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Ben Simmons

Oui, Ben Simmons mérite son contrat

Les Philadelphie 76ers et Ben Simmons ont trouvé un accord mardi pour une extension de contrat de 5 ans et 170M de dollars.

L’australien, qui gagnera cette saison l’équivalent de sa dernière année de contrat Rookie (soit un peu plus de 8M de dollars) verra donc son extension fraichement signée débuter à 29M de dollars lors du lancement de la saison 2020-2021, elle qui se prolongera jusqu’à la saison 2024-2025.

D’un point de vue du roster, cette signature assure aux Sixers (en théorie….) d’avoir les 4 joueurs principaux que sont Embiid, Horford, Harris et donc Simmons sous contrat jusqu’en 2022-2023.

De tous les mouvements effectués par le Front Office lors de cette intersaison, l’extension de Ben Simmons est certainement celui qui fut le moins inattendu. Prolonger un joueur de 22 ans qui possède déjà un trophée de Rookie de l’année et une apparition au All-Star Game en février dernier aurait du être la décision la moins controversée de tout l’été.

Mais voilà, Simmons est un joueur clivant, presque totalement à cause de son shoot. Nous ne sommes pas ici pour vous convaincre que le développement d’un jumpshot correct n’est pas une priorité pour le joueur et la franchise. Ça l’est. Si vous deviez choisir une compétence qui catapulterait l’équipe vers une possible dynastie, le shoot de Simmons serait tout en haut de la liste.

Peut-il être un bon joueur sans? Absolument. Mais nous parlons de greatness. Nous sommes entrain de discuter d’un top-10 player (dans le pire des cas) s’il arrive à ajouter ne fut-ce qu’un semblant de jumpshot à son arsenal. Mais encore plus important, nous essayons de répondre à la question qui a hanté les Sixers au cours des deux dernières joutes de playoffs. Peuvent-ils exécuter leur jeu sur demi-terrain contre une top-5 défense?

Les 76ers ont tourné à 105.5 points par 100 possessions il y a 1 an contre les Celtics et 103.7 au printemps dernier contre les Raptors, ce qui plaça la franchise respectivement en 6 et 7ème position parmi les 8 équipes encore présentes à ce stade de la compétition.

Évidemment, ces difficultés ne reposent pas uniquement sur le dos de Simmons, mais que ce soit Boston ou Toronto , ces 2 équipes ont réussi mieux que quiconque à capitaliser sur le manque d’adresse extérieure du jeune australien. Mais cela ne s’arrête pas là, son incapacité à se faire respecter au large quand il évolue sans le ballon dans les mains a fortement pénalisé les P&R de Butler et les prises de position au poste d’Embiid tant son défenseur pouvait apporter un jeu d’aide et boucher les espaces à sa guise (et quand ce joueur est Kawhi Leonard ça pique beaucoup plus…). L’ajout d’un tir extérieur pourrait donc faciliter la vie non seulement à Simmons, mais également à ses coéquipiers.

Mais là où cela semble assez clair que le développement d’un shoot du joueur est un élément clé pour la franchise, il semble tout aussi clair que l’absence de cette compétence chez lui actuellement n’aurait en aucun cas du remettre en question son extension de contrat au salaire maximum.

Oui, les 170M de dollars sonnent comme un chiffre élevé. Mais après l’explosion du salary cap de ces dernières années, ce chiffre n’est pas si grand qu’il en a l’air. En effet, les 29.25M de dollars que Simmons touchera au début de la saison 2020-2021 le placeront à la 30ème position des joueurs les mieux rémunérés de la ligue, juste devant Drummond et bien derrière des joueurs comme Hayward, Middleton ou encore son coéquipier Tobias Harris. L’australien devrait même descendre dans ce classement l’été prochain quand de nouveaux free-agents pourront profiter de la hausse du cap pour signer des contrats plus onéreux.

Là ou nous voulons en venir, c’est que dans une ligue qui est désespérément à la recherche de talent, Simmons sera en réalité sous-payé (oui vous avez bien lu) pour les 6 prochaines années, en particulier en tenant compte du fait que le salary cap devrait augmenter d’environ 20M de dollars (voir plus) sur la durée du contrat du joueur. En limitant le salaire max de Simmons à 25% du cap, la NBA a en fait assuré à la franchise de Pennsylvanie que Simmons sera sous-payé relativement à son rendement.

Dans le passé, nous visualisions le contrat NBA comme un engagement entre une franchise et un joueur. En réalité, ce n’est pas ce vers quoi la ligue se dirige et ça ne l’a même jamais vraiment été. En effet, dans le passé, les équipes avaient la possibilité de casser cet « engagement » en tradant le joueur si le fit ou les résultats ne répondaient pas à leurs attentes. Maintenant, et plus que jamais (voir Paul George et OKC), les joueurs ont repris le pouvoir et peuvent user de leur position de force pour partir si la situation ne convient pas.

L’engagement concernant Simmons est donc plus un accord sur la somme qu’il percevra et pour combien de temps. Là où il la percevra peut très bien changer à un moment donné au cours des 6 prochaines années. Ceci n’est pas une prédiction de comment la carrière de Simmons chez les Sixers finira mais simplement une exposition des possibilités dans la NBA d’aujourd’hui.

Cette prise de pouvoir des joueurs rend la valeur de n’importe quel contrat crucialement important, non pas parce que les Sixers veulent trader Simmons, mais car la franchise veut rester flexible si le besoin apparait. Si quelque chose inattendu arrive (au hasard, Simmons qui demande un trade…) vous voulez que le joueur en question ait une valeur positive sur le marché. C’est la manière dont les franchises doivent voir les contrats NBA aujourd’hui.

Cette intersaison est un parfait exemple d’à quel point les franchises sont prêtes à courir après les stars disponibles. D’Angelo Russell vient juste de signer un contrat de 4 ans avec les Warriors qui le verra engranger 29.3M de dollars en moyenne sur cette période, tout ça malgré une seule vraie saison encourageante après une série d’années de déconvenues. Jimmy Butler (oui celui qui veut juste gagner, vous vous souvenez?), avec déjà pas mal de minutes au compteur et la peur qu’il sorte de son prime physique au cours des prochaines années, s’est vu offrir un contrat max de 4 ans de la part du Miami Heat. Une franchise tellement désespérée qu’elle etait prête à offrir un des rares two-way players de cette ligue encore sous-payé en la personne de Josh Richardson. Kevin Durant et Klay Thompson, qui devraient rater au bas mot une majorité de la saison prochaine, se sont vus offrir des contrats max (logique vous me direz, mais quand même). Les équipes seront toujours prêtes à acquérir des superstars, même si le type de talent apporté n’est pas parfait.

Si l’extension n’avait pas été signée cet été, Simmons se serait vu proposer un contrat max quoiqu’il arrive (ou presque) l’été prochain. Le seul contrôle qu’avaient les Sixers était de décider si ce contrat serait signé dans leur roster ou dans celui d’une autre franchise. De ce point de vue, les fans de la franchise aux 3 bannières peuvent maintenant dormir sur leurs 2 oreilles sachant que l’ensemble des pièces maitresses du roster sont sous contrat pour la saison à venir et bien au-delà.

Ce récit est un traduction de l’article de Derek Bodner pour The Athletic.

Bonjour, je suis Raph, belge de 21 ans. Actuellement en études d'économie je souhaite au travers de mes différentes publications vous apporter des analyses et décortiquer la situation de cette franchise au futur prometteur et dont mon amour n'a d'égal tout en gardant l'objectivité qu'il convient de posséder pour effectuer un travail de qualité.

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