de convaincre les agents libres de rejoindre la Pennsylvanie, sans les surpayer, les 76ers auraient tout intérêt à profiter de leur ample marge de manœuvre sous le cap cet été pour asseoir leur flexibilité lors des prochaines années quand leur attractivité se sera appréciée du fait des performances du noyau en place.
Ainsi, il s’agirait de structurer les offres de contrat sur le modèle de celui paraphé par Amir Johnson l’été dernier : une première année, largement surévaluée, et une seconde tout aussi hors-marché mais non garantie.
La soumission d’une telle offre de contrat vise à remplir un triple objectif immédiat, à savoir, compenser la faible attractivité des 76ers par des émoluments « hors marché », se rapprocher du salary floor sans entraver la marge de manœuvre salariale lors de la prochaine free agency et attirer un vétéran compétitif qui conservera l’intérêt de se mettre en exergue sur le parquet et/ou à se distinguer par son influence positive sur l’ensemble du groupe et notamment par sa contribution au développement des principaux prospects composant l’effectif puisqu’il peut espérer percevoir ces émoluments « hors marché » une année supplémentaire s’il venait à se montrer indispensable.
Parallèlement, la signature d’un tel contrat permettrait à la franchise de s’offrir une nouvelle opportunité, en jouant sur la hausse du salary cap, de disposer des ressources idoines pour réparer les erreurs commises par d’autres GM, grâce à la partie non garantie (la concession de quelques millions de dollars garantis pourrait s’avérer nécessaire à convaincre certains candidats) de la seconde année du contrat gonflera artificiellement la marge de manœuvre financière des 76ers dans la perspective d’un salary dump trade.
A cet égard, la limite du montant proposé sera celle des exigences de Jared Dudley. Plus il percevra lors de sa première année, plus l’asset que constituerait sa seconde année non garantie sera appréciable. Concrètement, rien ne s’oppose à ce qu’on lui soumette un contrat de 32 millions sur deux ans, avec la année seconde non garantie.
Contraints de dépenser des sommes substantielles sur le marché afin, si ce n’est d’atteindre, a minima de se rapprocher du salary floor, les Philadelphia 76ers seraient bien inspirés de se mettre en situation de profiter des erreurs qui seront irrémédiablement commises par des bureaux exécutifs éblouis par le flux de dollars consécutif à l’explosion des droits TV.
Prototype du 3&D, spot-up shooteur remarquablement efficient derrière la ligne à 3 points, défenseur polyvalent, Jared Dudley est, à 31 ans (il les fêtera le 10 juillet prochain), l’idéal type de la figure du vétéran que devrait convoiter Bryan Colangelo.
Après avoir vilipendé Sam Hinkie pour ne pas avoir offert sa flexibilité financière à des agents libres qu’il ne souhaitait pas recruter à ce stade du processus de reconstruction, Jared Dudley pourrait alors préciser sa pensée. A offres sensiblement différentes, Jared Dudley souhaiterait-il toujours signer aux Kings plutôt que de rejoindre Philadelphie ?
Jared Dudley, voyant tout, nous ne devrions pas tarder à avoir une réponse.
]]>It means I see everything lol https://t.co/tEumZbI8Un
— Jared Dudley (@JaredDudley619) 6 juin 2016
Grandy Glaze, senior, issu de la Grand Canyon University, évolue à l’aile tout en présentant la taille et l’envergure d’un second arrière. Au sein de la modeste Western Athletic Conference, Grandy Glaze a conduit les Antelopes à un appréciable bilan de 11 victoires pour 3 revers. Affichant des moyennes de 14 points et 8,8 rebonds par match, il était la seconde menace offensive d’un programme qu’il a rejoint cet été après avoir passé trois années sous les couleurs de St Louis.
Dans le Missouri, au sein de la A-10, Glaze était moins productif et ne pouvait se targuer que d’une ligne statistique de 3,8 points et 4,5 rebonds lors de sa saison junior, jusqu’alors la plus aboutie de sa carrière universitaire. Sous-dimensionné pour occuper le poste 3 en NBA, Grandy Graze n’a par ailleurs pas rentré le moindre panier primé durant ses quatre années en NCAA, et n’a jamais conclu une saison avec plus de passes décisives distillées que de pertes de balles commises.
Joueur médiocre, évoluant face à une adversité de faible qualité, Grandy Glaze n’a jamais bénéficié d’une réputation et d’une couverture médiatique qui pourraient l’inscrire dans les traces d’un Cliff Alexander dont le passif en tant que lycéen lui offrait une cote de popularité que son absence manifeste de talent ne dissipa pas totalement lors de son passage à Kansas.
Au terme de son workout avec les 76ers, Grandy Glaze s’est appliqué à serrer la main de chacun des journalistes présents, les remerciant de lui avoir accordé du temps, arguant qu’il n’avait jamais eu la chance de réaliser des interviews face à un tel panel de médias.
Absent de Wikipedia, sa fiche sur Draftexpress est incomplète et aucun scouting report ne lui a été accordé.
A sa sortie du lycée, il émergeait à la 186ème position du RSCI, index issu d’une combinaison des classements des meilleurs prospects lycéens établis par six sites de référence (scout.com, rivals.com, hoopmasters, SLAM, MaxPreps, Scouts Inc-ESPN). Dans sa classe d’âge (2011), 188 joueurs avaient obtenu a minima une mention de la part d’un de ces six classements. Seul Hoopmasters l’avait intégré à sa sélection, à la 149ème place de son top 150.
Grand Canyon University n’est par ailleurs pas réputé comme étant un programme qui produit de nombreux prospects calibrés NBA. Et pour cause ! Bayard Forrest est le dernier joueur issu de GCU à avoir évolué en NBA. Ce fut durant deux saisons, sous les couleurs des Phoenix Suns entre 1977 et 1979. Pivot remplaçant, jamais titularisé, il quitta la Grande Ligue avec des moyennes de 4,1 points et autant de rebonds par match.
Joueur médiocre à l’Université comme il le fut au Lycée, évoluant dans un programme de faible renommée, sous-dimensionné pour la NBA et dépourvu de jump shot, Grandy Glaze a été convié à un workout par une franchise qui a jusqu’à présent réalisé de tels tests avec seulement trois joueurs attendus dans le premier tour lors de la cérémonie du 23 juin. Sa présence au sein du PCOM intrigue. Que venait donc faire un tel joueur au sein des installations des Philadelphia 76ers ?
Si la présence de Grandy Graze au PCOM pour son premier workout avec une franchise NBA ne résulte pas de ses qualités de basketteurs, elle n’est probablement pas étrangère à sa décision de quitter Saint-Louis pour rejoindre l’Université de Grand Canyon où un certain Jerry Colangelo opère en tant que conseiller spécial du programme de basketball.
A côté d’un plus large temps de jeu sur le parquet, GCU offrait à Grandy Glaze le loisir de poursuivre ses études au sein de l’école de commerce de l’Université de Grand Canyon qui, depuis septembre 2014, répond à l’intitulé de « Colangelo College of Business ». S’il a accepté de prêter, gracieusement, son patronyme à l’école de commerce au sein de laquelle il aspire à promouvoir un « capitalisme conscient, l’éthique et l’esprit d’entreprise », Jerry Colangelo est rétribué pour les conseils qu’il prodigue au programme de Basketball. Signe annonciateur de ce qu’il allait entreprendre en Pennsylvanie, Jerry Coangelo marqua son emprise sur le programme en oeuvrant en coulisses afin de remplacer Russ Pennell, coach respecté et expérimenté en NCAA, par l’ancien Sun et désormais ami de Jerry sur le banc des Antilopes, Dan Majerle.
Après avoir tiré profit de son influence auprès des instances de la Ligue pour évincer Sam Hinkie et contribuer au recrutement de son fils à un des postes les plus appréciables de la NBA, Jerry Colangelo userait-il de son influence sur le Front Office des Philadelphia 76ers pour valoriser le programme de basketball universitaire qu’il conseille ?
A moins qu’il n’ait perçu en Grandy Graze, le « basketball guy » qui faisait tant défaut aux Sixers avant le 7 décembre 2015 ?
]]>
Choix obtenus | Probabilités d'occurence |
---|---|
4 | 21,7% |
1 et 4 | 13,4% |
1 | 13% |
2 | 11,5% |
4 et 5 | 10,7% |
2 et 4 | 10,6% |
3 | 9,6% |
3 et 4 | 7,9% |
3 et 5 | 0,6% |
2 et 5 | 0,5% |
1 et 5 | 0,5% |
La loterie de mardi pourrait offrir à Bryan Colangelo l’usufruit du choix de draft obtenu par son prédécesseur dans le cadre du trade, tant décrié en dehors de ces colonnes, de Michael Carter-Williams lors de la trade deadline 2015. Une aubaine singulière puisque ce choix n’aurait jamais pu échoir à Sam Hinkie, si Bryan Colangelo n’avait pas essuyé un cuisant échec sur le marché des agents libres lors de l’été 2012.
Pour rappel, dans le cadre du deal en triangle entre les Bucks, les Suns et les Sixers, conclu le 19 février 2015, le rookie de l’année en titre atterrissait à Milwaukee en compagnie de Tyler Ennis et Miles Plumlee en provenance de l’Arizona quand les Suns accueillaient Brandon Knight et Kendall Marshall et cédaient, aux Sixers, le choix du premier tour 2015 des Los Angeles Lakers qu’ils détenaient depuis l’été 2012.
Ce tour de draft des Lakers, les Phoenix Suns l’ont récupéré dans le cadre du sign and trade de Steve Nash.
Agent libre, le meneur de jeu canadien, alors âgé de 38 ans, était largement courtisé. Parmi les franchises, les plus insistantes, les Raptors, dirigés par son ancien GM à Phoenix, Bryan Colangelo, ont longtemps été dépeints comme les favoris. Outre, les relations étroites qu’entretenaient et qu’entretiennent toujours les deux hommes, l’implantation géographique de la franchise, les potentialités marketing offertes par un retour de Steve Nash dans son pays natal et la marge de manœuvre financière de la franchise canadienne agissaient comme autant de facteurs particulièrement attractifs.
Stratège particulièrement habile, Bryan Colangelo avait par ailleurs entrepris d’annihiler la concurrence, notamment celle émanant des New York Knicks. Disposant d’une marge de manœuvre appréciable sous le salary cap, le nouveau président des opérations basketball des 76ers, fut pris de l’envie de jouer avec les subtilités du CBA et de contraindre les Knicks à se retirer de la bataille et/ou à prendre des décisions qui favoriseraient les Raptors.
Le plan de Bryan Colangelo ?
Surpayer un jeune joueur qui sortait d’une saison sophomore bien moins convaincante que son exercice rookie, mais bien meilleure que n’importe laquelle de ses saisons suivantes.
Soumis à la concurrence des New York Knicks dans la chasse à Steve Nash, Bryan Colangelo profite du statut de restricted free agent de Landry Fields pour lui soumettre une offre de 20 millions de dollars sur 3 ans, largement surévaluée par rapport à la cote du prospect sur le marché et aux qualités intrinsèques de ce dernier. Une aubaine pour l’arrière qui s’empressa de signer l’offer sheet.
Bénéficiant de la flexibilité salariale nécessaire, le décisionnaire, mettait ainsi la pression sur des Knicks qui ne disposaient, eux que de la Mid Level Exception de 3,09 millions de dollars à offrir au meneur canadien, un montant bien en-deçà des 36 millions de dollars sur trois ans que les Raptors étaient réputés être disposés à lui soumettre. Concrètement, en procédant de la sorte, Bryan Colangelo éliminait un concurrent à la signature de Steve Nash.
En effet, sans marge sous le cap, les Knicks ne pouvaient attirer Steve Nash que dans le cadre d’un sign and trade. A cet égard, les Phoenix Suns avaient manifesté leur intérêt pour l’arrière issu de Stanford. Cependant, un Landry Fields à 20 millions de dollars sur trois ans devient une cible bien moins attrayante et surtout, les dispositions du CBA interdisent aux franchises de matcher une offer sheet pour un restricted free agent puis de l’intégrer à un sign and trade.
Sans Landry Fields à offrir aux Suns, les Knicks ne disposaient que du seul Iman Shumpert à proposer, ce qui n’était pas nécessairement leur intention.
Les Knicks décidèrent finalement de ne pas égaler l’offre des Raptors. Landry Fields poursuivit sa carrière à Toronto, où Terence Ross venait d’être drafté avec le huitième choix, alors que le poste de titulaire à l’arrière était dévolu à DeMar DeRozan. Utilisé à l’aile, Landry Fields n’a cessé de régresser. Au terme de son contrat, son CV s’est étoffé de la participation à 107 matchs avec les Raptors pour des moyennes de 3,3 points à 45% dont un piteux 14,3% à longue distance et 2,7 rebonds. Opéré de la hanche, l’été dernier, alors qu’il était agent libre, Landry Fields n’est pas encore parvenu à sécuriser un nouveau contrat dans la Grande Ligue.
En le surpayant, Bryan Colangelo réussit à subtiliser Landry Fields aux Knicks, les privant ainsi des pièces suffisantes pour conclure un sign and trade avec les Suns. Dès lors, les Raptors devenaient les favoris pour accueillir un Steve Nash destiné à prendre la place jusqu’alors occupée par Jose Calderon. Ce qui, à l’époque était communément perçu comme une amélioration notable mais bien trop limitée pour faire des Raptors autre chose que des candidats à la médiocrité. Dépenser 56 millions de dollars sur trois ans (36 pour le meneur canadien, 20 pour Landry Fields) pour sécuriser l’acquisition d’un meneur de 38 ans relevait-il du coup de génie ? Il était permis d’en douter.
Quoi qu’il en soit, Steve Nash ne céda pas aux avances des Raptors et opta pour les Los Angeles Lakers de Kobe Bryant et bientôt Dwight Howard. Dépourvus de la marge de manœuvre sous le cap mais jouissant de la trade exception de 27 millions de dollars créée lors du départ de Lamar Odom à Dallas, les Lakers offrirent aux Suns un sign and trade qui assurait à Steve Nash des émoluments de…27 millions de dollars sur trois ans et une cohorte d’assets pour les Suns. En effet, afin d’acquérir le meneur de jeu canadien, les Lakers cédèrent pas moins de quatre choix de draft aux Suns : leur choix du premier tour 2013 (Nemanja Nedovic) ainsi que les choix du second tour 2013 (Alex Oriakhi) et 2014 (Johnny O’Bryant III) et leur choix du premier tour 2015, protégé top 5, puis top 3 en 2016 et 2017 et non protégé en 2018.
Mardi, les 76ers disposeront de 44,2% de chances de récupérer le choix des Los Angeles Lakers. Si leur nouveau président des opérations basketball était parvenu à ses fins lors de l’été 2012, l’acquisition de cette sélection en échange de celui qui a désormais perdu sa place de meneur titulaire à Milwaukee, n’aurait pas été possible. La situation est d’autant plus singulière qu’au cours de cet été 2012, Bryan Colangelo a, en l’espace de dix jours, exposé un concentré de ses prétendues qualités dont Sam Hinkie était supposément dépourvu.
Grâce à son réseau et les solides relations qu’il a établies avec bon nombre de joueurs et d’agents dans la Ligue, Bryan Colangelo a fait des Toronto Raptors, une destination possible pour un meneur de 38 ans, qu’il avait lui-même drafté à Phoenix 16 ans auparavant, qui plus est natif du Canada, et ce au prix de la meilleure proposition financière. Pour autant, cela n’a pas suffi. Steve Nash a préféré rejoindre ce qui était perçu comme un candidat au titre et deux susperstars.
Bryan Colangelo a tenté de jouer avec les dispositions du CBA afin de contrarier les plans d’un de ses homologues, il s’est retrouvé avec un des pires contrats possibles, celui d’un Landry Fields inutile.
A l’instar de la succession de décisions qui lui ont permis de remettre la main sur…Steve Nash en 2004, après avoir transféré Jason Kidd contre Stephon Marbury, l’incapacité de Bryan Colangelo à concrétiser ses plans initiaux s’est soldée par des résultats finalement aussi positifs, si ce n’est davantage, que ceux escomptés de la satisfaction des objectifs prioritaires. Après avoir échoué à convaincre Steve Nash, le stratège fit l’acquisition de Kyle Lowry contre son choix du premier tour 2013 protégé top 3 (Stevens Adams) et Gary Forbes.
Dix ans après l’arrivée de Bryan Colangelo aux commandes des Toronto Raptors, Kyle Lowry vient de conduire la franchise canadienne à sa première finale de conférence de son histoire. Peut-être qu’en 2026, les Sixers en feront de même grâce au joueur acquis via la sélection des Lakers.
]]>